En marchant, je rentre dans Théo et manque de tomber à la renverse. Heureusement, il me rattrape à temps.
- Ça va ?
- Il est fou votre pote !
Je repars en le laissant en plan. Quand j'arrive au réfectoire, je m'aperçois qu'il n'est pas encore ouvert. Fait chier ! J'attends devant comme une conne un bon quart d'heure quand une dame vient ouvrir les portes. Je prends un sandwich et un jus de fruit puis m'assois le plus loin possible de la table des gars. Je ne comprends pas Éden. Pourquoi il a fait ça ?
- C'est notre table ça ma jolie.
Je regarde le beauf qui vient de parler.
- Hé bien pas aujourd'hui.
- Je crois que tu m'as pas bien compris, poursuit-il. Si tu ne pars pas, un de mes potes n'aura pas de place. Alors tu dégages.
Je le regarde bien dans les yeux et croise mes pieds sur la table, pour le provoquer.
- Tu pourras pas dire que je t'ai pas prévenu.
Sans que j'ai le temps de comprendre sa phrase, il m'attrape par le poignet et me jette par terre puis ils s'assoient en riant. Quelques gars qui arrivent me regardent bizarrement, comme si j'étais en train de déclarer ma flamme au parquet. Je me relève et grimace. Le poignet qu'il ne tenait pas me fait mal, je suis tombée dessus. Je suis peut-être suicidaire, mais je m'approche de leur table.
- Rho quoi encore ? Tu veux me tailler une pipe c'est ça ?
Éclat de rire général à leur table. Le réfectoire est presque rempli maintenant, certains regards se tournent donc vers nous.
- Impossible. Pour ça, il faut déjà avoir une queue.
Et je me tourne en partant en direction de la sortie. Tant pis pour le repas. J'entends des « ouh j'aurais pas aimé » résonner de partout. Par malheur, après être sortie, je tombe sur Jay, Théo et Éden, que j'évite du regard.
- Tu fous quoi ? Tu vas pas bouffer ? me demande Jay.
- Nan je... j'ai pas faim.
Et je pars sans leur leur laisser le temps de réagir.
Une fois de retour dans la chambre, je me mets en pyjama et regarde la porte. Quand Dubois ou alors un garde ou je sais pas trop comment ça s'appel va découvrir ça, il va se faire incendier. J'essaye d'oublier ça et prends un livre. La lecture est devenue mon passe-temps maintenant; mais bon, j'aime bien.
Une trentaine de minute plus-tard, j'entends la porte claquer. Sachant pertinemment que c'est Éden, je décide de l'ignorer et continue ma lecture.
- T'as foutu une sacré pagaille au réfectoire, dit-il. Kay est dans tous ses états.
Je ne réponds pas tout de suite, puis finit par dire :
- C'est qui Kay ? Le barjot misogyne qui croit que je veux lui tailler une pipe ?
Je l'entends émettre un léger rire plutôt craquant. Euh... qu'est-ce que je viens de dire là ?
- Ouais, effectivement. On l'a entendu se plaindre que t'étais pas aussi pimbêche que t'en a l'air. On a demandé à d'autres mecs ce qu'il s'est passé et ils nous ont expliqué.
- Ok.
- Diana... excuse-moi pour ma réaction démesurée de tout-à-l'heure. Tu ne connais pas mon passé, alors tu ne peux pas comprendre, mais je te demande de me pardonner.
Je soupire puis me lève et me plante face à lui.
- T'es quelqu'un de compliquer Éden.
Au fond de moi, je ne lui en veux plus vraiment. Je sais que le passé peut parfois agir sur le présent, et à quel point c'est compliqué d'y faire face. J'avance de quelques pas pour récupérer un sweat et ajoute, histoire de détendre l'atmosphère :
- Et de toute façon je sais pourquoi tu as défoncé la porte.
Il me regarde en fronçant les sourcils, signe d'incompréhension.
- C'est pour me regarder me doucher petit coquin.
Il se détend instantanément et un sourire barre son visage. Je souris à mon tour. Quelle journée épuisante.
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les opposés s'attirent LIVRE ÉDITÉ
Teen FictionArrêtée à cause de plusieurs vols à l'étalage, Diana, 16 ans, va se retrouver en maison de correction pour jeunes. Malheureusement, n'ayant plus de place pour une fille supplémentaire, elle va être envoyée dans une maison de correction... entièremen...