Chapitre 25 : La seconde nuit

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Point de vue d'Adèle

Après cette discussion qui nous a émus au plus au point, il est temps pour nous de nous reposer quelque peu, puisqu'il semble que ce soir nous soyons obligés de recommencer cette farce qui nous dégoûte tous. Pourquoi y-a-t-il autant de méchanceté, de haine et de mal dans ce monde qui semble si bon ? Ces questions hélas sont vaines ne pouvant trouver de réponses assez concrètes et complètes. Je décide d'amener le petit groupe à la plage pour nous prélasser quelque peu et essayer d'oublier un temps soit peu cette histoire. Je ne dis pas que j'aurais voulu ne rien savoir parce qu'aider ces enfants me fait du bien et je me dis que mon action porte ses fruits. Mais toute cette affaire me rappelle mon histoire qui est loin d'être belle. Au moins si nous réussissons, certains d'entre eux auront eu la chance d'éviter ce fléau. Nous déambulons le long des couloirs avant d'atteindre les ascenseurs qui nous conduisent au rez-de-chaussée. Le trajet se fait étonnamment dans le silence. Ce n'est que quelques minutes plus tard que nous arrivons sur le sable blanc qui borde le magnifique Océan Indien. Nous étalons nos serviettes en contemplant le bleu intense de cette eau emprisonnant notre îlot. Je suis assise à côté de Thomas et je décide de poser ma tête sur son torse, face au coucher de soleil. C'est ainsi que je m'endors, bercée par la douceur du bruit des vagues et la respiration de Thomas.

Une heure plus tard, je suis réveillée sous les tendres caresses de mon amant. Les yeux entrouverts, j'aperçois Jess et Hippo se relever doucement et replier leurs serviettes de plage.

-Thomas : Adèle... Il est presque neuf heures. Il faudrait qu'on aille dîner pour pouvoir arriver au Casino avant minuit.

Je m'étire, puis me lève à mon tour afin de délivrer Thomas. Main dans la main, nous avançons tranquillement en direction du restaurant. Je ne sais pas si je vais avoir l'appétit d'avaler quoique ce soit, surtout si je considère ce que nous allons faire dans quelques heures.

Deux heures plus tard...

Après avoir dîné de façon un peu précipitée même si le repas était succulent - cet hôtel a beau abriter tous les vices, il faut bien reconnaître que les clients ne manquent de rien, on ne peut pas lui enlever cela -, nous rejoignons le Casino à la hâte. Pour cette nuit encore, nous avons laissé Amandine sous la garde des policiers. Elle a essayé d'insister mais a vite compris qu'il était mieux pour elle de nous laisser gérer la situation,

qu'elle interviendra le moment venu, et surtout, qu'elle serait d'une importance capitale. Serrée dans ma robe moulante et haute perchée sur mes escarpins, j'avance crispée dans le sable. Heureusement que Thomas me tient par la main, sinon je suis certaine que je m'étalerais de tout mon long incessamment sous peu ! Je me demande combien de temps encore va durer cette horrible mascarade... Comme de vieux habitués, Jess, Hyppo, Thomas et moi entrons sans peine dans la salle de jeux puis, après avoir trouvé le fameux Dino, nous dirigeons vers la salle secrète. Nous tombons immédiatement sur Hélène, qui filtre les entrées et les sorties.

-Hélène : Bonsoir ! La nuit dernière a dû vous plaire à ce que je vois ! On refait la même chose pour ce soir ?

-Moi : Oh oui, on a beaucoup aimé ! Mais on préférerait être réunis tous les quatre pour ce soir, afin de tester de nouvelles sensations. Et avec un petit supplément, si possible...

-Hélène : Ouh, je vois ! Vous voulez tester la partouze ! Mais c'est tout à votre honneur ! Pour le petit supplément, je vous écoute. Qu'est-ce-qui vous ferait plaisir ?

-Moi : L'une de vos filles. Prune. On nous a dit... beaucoup de bien d'elle. Il paraît qu'elle est... très compétente pour son jeune âge. Ca nous excite... beaucoup.

Tout en prononçant cette phrase, je me suis évertuée à adopter un regard le plus sensuel et mystérieux que possible. J'ai déjà eu, dans mes années de terrain, plusieurs occasions de jouer un rôle. Mais dans cette enquête, c'est plus que ça. Nous jouons une pièce de théâtre, dont je joue l'un des rôles principaux : celui d'une libertine. A en croire les regards de mes camarades, je crois que je m'en sors pas trop mal. Pas choquée le moins du monde par ma requête, Hélène s'exécute et va nous chercher la petite Prune. La fillette, qui doit avoir onze ans, semble terrifiée. Elles commencent si jeunes... Ce qui me tue, c'est que nous ne pouvons lui manifester aucune compassion immédiate. Il faut attendre d'arriver dans la salle. C'est le cas cinq minutes plus tard. Comme hier soir, Hélène nous enferme dans une grande chambre où trône au centre un de ces fameux lits à baldaquins. En bonne élève, Prune s'allonge sur le lit, attendant probablement nos ordres. Une fois sûre qu'Hélène est partie, je lui dis :

Profilage : peur sur MarseilleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant