Les Insoumis : A Star Wars Story

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Note de l'auteure :

 La musique est à écouter pendant la lecture. Pour ceux et celles qui n'auraient pas vu la dernière saison de The Clone Wars, par contre, je vous conseille de vous abstenir 😉(Clic droit sur la vidéo si vous souhaitez l'écouter en boucle !)

Bonne lecture !

Ce fut le froid qui tira Anna de son inconscience. Un froid terriblement humide, insidieux, qui lui mordait les os et brûlait sa peau moite. Frissonnant de la tête aux pieds, la jeune fille ouvrit difficilement les yeux, peinant à décoller ses paupières à cause du sel de ses larmes.

Si la lumière du jour n'était pas forte, elle fut suffisante pour l'éblouir et l'inciter à cacher son visage. Du moins, c'est ce qu'elle voulut faire. Mais Anna lâcha un gémissement éraillé lorsque, voulant bouger son bras et son cou, elle fut traversée par un éclair de douleur générale qui ondula sur son corps meurtri. Elle était raide comme un bout de bois, coincée dans la position dans laquelle elle était tombée en perdant connaissance, elle ne savait plus quand. Son regard embrouillé ne voyait que du gris, et la jeune fille dut cligner plusieurs fois des yeux pour comprendre qu'il s'agissait en fait du béton lézardé d'une sorte de pont, permettant habituellement à la route du dessus d'enjamber celle au bord de laquelle Anna était à présent échouée comme un bout de bois recraché par l'océan.

Un vent soudain souffla quelques mèches de cheveux sur son visage, picotant sa peau sensible et charriant des odeurs lourdes et froides, mais Anna ne s'en préoccupait pas. Elle ne pensait à rien, actuellement.

Pour elle, il n'y avait qu'un vide.

Sans fond.

Combien de temps passa avant qu'elle ne trouve finalement la force et le courage de remuer le moindre muscle ? Au moins plusieurs dizaines de minutes, presque une heure, même. L'adolescente se contentait de fixer sans le voir ce plafond de bitume abîmé qui lui servait d'abri de fortune, clignant lentement et difficilement des yeux, comme ces matins difficiles où l'on se rendort sans le vouloir tellement nos paupières sont lourdes. Elle pouvait juste sentir l'asphalte glacé s'agripper à son dos à l'aide de griffes invisibles, mais cruelles.

Ça et le vide.

Toujours ce vide.

C'est au final un besoin on ne peut plus primaire qui poussa Anna à tenter une nouvelle fois de bouger. Comme surgie du plus profond de ses entrailles, une soif terrible commençait en effet à lui brûler la gorge, l'incitant à avaler vainement la salive qui lui restait en bouche, la langue pâteuse et engourdie. À moins qu'elle n'ait toujours été là.

Elle ne savait plus.

Enfin, la jeune fille réussit à plier les doigts, dont les jointures craquèrent avec force dans le silence assourdissant qui l'entourait depuis son réveil. Enfin, elle put tendre, mais Ô si lentement, ses jambes meurtries, serrant la mâchoire à se fendre les dents lorsque le mouvement détacha le tissu raide de son jean que le sang avait collé à ses blessures aux genoux.

Enfin, elle réussit à se redresser.

Pas de beaucoup, mais c'était déjà ça.

Épuisée par cet effort, Anna s'adossa au mur humide qu'elle sentit dans son dos et ferma brièvement les yeux, cherchant à reprendre le souffle qui lui manquait. Elle se mordit la lèvre en tendant davantage les jambes devant elle pour les étirer dans une tentative pour les débarrasser de leur raideur, abandonnant l'idée de remuer les épaules lorsqu'un éclair de souffrance descendit telle une cascade le long de sa colonne vertébrale.