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La scène qui a suivi s'est passé très rapidement. Black Mist a empêché les trois personnes de s'affronter grâce à son alter, en téléportant les mains de chacun à travers la pièce. Il a clairement empêché toute catastrophe, Même si honnêtement je voulais voir de mes yeux les capacités de chacun, mais je crois que je vais devoir attendre encore un moment. Le barman prend alors la parole d'une voix très calme pour la situation:

"Du calme Shigaraki. La réalité fait que nous avons besoin de mains-d'œuvres pour accomplir notre projet. Notre nom a commencé à se rependre, c'est le moment parfait pour recruter. Alors au lieu de tous les rejeter les uns après les autres, essaye de les accepter. La clé est de savoir comment utiliser chaque ressource à son maximum. Cela inclut l'idéal que Stain a laissé derrière lui."

Le dirigeant de l'alliance a l'air de capituler et retire alors ses mains.

"C'est si ennuyant."

Et c'est sans plus de cérémonie que il s'en va en claquant la porte derrière lui. On est tous assez surpris de sa réaction et c'est Giran qui reprend la parole :

"Je n'aime pas parler dans le dos des gens, mais il est vraiment trop jeune pour faire ça."

"J'ai vraiment cru qu'on allait mourir !"

"Quelle plaie."

"Laissez-nous revenir vers vous plus tard ok ? Il y a des choses auxquelles il doit réfléchir par lui-même. Il l'a compris, c'est pourquoi il est parti spontanément. All Might, le tueur de héros, il s'est déjà fait voler la vedette deux fois. Il reviendra à coup sur avec un arrangement qui satisfera aussi bien lui que vous trois."

Il se détourne de nous et commence à astiquer les verres. On se regarde tout les trois puis on pose notre regard sur Giran qui lui hausse les épaules. 

"Black Mist, préviens moi dans deux jours au maximum, je ne fais pas trop d'heures supplémentaires gratuites."

"Je vois, mais dites moi, voulez-vous boire quelque chose avant de partir ?"

"Non, je m'en vais. Je te revois dans deux jours Giran au même endroit pour avoir ma réponse."

Giran acquiesce à la suite de ces paroles et Dabi part sans un regard derrière. Toga, elle, va s'assoir sur un tabouret et commande un fanta citron-miel. C'est la première fois que j'entends parler de ce parfum. Le courtier me regarde, attendant une réponse ou un geste de ma part. Je me contente de rire, et part en hochant la tête. 


Je suis posé sur une sorte de canapé dans l'usine dans laquelle je vis maintenant depuis plusieurs mois. Je repense à ces derniers événements. L'alliance est vraiment dirigé par un homme encore gamin dans son esprit et qui ne pense que à ses profits. Il veut voir le monde changer mais n'engage pas une personne si elle ne lui plait pas. L'alliance d'un monde de fous est dirigée par un fou. Il est tout ce que je déteste, arrogant et surtout très égoïste. Sa crise de tout à l'heure m'a fait penser clairement à un caprice d'enfant : quand celui-ci n'a pas eu son goûter à quatre heure. Mais il doit quand même être motivé et déterminé. Je pense qu'il veut être le changement qu'il veut voir arriver. Tout comme moi ou même les autres que j'ai rencontré aujourd'hui. Eux aussi sont plus intéressant qu'ils n'y paraissent : pour commencer, Crématorium alias Dabi est très mystérieux, je n'arrive pas vraiment à le cerner et ça me frustre beaucoup. Il est stoïque et ne montre pas ses émotions, il n'est pas très bavard non plus. Il faudra que j'en apprenne plus sur lui. Ensuite il y a Toga Himiko, une fille assez bizarre, j'ai l'impression qu'elle est tout le temps enjouée, même quand Shigaraki l'a attaqué, elle n'a pas perdue son expression, bien qu'elle a eu un peu peur. Mais il y a quelque chose dans son regard est similaire au miens. J'ai l'impression de me voir à travers ses yeux. 

Je prends mon couteau qui est à côté de moi et le lance sur le mur. Il se plante au milieu d'un poster, déjà bien troué, de All Might. Plus je le manie plus je me rend compte que c'est un bel instrument. Sa lame est tellement fine mais en même temps si forte, mais si on lui porte un mauvais coup, elle se brise. "L'homme s'exerce dans le monde comme le couteau s'affûte sur la pierre." J'ai toujours trouvé ce proverbe chinois pleins de mystère et de signification, mais je n'arrivais pas à le comprendre. Maintenant c'est comme une évidence : tout comme le couteau, l'homme s'affine, se forge le caractère en se confrontant au monde et à ses difficultés. Aussi, deux notions sont exprimées par le couteau et la pierre : le tranchant et l'instrument. Le deuxième va construire le premier en outil banal, courant mais pourtant très utile. Mais ne sommes pas nous sans cesse en train de s'aiguiser par le tranchant de la vie au moyen de tout ce que nous rencontrons comme épreuves nécessaires au bon apprentissage des expériences multiples que la vie nous fait traverser ? Cet instrument est plus qu'un outil pour moi, à présent, je me vois à travers lui. Sa fabrication est longue et fructueuse mais plus on y prend du temps, plus sa lame est aiguisée et tranchante. 

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900 mots.


UselessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant