Chapitre 23 : Les Trois Bassins

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Point de vue d'Adèle

Vendredi 9 octobre 2024...

Bercée par le chant des oiseaux et le doux bruit des vagues, j'ouvre lentement les yeux. Thomas est étendu à mes côtés, et Amandine dort paisiblement sur le lit d'en face. Je mets quelques secondes avant de réaliser que je suis dans ma chambre. J'essaie de me lever, mais un horrible mal de tête m'en dissuade. J'ai dû dormir trois heures à tout casser. J'émerge petit à petit et les affreux souvenirs de la nuit me reviennent en mémoire. Le casino, l'échangisme, les enfants. Quelle horreur ! Je crois que j'aurais préféré ne pas me réveiller. D'ailleurs, j'étais tellement tourneboulée que je me souviens à peine comment nous sommes rentrés à l'hôtel. Environ une heure après que les enfants se soient endormis, Hélène est revenue nous chercher pour nous informer que la séance était terminée. Puis, Hippolyte et moi avons retrouvé Jess et Thomas, avant de longer la plage pour rejoindre nos chambres respectives. Et puis plus rien. Il devait être quatre heures du matin. À en juger par ma tenue, je suis tombée de sommeil sans même prendre la peine de me déshabiller. Tandis que je m'apprête à me lever, une main douce retient mon poignet.

-Thomas : Bonjour mon amour.

-Moi : Bonjour.

Je m'étends de nouveau à ses côtés puis dépose un long baiser sur ses lèvres avant de me blottir contre lui. Thomas aussi est encore en costume. Mais quelle soirée...

-Thomas : Quelle heure est-il ?

Je me retourne un instant afin de consulter mon portable.

-Moi : 7h30.

-Thomas : Nous sommes bien matinaux.

-Moi : Je trouve aussi. Mais honnêtement, avec la nuit que nous avons passé, je n'ai pas vraiment envie de traîner au lit. J'ai plutôt besoin... de me changer les idées.

-Thomas : Je te comprends. Moi aussi j'ai été très choqué par ce que nous avons été obligés de faire.

Je détourne le regard. Pas autant que moi, Thomas. Pas autant que moi. Peux-tu seulement imaginer à quel point ça m'a fait mal ?

-Moi : Bon, je vais aller prendre une douche et surtout sortir cette maudite robe de soirée. Je me sens étriquée là-dedans, j'ai qu'une envie c'est de la balancer.

Je me relève à nouveau, mais Thomas agrippe encore mon poignet.

-Thomas : Adèle : ça va aller ?

-Moi : Oui. Oui ne t'en fais pas.

Je l'embrasse tendrement pour le rassurer puis me rend dans la salle de bain.

Une demi-heure plus tard...

Nous sortons tous les trois de la chambre, et découvrons avec bonheur que Jess et Hyppo ont eu la gentillesse de nous attendre dans le couloir pour descendre déjeuner. On forme vraiment une équipe soudée et même plus que ça : nous sommes de vrais amis. Quand je suis arrivée à la DIPJ de Marseille, j'étais fidèle à moi-même : solitaire et téméraire. Je venais de me faire larguer, ce qui n'a rien arrangé. J'avoue que pendant quelques mois, je n'ai pas été très agréable avec eux. Surtout avec Jess, dont la personnalité m'insupportait. Et puis j'ai appris à les apprécier, et à les aimer comme amis. Ce sont vraiment deux super rencontres. Nous nous faisons tous la bise, puis Thomas et moi ouvrons la marche en direction des escaliers. Constatant qu'Amandine est à la traîne, je me retourne.

-Amandine : Avancez sans moi, je vous rejoins. J'ai envie de discuter un peu avec Elsa et Julien.

Thomas et moi nous regardons étonnés, mais nous exécutons. Je ne sais pas pourquoi, mais le sourire de notre "fille" me dit qu'elle va vendre la mèche sur notre petit dérapage de hier soir !

Profilage : peur sur MarseilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant