Chapitre 11

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Je me lève et vais poser le grimoire sur la table. Je le feuillette mais commence à m'énerver en ne trouvant rien qui parle d'un quelconque lien. Michael sourit et me prend le grimoire de mes mains pour le regarder à son tour, mais celui-ci se referme automatiquement. Il rigole et le repose sur la table à sa place.

- Il est donc très bien sécurisé, vous êtes la seule à pouvoir le lire.

Il me dit d'aller à la page dix-huit et je vois un rituel : sanguinem necessitudines.

- Les liens du sang ? je répète en regardant Michael.

Il me sourit et me prend pas les épaules pour que je lui fasse face.

- Kallias est toujours là, son âme est toujours là. Et seule vous avez le pouvoir de faire ce rituel.

Je fronce les sourcils et me tourne vers Devil. Je n'ai plus envie de lui faire courir de risque ici en le laissant seul, surtout que ses pouvoirs sont inefficaces ici. Michael tourne son regard vers le lit à son tour et soupire en comprenant mon anxiété.

- Je reste auprès de lui.

Je me tourne vers lui, soulagée. Je lui fais confiance, il ne lui fera pas de mal et il avait l'air d'avoir une grande relation avec mon père. Je lui souffle un « merci » : il ne répond pas mais me pousse vers la porte pour que je me dirige vers la prison. Une fois devant celle-ci, je réitère mon hypnose sur les gardiens et je peux donc avancer sans problème. Une fois devant la cellule 666, le gardien m'arrête. J'ai pourtant hypnotisé tout le couloir, c'est quoi ce bordel ? Un mal de crâne commence à apparaître petit à petit avec un acouphène, ce qui me fait froncer les sourcils. Le gardien me menace de m'emmener voir le vénérable si je ne sors pas d'ici quand je vois une pierre violette autour de son cou, contenant donc de l'Elios : Loïd serait donc en contact avec Elios ? Dans un geste sec, je retire son collier ce qui le fait changer totalement de comportement. Il se redresse d'un trait et ses yeux perdent toutes émotions, enlevant mon mal de crâne par la même occasion. Je souffle de satisfaction et le fixe dans les yeux pour lui donner des ordres bien précis.

- Si le Vénérable Loïd s'approche de la cellule, tu frappes trois fois sur la porte pour m'en avertir.

Il hoche la tête machinalement et m'ouvre la porte avec ses clefs. Je rentre dans la pièce capitonnée et referme la porte blindée derrière moi. Mon père se trouve en boule dans un coin de la pièce et se balance d'avant en arrière : mon dieu... Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? Je m'approche lentement de lui, ne sachant pas comment il peut réagir. Mais quand il me voit, il se fige : je lui demande si je peux m'approcher de lui, et après quelques secondes d'hésitation, il acquiesce en hochant la tête en continuant de me fixer. Je m'accroupis devant lui, comme on ferait pour s'adresser à un enfant et je lui demande si je peux lui prendre les mains. Il ne répond rien mais n'oppose aucune résistance.

Je mets ses paumes de mains vers le ciel et trace de mon index ses lignes de vie, et traces ensuite les miennes avec ses index : celles-ci deviennent rapidement fluorescentes, et je suis étonnée d'avoir réussi du premier coup. Je referme mes mains sur les siennes, et une fois en contact, je me sens téléportée.

Quand j'ouvre les yeux, je ne vois que du brouillard autour de moi, je ne vois même pas mes pieds. J'essaye d'avancer mais le décor ne change pas pour autant, quand j'entends une voix sur ma droite. Je me tourne et vois Kallias, tellement différent de celui qui se trouve enfermé dans une cellule : il a une barbe poivre et sel bien taillée, des cheveux toujours aussi longs mais beaucoup moins ternes. Une tunique blanche et des yeux bleu vif. Je cours vers lui et le prends dans mes bras, comme si j'attendais son retour depuis des années. Il me rend mon étreinte en passant sa main dans mes cheveux avant de me prendre pas les épaules et me regarder de plus près.

- Qu'est ce que tu as grandi... Et quelle puissance pour réussir un rituel aussi complexe du premier coup.

- Michael dit que je tiens de vous, je réplique en souriant.

Il commence à sourire à son tour avant de retrouver un visage grave. Il est tellement imposant, il a tellement de prestance que si on me disait qu'il n'était pas roi je ne le croirais pas.

- On a pas beaucoup de temps, ma puce. Il faut que tu trouves un moyen de piéger le Vénérable et Elios pour que tout n'empire pas : je crains que ces deux-là ne souhaitent une nouvelle guerre pour régner sur tous les mondes.

- Mais seule je suis incapable de faire quoi que ce soit, je dis avec de la peur dans la voix.

- Oh, mon enfant. Tu as accompli tellement de choses toute seule, que ce serait de la mauvaise foi de dire que tu es incapable. Je suis peut-être enfermé mais je sais tout ce qui se passe depuis que tu es née, la personne que tu as vue hier n'était pas moi mais un substitut pour contenter les idées du Vénérable. Tu as tous les pouvoirs ici, tu es mes yeux dans ce monde et tu es la seule à pouvoir tout changer.

- Comment je peux vous libérer ? Je questionne, la voix tremblante.

- Malheureusement, je dois rester comme ceci pour le moment. Mais tu trouveras le moyen de me libérer au moment voulu. Cherche dans le grimoire et tu trouveras ce que tu cherches, il est la clé de toute cette histoire, la clé de ta venue au monde. Si tu trouves cette clé, alors tout rentrera dans l'ordre et je reviendrai à la place qui me vient de droit.

Je me retourne en entendant trois coups sur une porte de façon lointaine. Je me retourne vers mon père qui commence à s'effacer. Je le supplie de rester avec moi mais plus je crie, plus il disparaît.

Je reviens à mon moi dans la cellule d'un seul coup. Au moment où la porte s'entrouvre, je vois encore les lignes fluorescentes sur les mains de mon père. Je me téléporte dans l'appartement mais juste avant de partir, j'ai le temps d'entendre les paroles du Vénérable.

- Amenez-la moi immédiatement. 

Angélique (en réecriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant