003

1.9K 101 23
                                    

C'est moi.

Il me ressemble tellement, mais nous n'avons pas les mêmes expressions du visage. Il porte une chemise blanche retroussé sur les bras avec un gilet formel noir et une cravate noire pour finir le haut. Ses chaussures noires sont parfaitement cirées et son pantalon noir ne laisse apparaître aucuns plis. Il est habillé parfaitement. Mais outre ses vêtements, je peux remarquer les différentes cicatrices qui demeurent sur ses avants bras et ses mains, son cou, une petite sur l'arcade sourcilière droite et une plus grande qui part du haut de son œil gauche pour finir en dessous de ses tâches de rousseur.

Ses yeux ne me lâchent pas, son sourire s'agrandit et il brise le silence qui c'était installé depuis peu.

"Bah alors mon petit Izuku, on ne me répond pas ? Voyons ce n'est pas comme ça que je t'ai éduqué."

Il me surprend de plus en plus. Le fait qu'il me ressemble est un point, mais le fait que sa voix si folle me rappelle quelque chose me dérange, cependant je n'arrive plus à me souvenir où est-ce que je l'ai déjà entendu.

"Qui es-tu ?"

Le ton froid de ma phrase pourtant si courte a eu pour effet d'agrandir encore plus le sourire de mon locuteur. Il ne s'arrêtera jamais ou quoi ?

"Mais Izuku, je fais partie de toi, laisse-moi t'expliquer. Après ton altercation avec ton héros d'amour, une partie de toi s'est brisée, me réveillant. Dire que je fais partie de toi est en fait une erreur. En fin de compte, je SUIS une partie de toi. Mais tu vois, tu n'as pas encore prit conscience de ton 'vrai toi' et donc je reste bloqué ici, dans cette pièce sombre à rire seul et à rejeter ma haine sur All Might. Izuku, tu n'es plus le petit Deku faible et gentil qui voyait du positif partout. Tu n'es plus le petit Bisounours. Tu es un homme qui a été blessé à cause de sa condition, mais tu es aussi un homme qui en sait plus sur les alters que n'importe qui. Tes connaissances font de toi une personne hors norme."

Je reconnais cette voix maintenant, cette voix est la même que celle qui me hante chaque jour. C'est celle qui est dans ma tête.

Une partie de moi c'est ça ? Je comprends maintenant pourquoi il me ressemble, mais une chose me perturbe.

"Si tu es vraiment moi, pourquoi as-tu des cicatrices ?"

"Tu n'en as pas toi ? Laisse-moi rire. Tu vois les deux sur mon visage, ce sont celles de ta chute. Tu te rappelles de Kacchan qui nous a violemment poussé avec son explosion hors de la classe. Ces deux cicatrices sont des bouts de verres qui sont tombés sur nous. Puis celles sur mon corps sont toutes celles des coups et des insultes reçues. Elles ne sont peut-être pas visibles sur toi, mais elles sont bien présentes à l'intérieur."

Son rire continue mais on ne peut pas dire que c'est le genre de rire qui détend l'atmosphère.

"Mais je ne suis pas mort ?"

Cette question vient tout juste de me frapper, après tout je suis tombé de cinquième étage de mon collège et j'ai fracassé la fenêtre me créant tout de mêmes de grosses séquelles. Et l'arrivée n'était pas douce non plus.

"Toi ? Non Izu Izu, tu ne peux pas mourir maintenant, nous ne pouvons pas. Mais en revanche en ce moment tu es dans le coma. Tu as eu beaucoup de soins et tu es désormais hors de danger. Nous sommes encore en vie."

"Comment je fais pour me réveiller ?"

"Tu poses beaucoup de questions dit donc. Je n'en sais pas beaucoup plus, mais juste, accepte le fait de changer et accepte toutes les parties en toi. Tu vas voir quand tu vas te réveiller ce sera comme une renaissance. Bon moi je vais me coucher ce n'est pas que je n'apprécie pas ta compagnie mais j'ai sommeil. Pas toi ? Ah c'est vrai que tu es habitué à ne pas dormir."

Et le voilà qu'il se remet à rire, lui qui avait été si sérieux durant son court monologue. Je repense à ses mots, et sans que je m'en rendre compte, j'étais de retour dans ce noir où il n'y a rien à l'horizon. C'est le néant. 

Accepter toutes les parties de moi-même. C'est donc accepter mon ancien locuteur mais aussi ceux qui existent peut-être.

3.14159265359

 (~ ̄³ ̄)~

745 mots

UselessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant