6 janvier 2000
Quand Éric se réveilla ce matin là, il remarqua que la personne à côté de laquelle il s'était couchée cette nuit avait disparu. Yves serait-il partit plus tôt à l'hôpital ? Ce n'était pas impossible. Un bon petit ami se serait sûrement inquiété pour lui mais, même s'il avait décidé de se poser avec l'homme, il se rendait compte qu'il n'éprouvait pour lui qu'une légère attirance physique. Il était arrogant et jaloux, ce qui avait le don de l'énerver. Il sentait déjà sa bonne résolution se faire la malle mais en même temps... Il était bien mieux avec Louis que dans sa situation actuelle. Il était temps qu'il fasse marche arrière !
Il se leva, bien décidé à se préparer et avoir une discussion avec Yves dès qu'il serait arrivé à la clinique. Son élan se stoppa quand il arriva dans la cuisine. Son « petit-ami » était là, en train de fouiller dans ses placards et de jeter tous ses biscuits et autres gourmandises. Il regarda son paquet de céréales disparaître dans la poubelle lui aussi, sans que le neurochirurgien ne le remarque. Qu'est-ce qu'il foutait ? Ses précieux céréales dans la poubelle ?! C'était inacceptable !
- Je peux savoir ce que tu fais, demanda-t-il en tentant de rester calme.
- J'enlève toutes ces choses sucrées de ton armoire. C'est mauvais pour la santé et en plus ça fait prendre du poids.
- Et alors ? Je ne suis pas gros, à ce que je sache. Et remets ces biscuits à leur place, la grande majorité ne sont pas pour moi mais pour le fils de Louis quand je le garde.
- Oh, en parlant de Louis, s'exclama Yves en jetant quand même le paquet de biscuits, il serait mieux que tu arrêtes de le voir.
La demande le sonna quelques secondes. Qu'est-ce qu'il était en train de lui chanter, là ? Ça ne faisait même pas cinq jours qu'ils étaient ensemble et il se permettait de lui interdire de voir son meilleur ami. Il lui lança son plus beau regard noir pour lui faire comprendre qu'il était hors de question qu'il lui obéisse et qu'il ferait mieux de retirer tout de suite s'il ne voulait pas se faire dégager de son appartement juste vêtu de son caleçon.
- Ne le prends pas comme ça, chéri. C'est pour ton bien que je fais ça, expliqua Yves en tentant d'approcher sa main de lui pour caresser sa joue.
Ce fut le geste de trop. La phrase de trop. Éric esquiva sa main et explosa :
- Mon bien ?! Tu vas te le prendre dans le cul avec un balais, mon bien, si tu ne sors pas immédiatement de chez moi ! C'est clair comme ça ?!
- Calme-toi, Éric...
- Je me calme si je veux ! Sors de mon appartement !
- Pourquoi tu te mets dans ces états ?! On dirait que tu es amoureux de ce type !
La tête de l'asiatique bourdonnait. Il était tellement furieux. Il savait que Yves n'était pas l'homme parfait. Mais de là à ce qu'il soit du type à aimer tout contrôler dans la vie de son partenaire sans son consentement... Il ne pouvait pas l'accepter. Il fallait qu'il disparaisse de sa vie immédiatement. Et il avait un moyen de le faire.
- Oui ! Oui, putain ! Je l'aime depuis le collège !
- Alors, en fait... Tu te sers de moi pour essayer de l'oublier c'est ça ?!
- Oui ! Désolé, je sais que c'est cruel ! Je me suis dit que ça le ferait ! Mais en fait, non, parce que je ne t'aime pas et que je ne t'aimerais sûrement jamais ! Donc maintenant, prends tes affaires et sors de chez moi.
Il ne vit pas la claque venir. Il l'a pris de plein fouet et tourna la tête sur le côté sous la force du coup. Il sentait sa joue le brûler et la peur monter peu à peu en lui. Avant qu'il n'ait le temps de réagir, Yves avait saisi le col de son t-shirt. Il croisa ses yeux bleus aussi froids qu'un glacier et il déglutit. Il était effrayé, il ne pouvait plus bouger. Son collègue lui rappelait les élèves qui l'avaient attrapés un matin pendant la pause et qui l'avaient tabassés avant de le pousser au suicide... Il tentait de bouger. Il essayait vraiment. Mais son corps ne voulait pas. Il était paralysé.
Le premier poing arriva dans sa joue. Il fut suivi par un coup de genoux dans l'estomac qui lui coupa le souffle. Puis deux. Puis trois. Il entendit un craquement et une vive douleur se diffusa dans sa côte. Il sentit qu'il le lançait au sol et sa tête cogna contre une chaise. Sa vue se brouillait. Mais il ne pouvait pas bouger tellement la peur le tétanisait. Il ne pouvait même pas ouvrir la bouche pour le supplier d'arrêter. Il n'entendait pas les cris du neurochirurgien qui continuait à lui donner des coups de pied, encore et encore... Il n'y avait que la douleur, lancinante... Et cette terreur qui ne faisait que grandir, étouffant peu à peu tout ses sens...
Ses yeux se fermèrent petit à petit. Le noir était accueillant. La douleur ne l'atteignait plus ici... Il allait se reposer un peu et retrouver Louis... Oui... Louis... Celui qu'il aimait... Le monstre qui le tabassait aurait disparu à son réveil et Louis serait là...
HEEEEEEEEYYYYYYYY !
Je suis vraiment désolée pour le retard de chapitre. Je sais que beaucoup d'auteurs.es sur Wattpad se mobilisent pour vous fournir du contenu pendant ce confinement et moi je disparais de la circulation, je suis vraiment désolée. Mais l'ambiance chez moi est actuellement très très pesante et c'est dur d'écrire dans ces conditions... Bref, encore désolée !
J'espère que même s'il et court ce chapitre vous plaît et je vous fait des bisous !
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Un Bouquet de Roses
RomanceLouis a une vie bien construite. Marié à une femme magnifique et père d'un jeune garçon, tout semble lui sourire. Jusqu'au jour où il reçoit un appel de l'hôpital qui va faire basculer sa vie et le laisse seul avec Aaron. Seul ? Non, pas tout à fai...