Angélique (en réecriture)

Chapitre 24

Je suis accoudée au bar à l'auberge et j'attends que le barman sorte de l'arrière-boutique. Je bois une gorgée de mon verre quand celui-ci passe sa tête et me fixe pour m'inciter à le suivre. Une fois la porte refermée derrière moi, j'allais ouvrir la porte menant au Jardin quand il plaque sa main dessus.

- Je ne sais pas ce que vous préparez mais si vous pensez pouvoir détruire Loïd, beaucoup d'autres y ont laissé leur vie avant vous.

- Je connais notre cher vénérable plus que vous ne le croyez, Georges.

Il continue de me fixer pendant plusieurs secondes avant de retirer sa main et de se pousser pour me laisser passer.

- Tout ce que je ne veux pas, c'est devoir subir une autre guerre comme la précédente, il marmonne en cherchant quelque chose dans sa remise.

Je lui fais un sourire et ouvre la porte. Je monte les escaliers et me retrouve aveuglé par la belle Lumière du Jardin d'Eden. Je me stoppe en arrivant au milieu de la cour principale ; quand je venais ici d'habitude, je sentais que mes pouvoirs et mon énergie étaient affaiblie, mais plus maintenant. Je suis sorti de mes pensées par un garde qui me demande s'il peut m'aider.

- J'aimerais voir Loïd, s'il vous plait.

- Quelle est la raison de votre visite ? il me questionne, perplexe.

- Dites-lui juste que son vieil ami Théo souhaite le voir.

Je n'ai pas eu à attendre longtemps avant que l'on m'escorte jusqu'à son bureau. Ma petite phrase a du faire l'effet escompté. Je peux déjà remarquer que le bureau qu'il occupe était celui de Kallias puisque des photos de lui et de son frère sont encore accrochées au mur.

- Mr Thompson.

Je tourne la tête vers la fenêtre et le vois appuyé sur son bureau. Un sourire en coin incontrôlable vient se planter sur mon visage, ce qui a l'air de l'agacer. Je pointe du doigt le mur rempli de tableaux qui ne le représentent pas.

- Vous êtes nostalgique, Edward ?

Il semble perdre sa patience alors que mon sourire, lui s'agrandit de plus en plus. Je place mes mains dans mes poches et m'approche de lui pas après pas.

- Je pense que vous savez très bien pourquoi je suis ici, et que je ne partirai pas sans l'avoir eu.

Il marque un temps de silence et serre la mâchoire.

- Vous n'êtes plus en position de me menacer, Théo. Vous ne l'avez jamais été.

Je hausse les sourcils avant de sortir un papier de ma poche intérieur de ma veste. Je le déplie et le lis dans ma tête avant de tourner la feuille devant lui.

- Il faut savoir que Ahriman était quelqu'un de très conservateur dans tout ce qui était papier administratif. Et il se trouve aussi qu'il ne jette aucun des pactes qu'il a pu faire durant sa carrière, même ceux inachevés.

Loïd n'est pas quelqu'un de très stratégique et c'est ce qui lui a causé sa perte de nombreuses fois durant la guerre : il laisse de côté les détails les plus importants, surtout ceux qui peuvent le mettre en danger. Le fait d'avoir Elios a ses côtés a du grandement l'aider mais malheureusement, celle-ci n'est pas là aujourd'hui pour lui sauver la mise. Je regarde le papier vieilli avec le temps et me délecte de ce qui a d'écrit.

- Je pense que vous vous souvenez très bien du moment où vous avez collaboré durant la guerre n'est-ce pas, Edward ?

Celui-ci blêmit ce qui me rend euphorique à l'intérieur.

- J'ai ici avec moi le pacte qui montre que vous avez trahi votre peuple en toute connaissance de cause et dans le but de soutenir vos propre intérêts. Pacte que vous avez signé à Ahriman pour sauver votre peau et qu'il taise donc le sujet à Kallias.

- Il était inachevé donc il ne peut pas me mettre en danger sans sa signature, il réplique avec espoir dans la voix.

- Qui a dit qu'il était inachevé ?

Je tourne le papier vers lui pour lui montrer la signature d'Ahriman gravée sur le papier. Voyant la situation dérapée, il se recule pour appuyer sur le bouton d'urgence.

- Je serais vous, je ne tenterais absolument rien. Je peux très bien finaliser le pacte en prononçant la phrase de fermeture et vous bannir dans les limbes à tout jamais.

Il me regarde, les yeux remplis de rage avant de me répliquer.

- Qu'est-ce que vous voulez ?

- Libérez Kallias et dites-moi où se trouve Clara.

Une minute de silence s'écoule avant qu'il ne baisse les yeux et s'approche de son bureau. Il appuie sur le bouton relié au micro et me regarde avant de prononcer.

- Soldat Caleb, amenez monsieur Thompson dans la cellule 666.

Il relâche le bouton lentement mais je vois bien qu'il a oublié volontairement de me donner quelque chose mais qu'il fait comme si de rien était. Le soldat rentre dans la pièce mais il ne m'a toujours pas donné ce que je veux. Je range le papier dans ma poche et croise les bras sur ma poitrine avant de l'interpeller.

- Edward, vous pouvez me donner l'antidote, s'il vous plait ?

Il soupire avant de se tourner vers un coffre-fort à sa droite pour en sortir une pierre bleu et me la tendre.

- Enfoncez-lui au fond de la gorge, il reviendra à lui les minutes qui suivent.

***

Je rentre dans la cellule et me précipite sur Kallias. J'attends quelques minutes après avoir fait ce que le vénérable m'a dit, et il revient effectivement à lui. Son teint gris redevient à la normale, ses cheveux ternes sont de nouveau brillants et lisses. Il me dit qu'il m'a déjà vu quelque part.

- Je n'ai pas le temps de vous expliquer ce qui s'est passé, tout ce que vous devez savoir c'est que Clara est entre les mains de votre femme et je ne sais pas ce qu'elle compte faire d'elle ni même où elle est.

Il semble réfléchir deux minutes avant de se relever avec un peu de difficulté.

- Je n'ai aucun doute de l'endroit où elle peut-être mais on ne peut pas aller sauver sans arme contre Elios, il explique tout en continuant de réfléchir.

- Elios ne laisserait jamais une arme qui peut la tuer dans la nature, je réplique.

Il soupire avant de sourire en se tournant vers moi.

- Ca te dérange de faire un détour en enfer pour récupérer quelque chose pour moi ?