[FR] Holmes a day, Holmes forever ... [OFFICIAL/!\]

Chapitre 8

Le visage du détective se décomposa et ses yeux parcoururent les lignes à toute vitesse. Ses mains s'étaient crispées, rendant ses phalanges blanches, bien plus qu'elles ne l'étaient.

J'étais assez mal à l'aise dans cette situation finalement. Débarquer de nul part, inconnue, et annoncer que j'étais sa nièce cachée, oui, c'était assez brutal. Il y avait de quoi me prendre pour une folle. Mais je gardais la tête et le visage impassible, à l'affût des réactions de Sherlock. Aurai-je du attendre un peu, qu'on se connaisse un peu plus comme je le faisais avec John ? Mais il avait déjà pressenti que quelque chose clochait. Tôt ou tard il l'aurai deviné ou compris. Je savais que me révéler ainsi pouvait s'avérer dangereux pour tout le monde. Ma position était parfaite pour être un point de pression utilisables par leurs ennemis. Mais je devais rétablir cette vérité qui me rongeait depuis quelques années.

Sans un signe avant coureur, Sherlock explosa de colère.

« C'est pas croyable !! » s'écria-t-il en se levant et jetant la feuille dans ma direction que j'attrapais en plein vol.

Il se dirigea droit vers un tiroir et en sortit un revolver qu'il chargea et tira farouchement contre le mur. 5 coups retentirent. Ce bruit fort sec me rendit l'espace d'un instant nostalgique de l'époque où je faisais partie de l'Organisation. Au 3e coup de feu, j'entendis une personne dévaler les escaliers à grande vitesse et une jeune fille déboucha par la porte du salon.

« Sherlock !!, s'écria-t-elle. Qu'est-ce qui se passe ?! Je ne peux même pas faire mes expériences tranquille ! »

Le concerné l'ignora royalement, jeta son arme sur la cheminée et se laissa tomber dans son fauteuil, impassible, le regard perdu.

La jeune fille s'approcha. Elle était grande (environ 1m75) et fine, des cheveux auburn foncés bouclés légèrement et le visage fin. Elle portait un simple t-shirt blanc et Le portrait craché de Sherlock.

« Allô ?, relança la jeune fille avant de se retourner vers moi. Oh vous êtes la stagiaire de John, non ?

-C'est ça. Et accessoirement la cliente de Mister Sherlock Holmes. Artemis Watterson, enchantée Mathilde. » me présentai-je cordialement en tendant ma main.

Elle regarda main puis mon visage suspicieuse.

« Comment connaissez-vous mon nom ? »

Sympa le vent que je m'étais prise.

« Tu m'as rentrée dedans il y a deux jours devant l'hôpital St Barts, je t'ai reconnue. Molly Hooper avait parlé de toi sur le coup donc j'ai fait le rapprochement. D'ailleurs tu devrais passer chez elle, elle a ta veste.

-Ah oui!, fit-elle en se tapant le front. Je me disais bien que j'avais oubl-...

-Mathilde, dans ta chambre, l'interrompit Sherlock sèchement.

-Quoi ?!S'exclama la concernée.

-Montes dans ta chambre immédiatement, insista le détective froidement en regardant sa progéniture dans les yeux fermement.

-Mais pourquoi ?!, s'emporta Mathilde. On avait dit que je pouvais participer à toutes tes enquêtes !

-Mathilde n'insistes pas ! Celle-ci est particulière et certaines zones sont encore à éclairer. Tu sauras tout plus tard, promis. », ajouta-t-il comme pour la convaincre.

Mathilde hésita un instant en défiant du regard son père puis fut plus raisonnable, comprenant l'ampleur de la chose et se retira dans sa chambre. Sherlock attendit que sa fille ferme la porte puis soupira.

« Toujours empli de surprises Mycroft, dit-il sarcastiquement.

-Ce n'est pas sa première cachotterie je suppose ?

-Bien sûr !, ria Sherlock. Ma sœur Eurus – en l'occurrence ta tante - , ma fille et maintenant ma nièce ! Qui sait encore ce qui est resté dans sa boîte crânienne ?!

-Qu'il est bionique ? » dis-je pour détendre l'atmosphère.

Sherlock esquissa un sourire puis revint à son air sérieux.

« Depuis combien de temps le sais-tu ?

-Tiens, on passe au tutoiement ? » soulignai-je avec un sourire malicieux.

Le détective haussa tout simplement les épaules.

« 7 ans, répondis-je.

-Ça en fait des années. Pourquoi avoir attendu tout ce temps ?

-Disons que je n'étais pas sur la bonne voie dans ma vie. J'ai donc décidé de me concentrer d'abord sur la reconstruction de mon avenir. J'avais mis cette affaire de côté jusqu'à ce que je rencontre le Dr Watson. A ce moment-là je me suis dit que ma situation était stabilisée et que je pouvais entamer l'affrontement de cette vérité.

-Effectivement ça paraît logique, dit-il en se saisissant de son téléphone. Ilva m'entendre.

-Non !

-Pourquoi pas ?

-J'aimerai le lui dire moi-même, dis-je d'une voix ferme et sûre. J'aimerai juste que tu m'arrange un RDV avec lui. »

Il eut un blanc. Sherlock semblait reprendre en considération mes paroles et la perspective de cette rencontre.

« Très bien, affirma-t-il en reposant son téléphone.

-Merci Sherlock.

-Mais ça ne sera pas avant quelques jours.

-Bien sûr. Cependant le plus tôt possible sera toujours préférable.

-Évidemment, mais restes à voir comment dire à John que tu es notre nièce et aux autres ta véritable identité Artemis. »

Je me donnais une claque mentale. John, je l'avais complètement oublié !

« Pour ce qui est « des autres » ils se comptent sur les doigts de la main. Restons en contact pour voir comment l'annoncer. Ils ne doivent rien savoir tant que je n'ai pas parlé à Mycroft, déclarai-je après réflexion.

-Évidemment. »

Nous nous échangeâmes nos numéros de téléphone puis Sherlock regarda sa montre.

« John devrait rentrer dans 2 min.

-C'est largement suffisant. »

Je pris la boîte d'échecs qui traînait sur la table basse quand je remarquai le Docteur Maboul que je saisis et m'installai face au détective.

« J'adore ce jeu !, m'enthousiasmai-je, métamorphosant mon visage sérieuxet ma voix froide en enjouement.

-Ton père le hait, ria Sherlock en se redressant.

-Je sais quoi lui offrir à notre première rencontre alors, fis-je avec un clin d'œil.

-Tu sais comment être une Holmes » dit-il avec un sourire espiègle.