Démêler le vrai du faux

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6 janvier 2000

Louis était tranquillement assis à son bureau en train de travailler tranquillement sur un dossier quand quelqu'un frappa à sa porte. Il haussa un sourcil en se tournant vers cette dernière. Ce n'était pas dans les habitudes de Éric de toquer et Jeanne l'appelait généralement avant de laisser un client entrer. Il se leva et alla ouvrir.

- Oui, Jeanne, demanda-t-il en voyant sa secrétaire devant la porte.

- Il... Il y a des policiers, monsieur, bafouilla la jeune femme en nouant nerveusement ses mains.

- Et ? Ce n'est pas rare dans ma profession, faites-les entrer.

- Ce n'est pas pour une affaire, monsieur, ils veulent que vous les accompagnez au poste. Ils... Vous êtes soupçonnés pour coups et blessures.

Louis ouvrit des yeux franchement surpris et sortit de son bureau pour aller devant l'accueil où deux policiers attendaient en discutant tranquillement. Ils s'arrêtèrent en le voyant arriver. Il reconnut facilement l'un des deux agents. Il était grand et fin, les cheveux bruns et les yeux verts. Christophe, un des amis de Éric. Et il avait l'air passablement énervé.

- Toi ! Espèce de...

- Calme-toi, Christophe, intervint son collègue en posant une main sur son torse, tu avais promis de te tenir à carreau.

- Je peux savoir ce qu'il se passe ?

- Éric a été admis à l'hôpital avec un trauma crânien. Il était couvert d'hématomes. Son petit-ami nous a dit que c'était toi qui était allé chez eux et que vous vous étiez battu quand tu avais découvert qu'il était en couple, lui expliqua Christophe en serrant les poings.

Le roux resta sans voix. Il ne savait pas ce qui le sonnait le plus. Apprendre que son meilleur ami était en couple, apprendre qu'il avait été admis à l'hôpital ou apprendre que c'était lui qui était soupçonné dans cette affaire. Mais il savait parfaitement qu'il n'avait rien fait. Cet hypothétique petit-ami, en revanche...

- Et vous ne vous êtes pas demandé si c'était son compagnon qui lui avait fait ça ? Je suis arrivé ici en même temps que Jeanne, à huit heures du matin, et je n'ai pas quitté mon bureau depuis. Et jamais, je dis bien jamais, je ne frapperais mon meilleur ami. Jamais.

- Même en découvrant qu'il est en couple ?

- S'il est heureux... alors je n'ai pas à intervenir, même si je n'aime pas la personne avec qui il est. Après tout, il a bien fait la même chose pour moi.

- D'après Yves, son compagnon, vous avez débarqué chez eux vers huit heures vingt, intervint l'autre agent, il semble en effet compliqué au vu de votre alibi que vous soyez le coupable.

Christophe sembla aussitôt se détendre. Apprendre que Louis ait pu faire du mal à Éric l'avait surpris et mis en colère. Ils les avaient trouvés adorables, au jour de l'an... Et ce Yves lui avait laissé une très mauvaise impression quand il l'avait interrogé. Son regard était si froid et arrogant. Il n'éprouvait même pas une once de panique ou de tristesse alors que son petit-ami était encore inconscient. Cela ne l'étonnerait même pas que ce soit lui qui ait fait le coup.

- Si Louis est innocent, on va devoir retourner interroger ce médecin à l'hôpital. Avec un peu de chance, Éric sera réveillé et il pourra nous en dire plus.

- Je vous accompagne, décida l'avocat, Jeanne vous pouvez annuler mes rendez-vous de la journée ?

- Bien sûr, monsieur. Vous souhaiterez un bon rétablissement à votre ami de ma part.

Louis hocha la tête et suivit les deux policiers à l'extérieur de son cabinet. Il se dirigea vers sa voiture en les saluant. Il prit rapidement la route de l'hôpital, l'estomac noué. La dernière fois... C'était sa femme qui était là-bas, et elle était morte. Il était hors de question qu'il perde aussi son meilleur ami. Son meilleur ami qu'il aimait de tout son cœur.

Il fallait qu'il avoue ses sentiments à Éric. C'était maintenant une certitude. 

Un Bouquet de RosesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant