les opposés s'attirent LIVRE ÉDITÉ

chapitre 14

Je me réveille doucement. Ma vision, un peu flou, finit par revenir en ordre. Je suis allongée sur un lit de l'infirmerie. Il n'y a personne. Je me redresse en position assise, ce qui me fait pousser un petit cri de douleur car j'ai légèrement mal à cause du bandage qui serre le dessous de ma poitrine. Ce bruit fait venir quelqu'un, l'infirmière.

- Diana ? Vous allez bien ? Buvez ceci.

Elle me donne une espèce de mélange blanchâtre que j'avale d'une traite. Mauvaise idée, le goût est tellement ignoble que ça m'arrache une grimace.

- Beurk ! C'est quoi ça ? Des restes de chameau en décomposition ??

- Je pourrais bien vous dire le nom de ce médicament mais vous ne sauriez pas ce que c'est de toute manière. Et je vous pris de me parler correctement.

J'esquisse un sourire.

- Vous me priez ? Alors j'imagine que ça veut dire que je suis une déesse.

- Vous voulez bien vous taire ? demande-t-elle, exaspérée par mon comportement arrogant.

Je ferme ma gueule et jette un coup d'œil aux lits vides autour de moi. Puis je me rends compte que je suis vraiment seule. Personne n'est venu me rendre visite ?

- Il n'y a... il n'y a personne ? je demande.

- Théodosio, Jayden et Éden sont venus vous voir. D'ailleurs, monsieur Marciano est parti il y a une dizaine de minutes.

- Je suis là depuis combien de temps ?

- Trois heures.

- D'accord. Je peux rentrer ?

- J'aimerais que vous restiez là encore une heure histoire d'être sûre que vous êtes en bonne état et que le médicament ne produise pas de sueur ou de fièvre. Dans ce cas-là il faudrait vous opérer d'urgence. Hum mais c'est très rare, rajoute-t-elle devant mon regard paniqué.

*****

Une heure plus-tard, n'ayant rien de bizarre, ou de sueur ou... bref, elle me laisse sortir. Je marche jusqu'à la chambre et une fois que j'y suis, je me glisse sous ma couette. Je sais qu'Éden va me demander des explications. Ça ne le regarde pas mais pourtant, c'est lui qui m'a emmené jusqu'à l'infirmerie, alors je pense que je lui dois bien ça. La porte de la salle-de-bain se déverrouille ( pff le comble, il m'interdit de faire ça ! Faites ce que je dis mais pas ce que je fais ) et il vient s'assoir sur son lit, en face du mien.

- Tu vas mieux ? me demande-t-il.

- Ouais. Euh... merci.

- De rien. Mais, pourquoi tu me dis merci en faite ?

- De m'avoir emmené à l'infirmerie Ducon.

- Ahh. Pas de quoi. Diana, tu n'as peut-être pas envie de m'en parler mais...

Il a l'air tellement hésitant. C'est la première fois que je le vois comme ça. Ça fait bizarre, mais ça lui va bien.

- Si, c'est le moins que je puisse faire.

- Si tu ne veux vraiment pas en parler, je ne veux pas que tu te forces.

Je hausse les épaules.

- Je pense que ça me fera du bien d'en parler.

- Très bien. Je t'écoute alors.