les opposés s'attirent LIVRE ÉDITÉ

chapitre 18

Dans le bus pour aller au refuge, on s'assoit tous les quatre au fond. Un gars que je ne connais pas s'installe à la cinquième place disponible, étant donné qu'il n'y a plus de place ailleurs.

- Salut, dit-il. Pourquoi t'es ici ?

- Bah je me suis assise, je dis avec un air hautain.

Non mais il se prend pour qui lui ??

- Non je veux dire pourquoi t'es pas avec d'autres meufs.

Oups, je l'ai jugé trop vite.

- Y'avait plus de place dans les maisons de corrections pour filles.

- C'est pas banal en tout cas.

- De quoi ?

- Bah... de voir une fille ici.

- Ça fait trois semaines que je suis là.

- Oui je sais. Ça a beaucoup parlé de toi. Et ça parle toujours beaucoup d'ailleurs.

- En bien ?

- Ouais. Enfin si « elle est bonne » c'est un compliment pour toi, alors ouais.

- Mouais. Tu t'appelles comment ?

- Lorenzo. Et toi c'est Diana, je sais, il dit avant que j'ouvre la bouche.

Ma foi, il est sympa ce Lorenzo. Théo, à côté de moi, nous regarde attentivement.

- Un problème ? je demande.

- Non non.

Un sourire apparaît sur ses lèvres et je ne peux m'empêcher de lever les yeux au ciel.

- Bon, bah alors arrête de me fixer, tu ne crois pas ?

Il sourit de plus belle.

- Bien sûr.

Je secoue la tête. Il est irrécupérable.

Une fois que nous sommes arrivés, une dame emmène certains gars avec les chats, dont Éden et Théo, tandis que le reste des gars, moi et Jay nous retrouvons avec les chiens.

- Et on est censé foutre quoi concrètement ? demande-t-il à la dame qui nous a mené là.

- Vous pouvez jouer avec les animaux, leur faire des caresses, ou bien les brosser. Vous pensez peut-être être dans une sorte de prison dans cette maison, mais pensez à eux, qui avant n'avaient même pas le droit d'avoir un toit sur le tete, enfin pour la plus part.

Elle nous laisse accéder aux parcs et je ne peux m'empêcher un « ohhhh » de fonderie. En gros, la bouille de ces boules de poils me fait fondre. Jay et quelques gars se foutent de ma gueule tandis que je m'approche d'un chiot. Je pense que c'est un boxer, ou un truc dans le genre. Je m'assois par terre, et l'appelle. Il arrive en trottinant vers moi. Il s'installe sur mes jambes et je commence à le gratouiller.

- C'est Girly, m'annonce en souriant la dame en me voyant. Elle est là depuis deux mois déjà. D'habitude les chiots se font vite adopter. Elle a une bonne bouille mais elle est malheureusement boiteuse de la patte arrière gauche. Les gens ne l'adoptent pas car ils ne veulent pas d'un « fardeau » je suppose.

Je hoche la tête puis elle part voir d'autres gars. Moi je la trouve adorable, même avec sa patte boiteuse.

- Tu as perdu ta maman et ton papa ma belle ? Tu sais, des fois, ce sont de vrais monstres et on aurait préféré être orphelin. On a beau tout faire pour attirer leur attention, on est que le boulet de la famille.

- Pourquoi j'ai l'impression que tu es en train de parler de toi ? demande Jay en s'installant à côté de moi puis en jouant avec les oreilles de Girly.

Je hausse les épaules.

- Ouais, c'est vrai. Tes parents à toi sont sympas ? Stop moi tout de suite si c'est un sujet qui fâche. Je n'ai pas envi de subir une crise comme Éden la dernière fois que je lui en ai parlé.

- Éden a un passé compliqué.

- Comme la plus part des gens ici je suppose.

- Ouais, mais je voulais dire niveau famille. Et pour répondre à ta question, je n'ai jamais connu mon père, enfin il est parti de la maison quand j'avais deux ans. Je sais où il habite, mais je ne veux pas aller le voir. Pour moi c'est un lâche qui n'assume pas d'être père et mari. Il n'assume pas ses responsabilités. Mais ma mère est un ange tombé du ciel. C'est mon ange gardien en faite.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Elle m'a toujours protégé du mieux qu'elle pouvait. Et puis elle a toujours été de mon côté, même quand j'ai fait toutes les erreurs qui m'ont mené ici.