Chapitre 16

388 30 0
                                    


Les jours passèrent et je finis ma petite immersion en équipe d'intervention, récupérant ainsi mon poste habituel. Même si MacGuitten m'avait assuré que c'était beaucoup mieux sans moi, je savais que mes remarques cyniques et sarcastiques les avait manqué au vu du sourire de Smellton.

Finissant mes dernières heures de garde, je déposais quelques jours de congé. Toutes ces heures, mes géniteurs et les cachets que je prenais parce que je ne dormais pas assez commençaient sérieusement à peser sur mon système. J'avais besoin d'une petite pause et de changer d'air.

Je rentrai avec hâte chez moi quand je remarquai quelque chose d'inhabituel. La poignée de la porte était légèrement plus basse que d'habitude. Une personne normale n'aurai pas vu la différence, mais pas moi. Mon instinct me hurlait que quelque chose clochait et que je devais appeler la police, mais j'étais sûre qu'ils n'allaient me prendre au sérieux.

J'actionnai doucement la poignée et poussai la porte pour pénétrer dans mon habitat quand je tombai des nues. Un homme ayant à peine la trentaine avec un blouson en cuir noir fermé au col évasé, jean noir et bottes militaires de la même couleur, était assis sur mon canapé, jambes et bras croisés. Son visage était fermé et très pâle, orné d'une tignasse blonde terne quelque peu ébouriffée. De profil sa joue était parsemée de quelques hématomes et de légères égratignures récentes. Les yeux fermés et la tête baissée, sa posture dégageait une aura mystérieuse et obscure.

« A nous le nœud et la rosée..., déclara mon invité surprise sans même bouger d'un nanomètre.

-..., à lui le cœur et le processeur », complétai-je amer.

C'était le mot de passe utilisé par les membres de l'Organisation pour se reconnaître lors des rencontres clandestines.

« Je vois que tu as bien pris soin de ce que t'as confié Moriarty, dit-il dans un ton neutre loin de toute réelle satisfaction.

-Va droit au but Moran, tranchai-je net. Que me veux-tu ? »

Sebastian Moran resta un moment dans sa position, muet. C'était à se demander s'il respirait au vu de son inactivité, ce qui était généralement de mauvais augure. S'il était venu jusqu'à moi aujourd'hui, ce n'était pas pour prendre une tasse de thé avec des petits gâteaux ou un séminaire pour ex-criminels. Même si à l'époque on était pas énormément proches, il n'empêchait que j'ai assisté à de nombreuses missions à ses côtés pour savoir qu'il était un as dans le maniement des armes et le tir, et qu'il était un homme froid et distant, peu bavard, mais d'une loyauté sans faille du Boss dont il en était son bras droit absolu. Des rumeurs circulaient sur sa relation très bizarre Moriarty. Qu'importe où était la cible, il pouvait l'abattre sur simple commande du Boss, et ce proprement sans bavures à en rendre dingue la police.

« C'est la soif de vengeance qui m'as conduit à toi, Serena », annonça Sebastian en ouvrant les yeux doucement.

Entendre à nouveau mon premier prénom ainsi employé, de la bouche du« Hunter », sonna étrange à mes oreilles.

« Comment ça ? », demandai-je.

A ma question ses yeux verts se plantèrent dans les miens avec brutalité et force, me prenant au dépourvu.

« Peu de temps avant ta démission Moriarty avait trouvé « un nouveau jouet » avec lequel il allait s'amuser, commença-t-il par m'expliquer. Celui-ci sortait du lot, il était bien plus intéressant que les autres et dépassait de loin le commun de mortels : Sherlock Holmes. »

Ainsi Sherlock aurait connu le Boss ?, pensai-je. Quelle ironie !

« Sauf que pour la première fois, Moriarty n'avait aucune idée de la fin de cette histoire, ce qui l'engagea dans une descente directe aux enfers, d'où le fait qu'il t'es licenciée de l'Organisation. Il savait que ça allait dégénérer et ne voulait pas que tu en sois mêlée car tu étais son héritière en cas de dérapage ».

[FR] Holmes a day, Holmes forever ... [OFFICIAL/!\]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant