Chapitre 14

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Cela faisait déjà quelques semaines que rien ne s'était passé. Avec la bande, on en avait profité pour prendre un peu de recul et souffler un peu. De mon côté, j'avais pris le temps de revoir quelques cours dans lesquels j'avais encore des difficultés et j'avais pratiquement rattrapé le trois quart des cours qu'il me manquait.

Les examens étaient déjà dans un mois, alors j'évitais de penser à toutes ces choses surnaturelles qui s'étaient passées avant...
Mais je n'arrêtais pas de penser au sens de la gravure, dans les toilettes.

D'après Ivy, c'était une mise en garde. Mais contre quoi ? Durant ces deux dernières semaines, je m'attendais à me faire enlever, séquestrer, voire tuer... Mais rien. C'était presque trop calme...
Et puis, j'en oubliais presque les roses dorées ! Que signifiaient-elles ? Et de qui venaient-elles ? Tant de questions sans réponses... Mais qui pourrait bien m'apporter ce genre de réponses ? Mon entourage était autant perdu que moi.

J'étais assise dans le salon, à réviser les sciences. J'avais posé presque tous mes manuels sur la table basse et j'essayais de faire le lien entre plusieurs leçons. Les cours étaient pour moi comme du chinois.

Bizarrement, la seule matière pour laquelle je voyais du changement était l'hébreu. J'avais réussi à rattraper et apprendre tous les cours depuis le début de l'année, et ce en deux semaines seulement.

Alors que je me focalisais sur les sciences, les lumières du salon se mirent toutes à grésiller en même temps.

Forcément, il fallait que ça m'arrive quand Peter n'était pas là.. Ce soir, il était de sortie. Il n'a pas voulu me dire avec qui il sortait, mais il était vachement bien habillé.

Je m'empressai de sortir mon téléphone de ma poche et d'activer la lampe torche. Pure prévention. Si les disjoncteurs se mettaient à déconner, je préférais utiliser mon téléphone plutôt que me retrouver dans le noir le plus total, toute seule dans la maison.

J'ai toujours eu peur du noir. Surtout depuis que je me suis faite attaquer par Malphas... J'avais toujours peur qu'une créature se cache dans l'ombre, la nuit.

Soit. Je devais arrêter de penser à Malphas. Cela faisait quelques semaines qu'on avait eu aucune nouvelle de lui. Et il avait sûrement abandonné...
D'ailleurs, pourquoi reviendrait-il seulement maintenant ?

Les lumières s'éteignirent soudainement, plongeant la maison dans le noir. Je m'empressai de déverrouiller mon téléphone pour envoyer un message à Aiden, lui disant ce qu'il se passait.

En l'espace d'une seconde, mon téléphone se retrouvait projeté contre un mur dans un bruit sourd. La lumière de celui-ci s'éteignit, me plongeant cette fois-ci dans l'obscurité totale. Je me levais du canapé, la respiration saccadée, en essayant d'y voir quelque chose. Quelque chose, ou quelqu'un, avait jeté mon téléphone.

J'entendais une respiration, tout près de moi. Il y avait quelqu'un, c'était certain.

Qui est là ? Demandai-je en attrapant hâtivement un stylo dans ce qui semblait être ma trousse.

La respiration se fit désormais plus forte et plus rapide. Une main forte agrippa violemment ma nuque et me projeta à l'autre bout de la pièce.

Lorsque mon corps s'écrasa lourdement au sol, un craquement retenti. Dès lors, une vive douleur aux côtes m'assaillit. J'étais allongée sur le sol, incapable de me relever à cause de la douleur. Mes yeux commençaient déjà à s'habituer à l'obscurité tandis que j'entendais des pas se rapprocher lentement vers moi. Je pouvais désormais le voir.

Malphas était la. Il était venu me chercher. Tout prenait alors un sens dans ma tête. L'inscription hébraïque dans les toilettes, puis les roses dorées... Ces roses venaient certainement de lui. Ça faisait sûrement référence à la couleur de nos iris.

Ses yeux se mirent à briller d'une lueur étrangement dorée dans le noir. On ne voyait que ça. C'était presque comme si... ils m'éblouissaient.

Qu'est-ce que vous voulez...? Réussis-je à lui demander malgré la douleur.

Je vis sa grande silhouette s'accroupir près de moi. Je n'arrivais pas à détacher mon regard du sien. C'était comme s'il m'hypnotisait... Sans que je m'en rende compte, sa main était déjà posée sur mon cou. Il resserra alors brusquement son emprise et, la seconde qui suivit, je me retrouvais à quelques centimètres du sol. Avec un seul de ses bras, il avait assez de forces pour soulever cinquante-cinq kilos tout au plus.

Je continuais de fixer ses yeux en suffoquant. Je ne comprenais pas. Que m'arrivait-il ? Pourquoi était-il venu, cette fois-ci ? Que me voulait-il ? Allait-il me tuer ?

Tout dépendra de toi, répondit le démon en resserrant davantage ses doigts autour de mon cou.

Venait-il de lire dans mes pensées ?
Les battements de mon coeur résonnaient de plus en plus fort dans mes oreilles. Je n'entendais plus que ça. Ceux-ci devenaient tellement lents...

*    *    *

J'ouvris faiblement les yeux et fus immédiatement éblouie par la lumière. Mes yeux mirent un temps à s'y habituer, avant que je ne comprenne ce qui m'arrivait.

Je n'étais plus chez moi. J'étais allongée sur un sol froid, seule dans ce qui semblait être un petit entrepôt délabré. Le plafond était tenu par de vieilles et hautes poutres. L'état des lieux me faisait douter de la bonne tenue du toit. Et s'il s'effondrait ? Le bâtiment semblait tellement ancien, certains endroits au sol étaient cassés, il manquait des morceaux de béton. Quant aux murs, ils étaient eux aussi en béton mais semblaient seulement poussiéreux.

L'entrepôt comportait moins de dix fenêtres, mais elles étaient toutes barricadées par de vieilles planches en bois abîmées par le temps. Je fis parcourir mon regard a travers toute la pièce pour chercher un autre moyen de sortir. Je pus alors remarquer au loin une énorme porte en métal.

Je me relevais alors en essayant d'oublier la douleur, et me dirigeai faiblement vers celle-ci.
J'avais l'impression que mes pas étaient lents, tellement lents... Je me voyais déjà essayer d'ouvrir cette porte, alors que j'en étais encore loin...

Lorsque je fus à quelques mètres à peine de celle-ci, elle s'ouvrit brusquement. Un homme entra. Je reconnaissais cet homme.
C'était Malphas.

Fallen Angel {Tome 2} (EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant