Chapitre 26

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Bingo. Un des hommes de Moran – déguisé en SDF – montait la garde devant un des anciens QG de l'Organisation. J'envoyais un message à John. Je devais gagner 20 min. J'attirais son attention en shootant dans une cannette vide.Il s'approcha alors avec méfiance de ma position. Tapie dans un angle et muscles tendus, je lui sautais dessus dès qu'il fut à ma portée en lui portant un coup sec et précis dans la nuque ce qui le mit HS sur-le-champ. Je dissimulais son corps en l'attachant à une gouttière pour éviter qu'il ne s'échappe quand il se réveillera et pénétrais dans le bâtiment.

Je le connaissais comme ma poche, dont les petits chemins pour éviter de croiser quelqu'un. Soudain le bruit d'un marmonnement ou de gémissements me parvint d'une pièce. Mon ancienne chambre. Je m'approchais doucement de la source et poussa délicatement la porte qui grinça. J'aperçus une silhouette se détachant de l'ombre dans le fond. J'avançai pas à pas, tous mes sens en alerte. L'atmosphère était âcre et une odeur étrange de moisissure planait. Tout à coup l'évidence me frappa.

« Sherlock ?! », hoquetai-je surprise.

J'accourus vers lui. Il était ligoté à une chaise, la tête ballante.

« Eh oh, Sherlock !, dis-je en lui relevant la tête. Dis quelque chose ! »

Il suait et son visage était très tendu mais ses yeux restaient fermés. Pour toute réponse je n'eus que des marmonnements et de faibles grognements. Une rage sourde grandit en moi.

« Serena... »

Je virevoltai mon visage en direction de la voix. Mycroft se tenait sur le pas de la porte, pâle comme un linge mais toujours aussi ferme et inébranlable.

« Mycroft !, m'exclamai-je. Que s'est-il passé ?! »

C'était là qu'il s'avança, dévoilant le canon collé à l'arrière de sa tête et Moran tenant le cross de l'arme, aussi fier qu'un psychopathe face à la détresse de sa victime. Il donna un coup de genou à Mycroft ce qui mit ce dernier à genoux.

« Comme on se retrouve Serena, dit le blond. Décidément les grands esprits se rencontrent.

-Espèce d'ordure., grinçai-je entre mes dents.

-Voyons,ce ne sont pas des manières entre anciens collègues. Mais trêve de mondanités, es-tu devenue plus raisonnable ?

-Tu rejettes l'échec de ton empoisonnement sur la partialité des données que je t'ai donné sur un plateau d'argent ? Tu ne t'es pas satisfait de ce que tu as et il n'y a que sur la baisse de tes compétences que tu peux t'en vouloir. »

Sherlock commençait à reprendre ses esprits.

« Bien, je vois. Je t'ai donné de la valeur et de l'estime en te proposant de façon courtoise, mais ce n'était la méthode adéquate. »

Le canon du revolver était à présent dans ma direction.

« Étant donné que maintenant tu ne me sers plus à rien, je ne vois pas l'utilité de te garder en vie, prononça-t-il l'index sur la gâchette, le regard noir.

-Tu ne peux pas, déclarai-je avec la plus grande confiance tout en tapotant des instructions sur mon portable dans mon dos.

-Serait-ce une mise au défi ?, sourit-il d'un sourire malsain.

-Pas du tout, c'est un fait, affirmai-je. Tu y perdras plus à me tuer ici et maintenant.

-Artemis non ... », susurrèrent les frères Holmes chacun leur tour en me lançant un regard suppliant.

J'échangeai avec eux un regard rassurant. Mycroft finit par comprendre où je voulais en venir et tendit ses muscles.

« Sebastian Moran, déclarai-je. Ce que tu ne sais pas c'est que je suis Artemis Serena Holmes, la fille biologique de Mycroft Holmes ici présent. »

Moran ne réagit pas. Son corps était immobilisé, se demandant si c'était un leurre ou une vérité. Profitant de ce moment d'absence, Mycroft lui envoya un coup de coude violent dans l'abdomen et se rua vers l'avant. Moran se cambra en deux, le souffle court, les yeux grands ouverts de surprise.

Je m'élançai et me jetai sur Moran en le désarmant. Mes mains allèrent droit vers la gorge du blond, catapultées par la rage et la fièvre de vaincre. Il retira mes mains sans difficulté et m'envoya son genou dans l'estomac ce qui me coupa la respiration net. Alors que j'essayais tant bien que mal de faire entrer de l'air dans mes alvéoles pulmonaires par le biais de ma trachée, l'ex-Bras Droit de Moriarty m'envoya un coup de poing dans la mâchoire, me retrouvant nez à nez avec le sol.

« Tu m'as déçu Serena, déclara-t-il en s'approchant de moi pour m'achever.

-J'en suis ravie. », ironisai-je en crachant au sol le sang accumulé dans ma bouche.

Dès qu'il fut assez proche, je fis volte-face et lui envoyais un coup de pied dans les chevilles ce qui le fit tomber à la renverse. Je me jetais sur lui pour le maîtriser (même si je savais que j'avais aucune chance, je ne faisais que gagner du temps) et le criblais de coups, dont certains qu'il esquiva et bloqua.

Les sirènes de police se firent entendre ainsi que leur lumière. Pile à l'heure.

« S'en est fini de toi Moran, de l'Organisation et de tout ce qui va avec !,annonçai-je avec un sourire, excitée qu'on en finisse une bonne fois pour toutes.

-C'est ce qu'on verra !, siffla-t-il entre ses dents.

-Artemis, attention ! », s'écria Sherlock tout à coup.

Trop tard. Soudain je sentis quelque chose me pénétrer l'abdomen. Je n'arrivais ni à bouger ni à respirer. Je portai ma main à ma hanche et y sentis une poignée, ainsi que la main chaude et ferme de Moran. Ce dernier affichait un sourire victorieux.

« Si je ne peux pas vivre, alors toi aussi tu ne le pourras pas. »

La douleur m'avait complètement paralysée, mes oreilles bourdonnaient. Il fit tourner son poignard ce qui m'arrachait des grimaces et des gémissements sourds. Je n'avais qu'une envie c'était de hurler de douleur, mais ma gorge était nouée. Il retira son lame d'un coup sec et je tombais lourdement sur le côté, tenant ma plaie. Je sentais le liquide poisseux et chaud filer entre mes doigts.

Il se releva rapidement. Sherlock allait se ruer sur lui quand le blond me pointa d'un autre revolver sortit de sa botte.

« Un pas ou un geste et sa mort vous restera sur la conscience, menaça-t-il.

-Voyons Moran, nous sommes des Holmes, déclara Mycroft qui avait observé la scène depuis le début sans bouger. Aucune mort ne nous reste sur la conscience. »

Je manquai de m'étouffer. Il regardait Moran sans flancher, l'air le plus sûr de lui, un coup d'œil derrière le blond.

« Eh bien soit !, dit Moran avec défi. Quelle famille dis donc ! », ajouta-t-il à mon intention.

J'allais vraiment mourir ici ? Maintenant ? C'était vrai que j'avais vécu une vie assez remplie pour une jeune femme de 22 ans. Il enleva la sécurité. Il fallait dire que mon heure avait sonné et la mort n'avait pas d'âge. J'allais mourir en ayant échouer dans ma tâche première, en ayant semer le désordre dans mon passage.Bizarrement ce n'était pas ma plaie au ventre qui me faisait le plus mal à ce moment-là. Je fermais les yeux, prête au coup final. Uncoup de feu retentit.

[FR] Holmes a day, Holmes forever ... [OFFICIAL/!\]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant