chapitre 22

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- Bonjour. Monsieur.

Mon but est de l'agacer un maximum. Jay, qui a l'air de comprendre mon petit jeu, se marre. Les tables étant par deux, je m'assois à côté de lui.

- Bonjour à tous. Aujourd'hui nous allons travailler sur la responsabilité du fait personnel, dit-il d'un ton sec. Nous allons commencer par la notion de faute. Il y a différentes conceptions de...

- Monsieur vous pouvez parler plus fort ? J'entends rien, je le coupe.

Il me lance un regard noir. Je suis au deuxième rang, évidement que je l'entends. Cependant il ne dit rien et reprend son cours en parlant plus fort.

- Je disais donc, il y a différentes conceptions de la faute. Par exemple, il y a la conception objective. Elle permet à la faute de...

- Monsieur je comprends rien.

- Mademoiselle, commence-t-il, d'un ton calme mais laissant paraître qu'il se retient pour ne pas s'énerver, ne me coupez pas !

- Mais monsieur si je comprends rien faut bien que...

- Hé bien dans ce cas levez la main !

- Vous venez de me couper.

Cette remarque fait rire certains gars. Il décide de m'ignorer et continu.

- La conception objective est une conception qui permet à la faute de remplir son rôle traditionnel classique. Punitif et...

- Son rôle traditionnel classique, je répète avec un air suffisant sur le visage.

- Puisque vous semblez aimé copier ce que je dis, hé bien allez-y, faites cours à ma place, lance le prof, cette fois-ci véritablement en colère. Vous êtes irrespectueuse !

- Tout ça parce que j'ai pas une paire de couille entre les jambes.

Jay, à côté de moi, ne peux s'empêcher de rire. Le prof lui lance un regard mauvais et s'assoit sur le coin de son bureau.

- Je vous attends. Puisque vous avez l'air de tout savoir mieux que tout le monde, allez faire le cours.

Je croise les bras sur ma poitrine.

- Nan.

- Oh que si. Debout.

- Nan.

Encore plus énervé, il s'avance vers moi. Son corps, bien qu'assez fin, a l'air immense comparé à moi, assise sur ma chaise. Il me surplombe mais je ne défaille pas.

- Très bien, dans ce cas-là je vous exclus. Sortez.

En tant normal, je serais partie du cours, parce que, hé bien, j'aime pas les cours, mais là j'ai envi de le faire chier.

- Non plus.

- Oh que si. Sortez immédiatement.

- Je crois que vous avez un problème aux oreilles. J'ai dit non.

Ne pouvant plus se retenir, il me chope par le bras, assez fort pour réussir à me mettre debout et m'entraîne en direction de la sortie.

- Lâchez-la ! lance Éden en s'approchant, suivi de quelques gars, donc Jayden et Théo.

- Non, elle est exclue.

- Mais bordel vous voyez pas que vous lui faites mal ?! lance Jay.

Le prof me regarde avec dégoût et hausse les épaules, tandis que j'essaye de me débattre, sans succès. Sauf qu'en arrivant devant la porte, Éden, Théo, Jay et d'autres gars lui bloquent le passage.

- Dégagez.

- Lâchez-la immédiatement. Ou alors vous préférez peut-être que j'aille dire à Dubois comment vous traitez vos élèves ? Étant donné la force avec laquelle vous la serrez, elle va probablement se réveiller avec un bleu demain. Quelle magnifique preuve ça sera ! lance Éden, sarcastique.

Soudain le prof me lâche. Ne supportant plus ce chien machiste, bien que je l'ai provoqué et donc que j'ai une part de responsabilité dans ce qu'il vient de se passer, je pousse les portes de la salle et pars en direction de la chambre. J'entends des bruits de pas derrière moi. Je marche vite et finis par arriver, puis m'étends sur mon lit. Éden arrive juste derrière moi.

- Fais voir ton bras, dit-il.

- Éden, c'est pas grave... je l'ai cherché, c'est de ma faute si il a réagit comme ça.

- Non, il n'a pas a traiter une de ses élèves comme ça. Et hors contexte, encore plus si c'est une fille. Maintenant montre moi ton bras s'il te plaît.

Je relève ma manche et il examine attentivement mon bras.

les opposés s'attirent LIVRE ÉDITÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant