Chapitre 18

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J'étais encore légèrement essoufflée quand j'arrivais au restaurant dont Sherlock m'avait envoyé l'adresse. Je le vis déjà installé au fond, dans son éternel trench – malgré la chaleur – et m'assis en face de lui.

« Je dois admettre que je ne pensais pas que tu allais réellement te déplacer, commençai-je avec un sourire taquin après commander un sorbet d'une glace à la vanille.

-Je m'ennuyais à cause de l'incompétence de Scotland Yard, me répondit-il avec une légère moue. C'était soit toi, soit ...

-Soit tu gardais Rosie ce qui n'est pas vraiment de ton ressort », l'interrompis-je en prenant en main la coupe de glace que m'avez apporté le serveur.

Sherlock me regarda un petit moment puis ajouta :

« Exactement. Enfin bref, pourquoi ton message indiquait « Urgent à propos de John. Viens seul et ne le dis à personne » ? »

Après avoir savouré une petite cuillère de glace, je lui exposais mon plan et en quoi je le sollicitais. Quand j'eus totalement fini, il me dit d'un air le plus neutre possible :

« Je savais que tu avais du potentiel intellectuel, mais ce que tu me dit là est complètement stupide. »

Je manquai de m'étouffer avec ma glace.

« Comment ça stupide ?! »

Au moment où Sherlock allait me répondre, son téléphone sonna et afficha le nom d'Anthéa. Le détective blêmit et son visage se ferma en quelques instants.

« C'est louche... », murmura-t-il

Il me jeta un regard inquiet puis décrocha. J'étais totalement suspendue à ses lèvres. Ses premiers mots étaient des mono-phrases puis il s'indigna.

« Comment ça ?! »

Il raccrocha et se rua à l'extérieur.

« Attends Sherlock, que se passe-t-il ?! », lui demandai-je en me lançant à ses trousses, un mauvais pressentiment m'envahissant.

Il s'arrêta sur le bord du trottoir, vire-volta sa tête à droite puis à gauche avant de se mettre à courir en zigzaguant à travers les passants. Je le suivais aveuglément en savant pertinemment que nous allions chez mon géniteur. Que s'était-il bien passé pour que Sherlock s'inquiète autant pour Mycroft ? Je présageais le pire et dans ma tête se déroulaient les scénarios catastrophes les uns après les autres.

Nous arrivâmes bien où je le pensais et pénétrâmes directement dans la demeure.

« Par ici ! », une voix féminine brisée par la panique et les râles d'un souffrant.

Sherlock traversa le salon et je le rejoignis. Mycroft était allongé sur le canapé, pâle comme un mort. La douleur déformait les traits de son visage et il avait déjà mouillé son oreiller de transpiration.

« Que s'est-il passé Anthéa ?!, s'exclama Sherlock agité mais avec fermeté en se tournant vers elle. Il était sensé être à l'ambassade française !

-Eh bien justement !, répondit Anthéa anxieuse et déroutée. Nous étions rentré plus tôt que prévu. Voyant que Mister Mycroft Holmes était très préoccupé ces derniers temps, j'ai décidé de lui acheté une petite boîte de pâtisseries qu'il apprécie chez une nouvelle boutique A cake lover. Ça lui a fait plaisir et, après me les avoir déguster, il se sentit mal. Tout à coup il s'est mit à vomir puis s'est écroulé dans la cuisine ! »,débita-t-elle d'un rythme rapide, le souffle haché.

Pendant qu'elle relatait les faits, je m'étais directement attelée à la tâche. Fièvre, crampes au ventre, difficulté dans la respiration. Alors que je m'affairais à la pose d'un diagnostic, Mycroft me regarda avec terreur et se débattit comme un diable.

« Non ! Lâchez moi !, hurla-t-il. Laissez-moi ! »

Un coup de pied m'envoya au sol et mon dos prit un sale coup dans la table basse. Sherlock et Anthéa lui sautèrent dessus afin de le maîtriser. Je me relevais en vitesse en ignorant dans la foulée la douleur qui me traversa la colonne vertébrale ainsi que le pincement au cœur assez désagréable. Remémorant mes temps d'expertise à l'Organisation, en 2-3 mouvements au niveau de la nuque et voilà Mycroft qui tournait des yeux et s'immobilisait totalement.

« Ça devrait le calmer un petit moment. », déclarai-je en m'asseyant à genoux à son chevet.

Sherlock et Anthéa se relevèrent et lâchèrent un soupir. Tandis que j'auscultais Mycroft pour voir s'il n'y avait pas d'autres symptômes à cette intoxication alimentaire, Sherlock décréta qu'il en fera son affaire.

« Tu n'as rien remarqué d'anormal Anthéa ?, demanda mon oncle paternel en se plantant devant elle.

-Puisque vous le dites, dit-elle en essayant de se ressaisir. Je n'avais jamais remarqué auparavant cette boutique.

-Comment ça ?, interrogea le détective piqué.

-Elle se situait...

-Bon c'est pas que ça mais il me faudrait des antalgiques en vitesse, les interrompis-je. Pour les interrogatoires c'est ailleurs. »

Anthéa allait répliquer, outrée, mais Sherlock intervint et lui demanda de rentrer chez elle ainsi que d'annuler tous les RDV du lendemain. Malgré ses protestations il réussit à la convaincre.

« Quelle force de persuasion. », le taquinai-je alors qu'il fermait la porte et revenait vers nous.

En seule réponse il haussa les épaules sans grand intérêt et se laissa tomber dans le fauteuil d'à côté. Il joignit le bout de ses doigts puis ferma les yeux. Soudain je sentis une vibration dans la poche arrière de mon slim.

De Inconnu :

Salut Serena, j'espère que tu as reçu ma petite surprise. Bien évidemment ce n'est qu'un aperçu de ce qui risque de t'arriver situ n'accomplis pas la mission dont tu es chargée.

Un frisson parcourut tout mon corps. Moran, cette ordure. Il allait me le payer ! Pour l'instant il avait un bon moyen de pression. J'étais prise dans un étau et je ne voyais qu'une solution si je voulais m'en sortir indemne : jouer dans les deux camps en même temps, faisant ainsi croire que j'allais pourris la vie des frères Holmes comme le voulaient Moriarty, et désormais Moran.

[FR] Holmes a day, Holmes forever ... [OFFICIAL/!\]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant