24 décembre 2000
Louis frappa à la porte de ses parents en déglutissant pendant que Éric et Aaron attendaient derrière lui sans un mot. Il eut l'impression qu'une éternité s'écoula avant que quelqu'un ne vienne lui ouvrir, éternité durant laquelle la maison se dressait devant lui comme une ombre menaçante. Le son du bois qui grince le ramena à la réalité et il tomba nez à nez avec son frère cadet. Ce dernier lui sourit gentiment et le salua. Puis, voyant que son aîné lui cachait les personnes derrière lui, il tenta de se mettre sur la pointe des pieds pour voir par-dessus son épaule.
- Je peux savoir ce que tu fais, Paul ?
- Maman m'a dit que tu ramenais quelqu'un avec toi ! Je veux voir l'heureuse élue.
- Ce n'est pas...
Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà Paul le forçait à se pousser. Louis ne résista pas mais il se tourna pour surveiller sa réaction du coin de l'œil. Il y eut comme un flottement dans l'air, où ils se regardaient tous avec un léger air de défi. Puis le jeune homme explosa de rire. Certes, il ne s'attendait absolument pas à tomber sur Éric avec Aaron dans les bras, mais il n'était pas choqué. Au contraire, au sourire qu'il y avait sur leurs visages, il pouvait deviner qu'il était heureux tous ensemble. Et comme il ne voulait plus jamais voir son frère comme il l'avait vu à la mort de Sarah, il ne ferait jamais rien qui pourrait briser ce couple fantastique.
- Ah bah ça alors ! C'est Éric l'heureux élu ! Sérieux ?
- Oui, c'est moi, pouffa l'asiatique, comment vas-tu Paul ?
- Je vais bien ! Mais entrez, vous allez attraper froid ! Et puis maman est pressée de vous voir !
L'avocat soupira très légèrement, laissant s'envoler tout son stress dans un nuage de buée blanc. Il suivit son frère à l'intérieur avec son petit ami et son fils. Aaron, à peine débarrassé de son manteau et de son écharpe, courut dans le salon. Aussitôt des cris de joie s'élevèrent et le roux devina aisément que sa mère prenait un malin plaisir à pincer les joues du bambin en le câlinant. Il prit la main de Éric et la serra fort. Le geste ne passa pas inaperçu aux yeux de Paul, qui les aidait à ranger leurs affaires dans la penderie. Ce dernier lui fit son plus beau sourire d'encouragement et leva les pouces en l'air.
- T'en fais pas, grand frère, tout va bien se passer.
- Merci, Paul...
- Oh si tu pouvais seulement réussir à le détendre en disant ça, rigola Éric, je lui ai répété toute la journée mais il ne m'écoute pas !
- C'est Louis tout craché ça, il stresse toujours pour tout.
- Je vous entends, hein, protesta Louis avec un léger sourire.
Les deux hommes commencèrent à rire. Au même moment, une sexagénaire aux cheveux roux légèrement grisonnants arriva dans l'entrée, traînée par un Aaron surexcité.
- Regarde mamie, c'est mon appa !
- Mais Ronnie, je ne sais même pas ce que ça veut dire...
En disant cela, la mère de Louis releva la tête et découvrit les trois hommes en cercle devant l'armoire ouverte. Elle reconnut aisément la silhouette de ses deux fils mais aussi celle juste à côté d'eux.
- Éric ! Ça alors pour une surprise ! Je croyais que Louis devait ramener sa petite amie, j'ai eu tout faux !
- En fait, maman... c'est Éric, mon petit ami...
- Oh... Oh ! Désolée, je ne pensais pas... Oh excusez-moi, les garçons...
- Voyons, Violette, ce n'est rien, la rassura Éric avec son éternel sourire doux, vous ne pouviez pas deviner.
- Ah ça ! Tu as bien raison ! Tu aurais au moins pu me le dire, Louis !
- Désolé, maman...
Mais le sourire sur le visage du benjamin était tout sauf désolé. Il respirait le bonheur, tellement que ça en était éblouissant.
Ils rejoignirent le reste de la famille dans le salon. Si son père eut la même réaction que le reste de la famille et accueillit Éric à bras ouverts, ce fut loin d'être le cas pour son frère aîné. Cependant ce dernier ne fit aucune remarque ou geste déplacé, se contentant de garder son air froid pendant toute la soirée.
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25 décembre 2000
Éric se laissa tomber dans son lit en soupirant de bonheur, vite rejoint par son compagnon simplement vêtu d'un short de pyjama.
- Tu es obligé de porter un vêtement, ronronna-t-il à l'oreille du roux quand il put se glisser au creux de ses bras.
- Mmm... oui, parce que sinon mon fils va être traumatisé...
- Oh ! Quel prétentieux !
L'asiatique sentit le torse pâle de son amant se soulever en même temps que son rire s'élevait dans la pièce. Qu'est-ce qu'il aimait entendre ce rire... Et qu'est-ce qu'il aimait être au creux de ses bras. Un léger sourire apparut sur ses lèvres et il murmura :
- Je suis heureux...
- Mm ? Tu as dit quelque chose, chéri ?
- Rien d'important, il se redressa et l'embrassa sensuellement, tu me fais l'amour ?
- Tu es sûr que c'était rien ?
- Mais oui... je t'aime, c'est tout.
- Je t'aime aussi, Éric...
Ils échangèrent un baiser passionné, Louis allongeant doucement le chirurgien sur le dos alors que ce dernier lui retirait son short. Ils étaient partis pour s'aimer toute la nuit...
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Un Bouquet de Roses
RomanceLouis a une vie bien construite. Marié à une femme magnifique et père d'un jeune garçon, tout semble lui sourire. Jusqu'au jour où il reçoit un appel de l'hôpital qui va faire basculer sa vie et le laisse seul avec Aaron. Seul ? Non, pas tout à fai...