Jusqu'à la mort du Franc CFA

comme des frères de mères différentes

Ses derniers temps Loutfi est sorti de l'hôpital et il n'a pas enterré ses rêves de footballeur professionnel.

Malgré son anémie falciforme il s'obstine à se donner les moyens pour jouer un jour en pro.

Vu sa détermination j'ai la conviction qu'un jour il sera un grand joueur.

À la cité une tata burkinabaise madame Titamba a l'habitude de lui ramener une plante du village d'où elle est originaire qui s'appelle le fagara jaune.

Une plante d'un arbuste tropical qui d'après lui atténue efficacement les symptômes de sa maladie sanguine.

Je ne suis pas trop dans le délire du foot mais pour lui faire plaisir cet après-midi j'ai échangé quelques passes en bas du quartier avec lui jusqu'à ce qu'on se décide à se rendre dans le quartier d'Alberto.

On n'avait même pas fait vingt mètres sur l'avenue Émile Dambel qu'on tombe sur une course-poursuite mouvementée entre une voiture de flics et une Mégane Rs jaune qui par une queue-de-poisson finit par envoyer la voiture de condé défoncé le grillage d'une maison situé au abord de l'avenue.

Les flics avaient la rage en nous voyant rire de leurs accidents.

Ils ont fait marche arrière brutalement sans prendre le temps de voir le propriétaire de la maison pour réparer leurs dégâts.

La seule chose qu'ils ont faite s'est accéléré pour repartir comme si rien ne s'était passé.

En poursuivant notre marche nous sommes arrivés enfin arrivé chez Alberto.

Lorsque sa mère ouvrit la porte j'ai remarqué que Loutfi s'est laissé surprendre par les entailles au visage que lui a laissé son ex-mari.

Encore aujourd'hui la mère d'Alberto porte de longues et profondes balafres laissées par un ex-mari dangereux.

Lorsqu'elle nous proposa de rentrer pour venir boire un jus de fruits.

Nous avons décliné gentiment son offre parce que nous savions qu'elle n'allait peut-être pas laisser sortir son fils.

Après quelques minutes de négociations avec sa mère pour sortir un peu Greaser.

Le nouveau chien que lui ont offert les jeunes de son ancien quartier.

Sa mère lui donna l'autorisation pour pas plus d'une heure.

Franchement tout s'est bien passé jusqu'à ce que Greaser crève le ballon de Loutfi. Alberto était tellement dégouté pour lui qu'il est parti dans sa chambre lui chercher tous son argent de poche pour qui s'en rachète un dès le lendemain.

Depuis notre enfance on ne s'est jamais lâché comme des frères de mères différentes et j'ai  même put avoir leur aident pour retrouver les assassins de mon père.