Chapitre 7 - La fin du secret

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Ray et Isabelle rentrèrent, un grand sourire aux lèvres avec une démarche enjouée et dynamique. Mais ils eurent à peine le temps de poser un pied dans la salle à manger qu'ils furent étouffés par un malaise ambiant. Le prince regarda devant lui et vit ses parents assis, leurs regards étaient si intenses qu'ils se faisaient ressentir dans toute la pièce. Ils n'annonçaient rien de bon.

La reine – Asseyez-vous tous les deux face à nous, nous devons discuter.

Les jeunes gens s'exécutèrent mais Ray remarqua qu'Isabelle ne semblait pas du tout à l'aise. Du peu de temps qu'il la côtoie, il ne l'a jamais vu ainsi.

Ray – De quoi souhaitez-vous nous parler ?

Isabelle – Est-ce qu'il y a un problème avec ma famille ? Si c'est...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une domestique arriva avec une corde. Au bout de cette corde se tenait Léo, ligoté et bâillonné. Le visage du prince était totalement décomposé à cet instant.

Ray – Mère ! Père ! Que faites-vous ?!

Le roi – Cela ne se voit-il pas ? Nous sommes ici pour décider de la sentence qui vous sera réservé à vous trois.

La reine – Vois-tu, afin d'aller le plus vite possible, nous avons fais appel à notre esprit : Eva, l'esprit des enfers. Grâce à ses talents, elle nous a très rapidement fais un rapport de la situation. Elle a découvert qu'Isabelle, ta prétendue future femme, était en réalité un esprit elle aussi. Elle s'est donc rendue dans la maison de la famille dont Isabelle était soi-disant issue afin de comprendre toute l'histoire. Résultat, la voilà avec ce jeune homme.

Le prince commença à perdre espoir. Tout était en train de s'écrouler sous ses yeux et il ne pouvait rien y faire. Il avait face à lui ses parents, le roi et la reine de ce royaume, ainsi qu'un esprit nommé Eva. Elle était dans une tenue assez légère rouge et ses oreilles pointues rappelaient son statut d'esprit des enfers.

Isabelle remarqua que son maître devenait livide et décida d'agir rapidement.

Isabelle – Salut Eva, ça faisait longtemps tu ne trouves pas ?

Elle ne reçue aucune réponse de la part de la fille. Mais elle continua.

Isabelle – Tu peux me dire pourquoi tu as décidé de te plier à des humains ? La dernière fois que je t'ai vu, tu disais tenir à ta liberté et tu étais fermement opposée à l'idée d'être asservie.

Eva – Ce que je fais ne te regardes en rien Isabelle. J'ai beaucoup changé entre temps, contrairement à d'autres.

Elle toisa Isabelle d'un regard sombre.

Le roi – Bon, à présent il serait peut-être temps de retirer ce bâillon de notre invité. Vous ne croyez pas ?

La reine – Oui vas-y. Écoutons ce qu'il a à nous dire pour sa défense.

Eva retira donc le torchon de la bouche de Léo afin qu'il puisse s'exprimer. Mais il resta silencieux. Seul son regard en disait long sur sa pensée : il regardait le prince avec des yeux tendres. Il semblait accepter son destin.

La reine – Tu vas parler de ton plein gré ou tu veux que l'on demande à Eva de te faire parler ?

Malgré cette menace, il resta interdit et fixa toujours le prince.

Le roi – Je pense que parler sera une perte de temps. Eva, tortures-le ici-même, devant notre fils. Peut-être que l'un des deux finira par parler.

Eva – Très bien, il sera fait selon vos désirs.

Eva fit apparaître un fouet dans sa main et commença à lever le bras pour prendre son élan afin de frapper le plus fort possible l'otage. Isabelle ne pouvait pas laisser Ray voir une telle scène se dérouler sous ses yeux. Pas après tout ce qu'il lui avait raconté la veille. Elle usa donc de sa magie à son tour.

En un battement de cils, Léo n'était plus ligoté à côté du roi et de la reine, mais assis à côté du prince, complètement libre de ses mouvements.

La reine – Que...

Le roi – Que s'est-il passé ?

Tout le monde était resté sous le choc. Que venait-il de se passer à l'instant ? Même les deux jeunes hommes étaient encore sous le choc. Mais ils étaient également heureux de pouvoir être à nouveau réunis.

Ray – J'ai tellement eu peur de te perdre !

Léo – Moi aussi ! J'ai cru que j'allais y passer !

Des larmes de bonheur perlaient le long de leurs joues. Isabelle était contente d'avoir réussi son tour.

Eva – Isabelle ne te mêle pas de cette histoire ! Sinon tu auras à faire à moi, tu m'as comprise ?

Isabelle – Vas-y je t'attends ! Je te rappelle que de nous deux, c'est moi la plus forte.

Elle lança un air de défi et de supériorité à Eva.

Eva – Sale garce ! Tu vas voir !

Elle couru en direction d'Isabelle, mais fut freinée dans sa course. En effet, Isabelle avait la capacité de figer le temps d'une personne ciblée. Eva ne pouvait plus rien faire.

Isabelle – Les garçons, je vais retenir ces trois là ici. Vous deux courrez le plus loin possible. Échappez-vous !

Léo – Merci infiniment mademoiselle !

Ray ­– Et toi, comment vas-tu faire pour nous retrouver ?

Isabelle – Souviens-toi que je suis ton ombre. Je te retrouverais toujours quoi qu'il arrive.

Ray – Dans ce cas, voici mon premier ordre en tant que maître : reviens moi saine et sauve !

Isabelle – Je t'en fais la promesse. Maintenant partez !

Sur ces mots, Ray et Léo fuirent par l'entrée principale. Les gardes ne comprirent pas ce qu'il se passait et n'eurent pas le temps de les interpeller.

Isabelle – A présent, je serais votre unique adversaire.

Le roi – Petit effrontée ! crois-tu être la seule, avec cet esprit, à connaître la magie ?

Elle n'eut pas le temps de réagir que le roi utilisa sa magie pour donner un ordre à tous les gardes du royaume.

Le roi – Gardes ! Le prince est en cavale accompagné d'un garçon de son âge ! Ramenez-les au château morts ou vifs !

Tous les gardes commencèrent à s'exécuter. Isabelle ne pouvait pas tolérer qu'un père, au-delà d'un roi, était prêt à tuer son propre fils s'il le fallait.

Isabelle – Vous êtes donc prêt à le tuer si nécessaire ? Quel monstre !

Le roi – Tu n'as pas ton mot ! A présent disparaît de ma vue ! Il faut que j'aille chercher mon fils pour lui donner une correction !

Isabelle – Parce que vous croyez que vous serez capable de le faire abdiquer ? C'est bien mal le connaître.

Isabelle ria aux éclats.

Isabelle – Ce jeune homme est bourré de talent et son grand cœur en fait quelqu'un de redoutable. Si vous le poussez à bout, je ne pourrais plus rien pour vous.

­Le roi – Assez ! Eva, sors-toi de cet enchantement et tues-la !

Ces simples mots suffirent à libérer la fille du sort, lui permettant de lancer son offensive. Isabelle ne semblait pas surprise par ce pouvoir magique dont disposé le roi de ce royaume.

Eva – Isabelle !

Isabelle – Allez Eva, montre-moi de quoi tu es capable !

L'amour sans visageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant