IV

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'Only miss the sun when it starts to snow
Only know you love her when you let her go
Only know you've been high when you're feeling low
Only hate the road when you're missing home' Let her go, Passenger.

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Ses cheveux noirs étaient d'une douceur extrême. C'était comme si je caressais une écharpe cousue en coton naturel. Ils étaient fins et ne s'emmêlaient que rarement, malgré leur longueur. Je replaçais quelques mèches rebelles derrière son oreille, elle soupira d'aise. Il y avait longtemps qu'elle ne s'était pas posée de la sorte, sur mes genoux, calme et sereine. Elle restait toujours de marbre lorsque les situations devenaient abhérentes et difficiles à supporter. Mikasa m'apportait tendresse et sérénité. Alors qu'Armin faisait les cents pas dans notre cuisine ouverte, ses méninges remuaient sans cesse depuis plus d'une heure déjà. Il avait vite compris notre débat sur le sort de Levi. Et il cherchait désespérément une solution. Notre invité prenait sa douche, étant donné la sueur qui gouttelait le long de sa peau que l'on pouvait apercevoir à travers son costume traditionnel d'un employé banal et sans histoires. Malgré qu'il soit venu foutre le bordel dans nos vies, je respectais mes principes d'hospitalités. Mikasa n'avait pas ouvert une seule fois la bouche depuis qu'elle l'avait vu. Mais son regard assassin valait tous les mots du monde. Un intrus. Un perturbateur. Un démon venu causer malheur à mon cœur. Elle le considérait comme tel.

Levi gardait son air froid, blasé, distant. Comme s'il s'était fait une raison de se trouver dans la même maison avec son autre lui. Il cuisinait. Tranquillement, lassement. Sans un mot. Sans un soupir. Sans même grogner contre Armin qui troublait le calme plat de la pièce à vivre. Lui, ne considérait pas l'Ackermann comme un intrus ou un démon. Juste un homme de trop. Un homme perdu qui a eu l'amabilité et le courage de venir nous parler de ce que nous devions faire. Lui, au moins, avait eu les couilles de le faire.

Le bip de fin de cycle de la machine à laver me poussa à stopper l'étreinte, aux grands regrets de Mikasa. Elle souffla et alla aider mon noiraud dans la cuisine. Le panier contenant les habits de l'invité dans une main, de l'autre j'ouvrais la porte vitrée de la terrasse. Une grosse boule de poils roux se rua dans le jardin, attrapant au vol son jouet préféré qui, avant, ressemblait à un célèbre mouton de dessins animés. J'étendais le linge proche sur les fils extérieurs, un maigre sourire sur les lèvres en voyant mon chien s'amuser comme un enfant totalement innocent et imperturbable. Malgré son âge devenant de plus en plus avancé, il pétait toujours autant la forme.

D'un rapide coup d'œil, je zieutais mon petit frère. Il s'était arrêté et observait profondément le deuxième Ackermann, propre comme un sous neuf. Il portait les vêtements de mon amant, qu'il lui avait prêté en rechignant. À cause du choc, je me mettais à imaginer des scènes beaucoup trop perverses et sales pour être dites à haute voix. Il était beau. Sexy à souhait. Le portrait craché de l'homme que j'aimais. Il était donc, quelque part logique que je puisse l'imaginer dénudé, dans une position embarrassante, en train de fondre sous mes caresses.

'Stop, Eren. Tu t'égares. C'est pas le moment de penser à des trucs dégueulasses avec un autre homme. Même si j'en ferai bien mon quatre heure...'

Je chassais toutes ses pensées et secouait violemment ma tête. Chose complètement débile. Ça accentuait mon mal de tête. Armin stoppa sa course de remus méninges.

- Monsieur Ackermann, vous avez dis qu'il ne pouvait pas y avoir deux Levi dans ce monde c'est ça ?

Le noiraud acquiesça. Aucunes émotions ne transparaissaient. Le blondinet repris ses pas incessants sur le plancher, sa main sur le menton. Puis il se stoppa une nouvelle fois. Son regard se posa cette fois ci sur mon Levi.

[Le fil du Destin] Tome 3 {Terminé} Où les histoires vivent. Découvrez maintenant