les opposés s'attirent LIVRE ÉDITÉ

chapitre 23

- Tu es un peu rouge mais je ne pense pas que tu vas avoir de bleus, finit-il par dire.

- Ouf. Je l'aime pas.

- J'avais cru remarquer.

Je souris.

- J'ai dû avoir l'air ridicule, non ? À me faire traîner comme une vieille chose.

- Non. En réalité, la plus part des gars ici n'accepte pas la violence faite envers les femmes, alors quand ils ont vu cet idiot te chopper comme ça, ils ont juste voulu t'aider.

- Ce n'est pas comme si il m'avait frappé non plus.

- Il aurait pu. Tu l'as beaucoup énervé.

Je souris encore plus, fière de moi.

- Bien fait. C'est lui qu'a commencé la dernière fois.

- Pff gamine va, rit Éden.

- Mais euh ! Je t'ai dit de plus m'appeler comme ça !

*****

Le lendemain matin, dans le réfectoire, je prends mon petit déjeuner quand Dubois arrive et nous demande de nous taire.

- Bonjour à tous. Vous êtes tous invités à venir à la séance de sport organisée cette après-midi. Ce sera du foot. Voilà, c'est tout, bonne journée à tous.

Il repart. Je me tourne vers les gars.

- Vous y allez ?

- Ouais, et toi tu nous feras la pom pom girl en jupette courte, rit Jay.

Je souris et le frappe au torse.

- Idiot va.

L'après-midi, on se rend dans le jardin. Cette séance de sport est censé nous aider à nous socialiser et à respecter les autres. À croire que tous les gens ici présent sont des cas sociaux. Dans mon équipe, j'ai Théo et Éden. Il y a Jay et Lorenzo dans l'équipe adverse. Ce dernier m'adresse un sourire que je lui rends. Sentant un regard sur moi, je me tourne vers Théo.

- Pourquoi tu souris à chaque fois que je parle ou regarde Lorenzo ?

Il hausse les épaules innocemment.

- Je sais pas.

La partie commence et... je suis nulle. Horriblement nulle. Éden, qui me voit galerer, me montre quelques techniques, mais honnêtement, le résultat est le même.

Lors du repas du soir, je suis de bonne humeur. On s'est bien amusé cette après-midi, bien que je me sois reçu un ballon dans la tête de la part d'un mec moche. Cependant, ma bonne humeur cède place à l'étonnement puis à la peur quand j'entends Dubois prononcer ces quelques mots :

- Bonsoir à tous ! J'espère que la séance de foot vous a plu à tous et à toute ! J'aimerais vous présenter le nouveau venu, Jordan Pavos. Je vous pris de bien l'accueillir.

Non... non... ça ne peut pas être lui... j'ose me tourner pour le regarder et le vois me fixer d'un air sombre.

- Mais... mais monsieur il a 18 ans... il est pas censé être là...

- Effectivement, Jordan est là durant pas longtemps, uniquement le temps de connaître l'avis du juge.

Oh putain... il l'a fait exprès... son friqué de père peut largement lui payer des super bons avocats... je me lève de table et pars en direction de ma chambre. Désormais je n'en sortirais uniquement pour le cours ou pour un besoin vital. Ce mec est toxique. En passant près de lui j'ai bien vu le sourire au coin de ses lèvres. La porte claque derrière moi. Je me retourne, paniquée à l'idée que ce soit peut-être lui.

- Du calme, ce n'est que moi, dit Éden en s'asseyant sur le bord de mon lit. C'est le fameux Jordan, n'est-ce pas ?

- Oui, je renifle. Jay et Théo ont dû me trouver bizarre...

- Je leur ai expliqué les grandes lignes. En gros que c'est un salaud qui t'a fait du mal.

- D'accord, merci.

- Pleure pas. J'aime pas voir une fille pleurer.

- J'y peut rien je... je...

- Allez, calme-toi.

Il vient à côté de moi et s'allonge à mes côtés.

- Il l'a fait exprès... de venir ici... sa visite c'était... c'était sûrement pour me le dire...

- Probablement.

Son ton calme et posé m'apaise. D'une manière totalement naturelle qui m'étonne moi-même, je pose ma tête sur son torse et finit par m'endormir, les joues inondées de larmes.