17 | Aleksey

2K 348 98
                                    

La sirène de l'ambulance était le seul son qui me parvenait dans ce brouillard de douleur. Je sentais des mains sur moi, mais je hurlais tellement de choses qu'elles s'arrêtèrent enfin.

_ Pas de drogues !

Je compris enfin mes mots. Les pompiers autour de moi échangèrent quelques mots avant que l'un d'eux ne se penche pour fouiller dans mes poches. Il grogna en découvrant mon jeton de narcotique anonyme.

_ Et merde. Pas d'injections !

_ Mais il va–

_ Pas d'injections ; c'est un NA !

Mon corps était douloureusement conscient que le manque de calmant allait avoir de graves répercussions, mais il était hors de question que je perde tous mes efforts au prix d'un tabassage en règle.

Je serrai les dents quand le pompier mobilisa le haut de mon corps et qu'on me retira le cathéter du bras. Il y eut des échanges houleux entre les deux hommes avant que l'ambulance ne s'arrête et que l'air frais s'accroche à ma peau. Je tremblai de douleur quand on détacha mon brancard et qu'on glissa sous moi un drap pour me faire changer de lit.

Le bruit des urgences résonnait dans mon crâne et la douleur était mortellement cuisante partout où mon corps touchait autre chose.

_ C'est un NA, marmonna le pompier qui tenait visiblement à suivre mon vœu.

Il ne me lâchait pas et agitait mon jeton à quiconque s'approchait de moi avec des calmants ou des aiguilles.

Je ne savais plus comment prononcer des mots de façon intelligible. Je n'avais plus la force de le faire et j'étais rassuré que quelqu'un défende ma position.

Je ne sus à quel moment mes crises de convulsions furent trop fortes pour le médecin qui me gérait, mais il réussit à me maintenir assez éveillé pour me faire comprendre que ma guérison accélérée n'arrangeait pas mon état et qu'il fallait peut-être me donner des analgésiques pour diminuer la douleur.

Dans le flou et persuadé qu'il m'en avait déjà injecté, je me mis à hurler de rage, mais la porte du box des urgences s'ouvrit et soudain, mon lycan se mit à gémir doucement.

Le regard de Mitsuha passa du médecin à moi et elle se mit à sangloter en s'approchant. Sa main ne sut pas où se poser, mais je tirai sur ses doigts quand elle me les tendit. Toute ma main était douloureuse, mais je m'en fichais.

_ Il... il est... pas de calmant, haletai-je.

Mitsuha cligna des yeux et sembla soudain comprendre. Elle leva les yeux au-dessus de ma tête et tira sur un fil au bout duquel pendait mon jeton de narcotique anonyme. Elle le pressa contre elle et je la tirai de nouveau pour qu'elle me regarde.

Je secouai la tête et elle finit par hocher la tête. Sa main toujours dans la mienne, elle se mit à parler avec le médecin et fut rejointe rapidement par Blake et une autre personne que je n'arrivais pas à voir.

Une infirmière vint refaire mes pansements, car je saignais beaucoup. Et d'après les quelques mots qu'elle m'avait dit, j'avais un pneumothorax et c'était la raison pour laquelle j'avais dû mal à respirer. Le sang avait déjà été retiré, mais mon poumon était en mauvais état. La raclée que j'avais prise avait été plutôt efficace.

_ Il n'en veut pas donc on ne lui en donne pas ! s'écria Mitsuha en agitant ses mains devant le docteur.

Blake sembla essayer de la calmer.

_ Ce serait mieux pour sa condition, remarqua le médecin à voix haute. Il ne va pas guérir convenablement.

_ C'est un lycanthrope, il va guérir plus rapidement que la moyenne, contra Blake d'une voix grave.

DE SANG ET D'ARGENT T7.5 Wherever you are [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant