Chapitre 8 : La poudre d'escampette

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Point de vue d'Adèle :

Mercredi 30 septembre 2024...

Je viens de faire un cauchemar. J'ouvre difficilement les yeux gênée par le soleil. Ce que je vois m'étonne : où suis-je ? Je regarde autour de moi et à en croire les murs blancs et les multiples fils branchés sur moi, je suis à l'hôpital. Mais la question qui trotte dans ma tête est : comment suis-je arrivée là ? Je ne me souviens de rien ! Lorsque je regarde à côté de moi, je me rends compte que je ne suis pas seule : Thomas est assis, endormi, m'ayant probablement veillé, à en juger par les cernes sous ses yeux. Je murmure d'une toute petite voix :

-Moi : Thomas...

Il se redresse brusquement, tiré de son sommeil que j'imagine agité.

-Thomas : Adèle ! Tu es réveillée !

-Moi : Qu'est-ce-que je fais ici ?

-Thomas : On t'a retrouvée dans une cave de la maison dans la forêt Domaniale. Amadeo venait de te ruer de coups et tu étais en train de tomber inconsciente.

-Moi : Et... les jeunes filles ? Il a enfermé quatre ados dans une pièce au premier étage, où sont-elles ? Vous les avez retrouvées ?!

J'essaie de me redresser mais un violent mal de crâne m'en empêche. Thomas m'aide à ma rallonger.

-Thomas : Doucement Adèle, calme-toi. Oui, on les a retrouvées. Elles sont saines et sauves, mais très traumatisées. Elles sont ici, en observation, avec quelques autres. En revanche, Amadeo a réussi à prendre la fuite avec les dernières.

-Moi : Oh, l'enfoiré ! Je veux les voir !

J'essaie de me relever à nouveau mais en vain.

-Thomas : Mais tu es têtue comme une mule ! Reste allongée, elles viendront te voir quand elles iront mieux. Mais pour le moment les ordres du médecin sont clairs : si tu veux ressortir dans les plus brefs délais tu dois te reposer. Donc, si il le faut je t'attache au lit, mais tu vas te reposer je peux te le garantir !

-Moi : Tu lâches jamais rien toi !

-Thomas : Et c'est toi qui me dit ça ? En tout cas, je suis heureux de constater que tu as toujours besoin de moi pour venir te sauver des situations kamikazes dans lesquelles tu te mets!

Je peste intérieurement contre lui parce qu'il a raison. A chaque fois que je me retrouve dans des situations impossibles je prie pour qu'il vienne. D'ailleurs, je constate avec étonnement que cela ne m'était pas arrivé depuis cinq ans, d'enfreindre les règles. Depuis que je suis arrivée à Marseille en fait. Il revient, et là je récidive. Comme si j'avais été obligée de restaurer ce trait caractéristique de notre binôme. Et le pire dans tout ça, c'est que je ne supporte pas quand il a raison, ça m'agace !

-Moi : Mais tout allait très bien pendant cinq ans. Tu peux demander à Jess et Hippo !

-Thomas : Peut-être mais hier tu as recommencé. Comme quoi les mauvaises habitudes c'est comme les mauvaises herbes : ça revient toujours !

Je ne réponds rien et détourne le regard. Il tente un trait d'humour pour désamorcer la situation.

-Thomas : Je devrais peut-être repartir alors...

-Moi : Bien sûr ! Comme si tu pouvais te passer de moi ! Ne prétends pas que ta venue ici est un pur hasard, parce que je ne te crois pas. Parmi les milliers de commissariats qu'il existe en France, il faut que tu choisisses celui-ci !

Au moment où il ouvre la bouche pour me répondre, un médecin entre dans la pièce. Non mais c'est pas vrai ! On l'aura jamais cette discussion !

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