Chapitre 13 : Face à face

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Cachée derrière un demi-mur, j'attends que l'agent d'Hydra passe près de moi pour l'attraper par surprise. Je passe mon bras autour de son cou et le mets à terre, puis l'étouffe jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Je le cache entre le demi-mur et une bâche, puis reprends ma chasse. J'effectue les mêmes gestes avec les trois autres soldats de ce côté de l'étage, puis je me détends un peu. Ça s'avère plus simple que ça en avait l'air, finalement. A ce rythme là, on pourra peut-être rattraper Baumeister avant qu'il ne rejoigne la tour Eifel et qu'il ne cause trop de dégâts collatéraux. Alors que je m'apprêtais à passer sereinement une porte, j'entends de légers bruits de pas dans le couloir. Je me mets à l'abri et prête à attaquer, mais personne ne vient. Au bout de quelques minutes, j'abandonne l'idée d'attendre et me penche pour voir le couloir. Personne, il est totalement vide. J'ai peut-être rêvé, finalement. Pourtant, je suis presque certaine que je ne suis pas seule.

Très peu rassurée, je reprends mon chemin tout en restant sur mes gardes. Je me sens observée, mais je ne vois personne dans les environs. Je regarde autour de moi à plusieurs reprises, ne me sentant pas en sécurité, menacée par l'invisible. J'arrête de bouger lorsque j'entends un mouvement derrière moi. Cette fois-ci, je n'ai pas rêvé : je suis sûre qu'il y a quelqu'un. Je me retourne et m'apprête à attaquer la cible, mais je reste comme tétanisée devant elle.

Elle est là. Sa peau de porcelaine n'a pas changée depuis la dernière fois que je l'ai vue, ni la longueur de ses cheveux de jais et la droiture de sa frange. Mais son regard, ses iris, sont différents. Elle a toujours eut les iris foncés, mais ils le sont encore plus qu'auparavant. C'est à peine si je peux voir la différence entre ses pupilles et ses iris. Son expression faciale a changé aussi : ses sourcils sont froncés et ses yeux légèrement plissé, ses lèvres sont cruellement neutres et son teint sans vie. Si l'on dit que les yeux sont la porte de l'âme, en la regardant ainsi, on pourrait s'imaginer qu'elle n'en a plus. La voir dans cet état me détruit de l'intérieur, mais je dois absolument prendre sur moi et ne pas la brusquer. Je retiens les larmes de joie qui veulent couler de mes yeux et je me remets droite avant d'esquisser un léger sourire.

« Ça y est. Je t'ai enfin retrouvée... soufflais-je.

- Si tu me cherchais vraiment, tu m'aurais retrouvée plus tôt. Ça fait des heures que je suis dans ce bâtiment.

- Est-ce que... est-ce que tu te souviens de moi ? Tentais-je.

- Tu es la fille que le chef m'a demandé de tuer. C'est tout ce dont j'ai besoin de savoir pour accomplir ma mission.

- Athie... s'il te plait, on n'est pas obligées d'en arriver là, toutes les deux.

- Comment connais-tu mon prénom ?

- Mais... parce que tu es ma sœur. Athie, je suis ta sœur !

- Tu racontes n'importe quoi. Et même si tu avais raison, ça ne changerait rien. J'ai une mission à accomplir, et les obstacles que je rencontre, je les démolis à coups de poing. »

Elle ne me reconnait donc pas. J'aurais du m'en douter. Albrecht avait déjà tout prévu depuis le début. Si un jour je venais à me rebeller de nouveau, il enverrait Athie pour m'éliminer, parce qu'il sait qu'elle est la seule qui en est capable. Mais la condition pour qu'elle accomplisse sa mission est qu'il faut qu'elle m'oublie. Parce que s'il savait que je préfèrerais me faire tabasser par ma sœur plutôt que de la frapper en retour, il savait aussi qu'Athie ne lèverait jamais la main sur moi, à moins de ne pas savoir sur qui elle frappe.

Mais Albrecht n'a pas tout calculé comme il le fallait. Oui, faire du mal à ma sœur me ferait du mal en retour, mais si c'est la seule solution pour la ramener à elle, alors je le ferais.

The Twins - ABANDONNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant