Nø-xɏǥɇn

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HeArTbEaT

Tu es mon oxygène

Tu es comme mon soleil

Malgré toute ma volonté

Je ne peux t'éviter

Ce soleil qui me gène

Qui trop tôt me réveille

Je ne peux l'ignorer

Car j'aurais beau me retenir de respirer

L'oxygène est partout, je ne peux m'en passer

J'aurais beau rester enfermée des jours entiers

Tu finiras toujours par traverser les volets

***


- Ma mère m'a demandé de t'inviter à dîner à la maison.

- Huh ? Pourquoi elle m'inviterait à manger ?

- A cause de Liam. Elle voulait te remercier, en quelque sorte.

- Mmh...? Après tout ce temps ?

Ils étaient tous les deux seuls dans la salle d'étude. Cela faisait trois semaines et demi qu'Oliver passait ses matinées de lundis, mercredis et jeudis avec Alisha. C'était devenu une habitude. Parfois ils parlaient, d'autres fois ils se contentaient de lancer des boulettes de papier dans la corbeille en appréciant le silence.

-Elle ne sait que depuis peu que c'est grâce à toi qu'il est comme ça. C'est moi qui lui ai dit.

Alisha laissa échapper un rire sarcastique.

- Liam sera là ?

- Certainement, répondit-il songeur. 

Un ange passa. La jeune fille lança une boulette dans la poubelle et manqua son panier.

- Alors tu viendras ?

- D'accord, je viendrai, soupira-t-elle.

- Super ! Tu es géniale. Je t'aime, tu sais ?

- Crétin. Arrête ça. C'est la quatrième fois que tu dis ça en seulement trois jours.

- Mais je t'aime vraiment. De tout mon cœur.

En disant cela, le garçon posa la paume de sa main sur son cœur.

- Tu sais, on n'aime pas avec le cœur mais avec la tête, lui dit Alisha. Le sentiment amoureux n'est rien d'autre qu'une réaction biologique, hormonale, une histoire d'endorphines et de dopamines. Le cœur ne fait que réagir aux stimulations nerveuses du cerveau.

- Tu es si savante... À présent ma tête t'aime presqu'autant que mon cœur.

Ils étaient assis l'un à côté de l'autre, sur des chaises de la salle d'étude.  Soudain, sans prévenir, Alisha se pencha vers le garçon. Elle franchit ainsi la distance qui séparait leurs deux têtes. Leurs yeux étaient au même niveau, leurs nez n'étaient espacés l'un de l'autre que par cinq petits centimètres de vide.

- Euh... Pourquoi est-ce que tu es si proche ? Demanda Oliver, mal à l'aise.

- Pour vérifier quelque chose.

Et sans prévenir, elle posa la main sur la poitrine de son camarade, côté gauche, et elle ferma les yeux un instant. Puis elle les rouvrit et retira vivement sa main.

- Je le savais, lui dit-elle, tu mens. Les battements de ton cœur restent tout à fait normaux quand je m'approche de toi.

Alisha recula enfin, rassembla ses affaires et finit par quitter sa chaise à la hâte.

- Ce n'est pas parce que tu es un gros bouffon que tu dois te sentir obligé de blaguer tout le temps comme ça. Alors s'il te plaît, arrête de dire des conneries.

Et elle sortit de la salle d'étude, ajustant d'un mouvement expert la bretelle de son sac à dos sur son épaule.

- Des conneries ? Répéta Oliver une fois seul.

Il plaça à nouveau sa main sur sa poitrine. C'était étrange. Elle n'avait pas remarqué que son pouls s'était accéléré. Il était pourtant sûr que son palpitant battait la chamade comme jamais il ne l'avait fait auparavant... Quoique... L'avait-il déjà fait ? Cette sensation lui apparaissait comme familière. Comme à la fois... nouvelle et quotidienne.

"C'est la première fois qu'elle me dit s'il-te-plait, pensa-t-il. Est-ce qu'elle est malade ou un truc du genre ?"

De son côté, Alisha s'était enfermée dans les toilettes, perturbée. Elle abaissa la cuvette et s'y assis pour réfléchir.

"S'il continue à agir comme ça, je vais vraiment finir par le prendre au sérieux..."

Elle prit sa tête dans ses mains. Un son de frustration s'échappa de ses cordes vocales.

"Ce débile va finir par me rendre folle. Sérieusement... Il n'a rien d'autre à faire de sa vie ? Quel idiot..."

Mais elle avait beau faire, elle ne put retenir ses lèvres de s'étirer en un timide sourire incontrôlable. Elle ne put empêcher son cœur de battre comme un tambour ensorcelé. Et elle ne put s'empêcher de penser à Oliver et à son air de petit chiot perdu.

- Et merde... J'suis foutue...

ᶠfͦuͦˡll of emptiness ⇝Où les histoires vivent. Découvrez maintenant