Chapitre 22

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A peine sorties que mon téléphone émit une vibration dans la poche arrière de mon pantalon.

C'est pas trop tôt, pensai je avec amertume.

Ne voulant attirer l'attention sur moi, j'ignorais royalement cette réception et continuais cette petite sortie avec Mathilde et Molly. On mangea au McDo – je payais un Happy Meal à ma cousine ce qui la vexa fortement – puis nous continuâmes nos achats. Résultats des courses : eh bien rien car j'étais un peu serrée en cette fin de mois sachant que je n'avais pas besoin spécialement de quelque chose. J'achetais juste un t-shirt des Queens dont Mathilde tomba sous le charme (il lui manquait quelques livres).

Je finis par les laisser peu de temps plus tard car je reprenais le travail demain donc je devais me remettre dans le bain. Sur le chemin du retour j'appelais Moran.

« Je t'attendais, me parvint sa voix.

-Tu as eu ce que tu voulais : accès à son téléphone, à ses caméras et même à ses micros, dis-je pour en finir le plus rapidement possible. Maintenant je tiens à récupérer mon dossier COMPLET.

-Bien. Cependant quelque chose m'interpelle : comment as-tu fait pour craquer son réseau qui est plus que sécurisé ? »

Je ne pus m'empêcher d'avoir un rictus car il fallait avouer quel'opération était très risquée mais pour mon salut elle en valait la peine.

« Comme le Boss a pu dévaliser les 3 bâtiments les plus sécurisés de Londres, il va de soi que j'ai appris en étant son disciple, répondis-je afin de ne pas donner trop de détails.

-Restaurant chinois Baker Street après demain à 9pm »

Je confirmais l'entrevue et raccrochais. Décidément Moran était vraiment prêt à tout pour faire payer les frères Holmes. Dommage que les cerveaux ne se hackent pas comme les ordinateurs, j'aurai pu au moins mieux comprendre ses motivations et y insérer un nouveau programme pour l'en dissuader.

Rentrée chez moi je pris une bonne douche froide – au vu de la chaleur de la saison – et ressortis de la salle de bains en pyjashort gris, laissant mes cheveux encore mouillés chatouiller mes épaules. En guise de dîner je ne me fis qu'une petite omelette, puis me mit sur mon canapé afin de consulter mes mails quand je fis attention aux cicatrices qui zébraient mes jambes. J'en effleurais quelques unes du bout des doigts avec douceur. Elle me rappelaient que dans la vie quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, rien ne s'efface. Tout était indélébile et on ne peut que dissimuler. Elles étaient le témoin de mes missions et de mes erreurs.

Enfin bref, je lisais les comptes-rendus que m'avait envoyait Jean ainsi que mon titulaire Dr Naboti. Bon à ce que je vois on était en pleine période estivale et les patients de tous genres ne faisaient qu'affluer.

Je me couchai donc un peu plus tôt que d'habitude puisque je reprenais à 8am le lendemain. Mais j'avais beau me retourner dans tous les sens, boire de l'eau et essayer toutes les astuces foireuses dont regorgeait Internet, l'insomnie ne me quittait pas d'une semelle et le marchand de sable m'avait oubliée.

Mon alarme sonna les 5am30 tapantes. Je fis mes exercices matinaux et me dirigeai vers l'hôpital sans avoir fermé l'œil de la nuit.Pourtant je me sentais pleine d'énergie. Je prendrai quelques gélules énergisantes sur les dernières heures et maquillerai mes cernes au cas où. J'arrivais un peu plus tôt que le début de ma garde et me jetai directement dans le feu des urgences. J'étais comme un poisson dans l'eau, j'étais dans mon élément. Je me sentais réellement utile. Toute cette dynamique me séduisait et je m'en donnais à cœur joie. J'étais mariée à mon travail. Les patients défilaient, laissant les plus bénins à mes collègues aux efficacités médiocres. J'étais la plus jeune interne qui puisse être et je devais défendre ma place dans cette guerre sourde et sans nom, presque tabou.

[FR] Holmes a day, Holmes forever ... [OFFICIAL/!\]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant