Chapitre 53 (CORRIGÉ)

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L'homme se tenait face à moi, mesurant près de deux mètres. Ses sourcils arqués étaient marqués de cicatrices qui semblaient plus importantes les unes que les autres. Son visage semblait être ravagé par la haine et la fatigue. Il me fixait intensément, sans détourner son regard du mien, avec ses yeux tombants d'un marron très clair, presque jaune. Il avait les cheveux longs et bruns, attachés en chignon, ainsi qu'une barbe imposante. Tout cela lui conférait l'aspect d'un viking, me glaçant le dos.

Il tendit l'une de ses grosses mains vers moi et, en un éclair, me projeta contre Aiden, derrière moi. Je retombai lourdement au sol dans un craquement effroyable. Cet homme était tellement puissant que je devais avoir au moins 4 côtes cassées d'un coup, sans qu'il ne me touche.

Je tentai de me relever en crispant la mâchoire, faisant mine de rien pour ne pas lui montrer ma faiblesse. Je sentais désormais tout mon corps me brûler, me démanger. Je reconnaissais cette sensation. Mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. La douleur me torturait désormais. Quelque chose se produisait en moi, apparemment incontrôlable, et j'avais l'impression qu'une force voulait s'échapper de mon corps tout entier. Je regardai mes bras, puis mes mains, qui se mirent alors à s'enflammer.

Le feu se propagea en un instant jusqu'à mes bras, puis jusqu'à mes épaules. Ensuite, je sentis qu'il attaquait ma nuque et le reste de mon corps. Tout mon être était en feu. Comment avait-il fait ? Sans même me toucher, Anoch venait de me vaincre. Je fermai les yeux, me concentrai sur la douleur qui s'atténuait peu à peu. La douleur cédait lentement à autre chose. Cette chose était trop puissante pour moi. Je devais la libérer.

PDV JUDITH:

Je regardais ma fille, impuissant. La peur me tordait les entrailles. Comment pouvait-elle posséder tant de pouvoirs ? Malheureusement, elle semblait n'avoir aucun contrôle dessus. Nous nous regardions les uns les autres, y compris les plus jeunes. Nous nous doutions de ce qui allait se passer.

-Aiden, éloigne-toi d'elle ! hurla Ethan à son frère, qui était à quelques mètres d'Alia, blessé.

Celui-ci ne semblait pas l'entendre. Il était planté là, derrière elle, complètement absorbé par la scène qui se déroulait devant lui.

La suite se déroula à une vitesse terrifiante. Le corps de ma fille se mit à briller d'une telle intensité qu'il était difficile de regarder. Elle était toujours en feu.

PDV OMNISCIENT :

Voyant que la jeune femme devenait de plus en plus menaçante et dangereuse, Ethan se téléporta devant son frère, prêt à le défendre à tout prix. Mais ils n'eurent pas le temps de cligner des yeux que Alia fit sortir tout ce qui était jusqu'alors enfoui en elle.

Tout le pouvoir qu'elle contenait et qui menaçait plus tôt de s'échapper venait de faire ses preuves, la libérant de ses chaînes. La maison entière était désormais en feu, les flammes dévorant tout sur leur passage. Chaque corps. Chaque meuble. Même les murs en étaient recouverts. La jeune femme, quant à elle, ne brûlait plus. Son corps semblait immunisé contre les flammes, elle paraissait invincible. C'était comme si sa peau était faite de fibres de verre, empêchant son immolation. Elle était évanouie, près de l'entrée.

De l'extérieur, seuls des gémissements et des cris de douleur se faisaient entendre, accompagnant le crépitement des flammes. Les voisins, alertés par la lumière, l'odeur et les cris, étaient sortis de chez eux et avaient déjà appelé les pompiers.

Malheureusement, ils étaient arrivés trop tard. Le toit de la maisonnette était déjà sur le point de s'effondrer.

PDV INCONNU:

Une fois nos combinaisons enfilées, nous sommes entrés dans la maison en feu. Il nous était difficile de voir quoi que ce soit dans cette chaleur étouffante. J'avançais sûrement dans la pièce et y trouvai une femme indemne. Ses vêtements avaient dû brûler, mais pas sa peau. Elle était nue, alors je me dépêchai de la donner à un collègue pour qu'il la sorte rapidement de là. Je continuai ensuite d'avancer et manquai de tomber sur deux corps.

Le feu avait déjà bien ravagé leur peau et leurs visages, les rendant méconnaissables. Un autre de mes collègues se baissa pour ramasser les corps et les traîner jusqu'à la sortie tandis que je continuais mon ascension dans la maison, accompagné par d'autres personnes.

En quelques minutes, tout le monde était sorti. Personne ne semblait être vivant, à part la jeune femme qui se trouvait à l'entrée.

Je sortis et enlevai mon casque, découvrant avec horreur ce qui s'offrait à moi : une dizaine de corps étaient étalés au sol, près du camion. Tous semblaient jeunes, bien trop jeunes pour mourir.

Je me dirigeai alors vers la jeune femme, espérant que nous ayons au moins sauvé une personne aujourd'hui. C'était ma toute première intervention. J'étais nouveau à la caserne, et pas grand-chose ne s'était passé en ville depuis mon arrivée. Je regardais précipitamment autour de moi, mes collègues de travail semblaient tous choqués par les événements.

La jeune femme était allongée sur un brancard, toujours inconsciente, prête à être emmenée au premier hôpital, situé à quelques kilomètres de là. Par miracle, elle ne semblait pas blessée.

- Est-ce que ça va ? Intervint alors une voix, derrière moi.

Je me retournai pour voir mon chef, accompagné d'une collègue. Je hochai simplement la tête pendant qu'il posait sa main sur mon épaule. Mon attention fut soudainement attirée par l'un des corps, qui commença lentement à bouger. Nous le regardions avec stupeur, ne sachant pas comment réagir.

En quelques secondes, l'homme s'était relevé, arborant un visage grave. Ses cheveux longs étaient brûlés seulement sur la moitié de son crâne. Une infirmière se précipita vers lui pour lui porter secours, mais il l'arrêta net en lui attrapant la gorge pour la soulever d'une seule main.

La police, qui venait d'arriver sur les lieux, le menaça déjà de tirer s'il ne la lâchait pas immédiatement. En un clin d'œil, il disparut, laissant tomber la femme au sol. Il s'était comme volatilisé. Personne ne comprenait quoi que ce soit.

* * *

PDV ALIA :

J'ouvris les yeux, affaiblie. Le sol sur lequel j'étais posée était mouillé et me glaçait la peau. Je me redressai et mis du temps à comprendre ce qui m'arrivait. Je venais de me réveiller, allongée au milieu de la route, entourée de forêt. À quelques mètres de moi, des cadavres jonchaient le sol, ensanglantés, et un camion d'ambulance était renversé à proximité, menaçant à tout moment de prendre feu. Les portes arrière semblaient avoir été arrachées, elles étaient situées à une vingtaine de mètres derrière moi.

D'un revers de main, j'essuyai ma bouche, qui semblait être couverte de sang. Je regardai mes mains un instant, incertaine. Je les tournai sous mes yeux. Mes mains étaient ensanglantées. Mais ce n'était pas ce qui me choquait le plus, là, maintenant.

Qui étais-je ? Je ne reconnaissais ni ces mains, ni ce corps nu qui semblait m'appartenir. Je regardai autour de moi. Je ne reconnaissais pas non plus les lieux qui m'entouraient.

J'étais complètement perdue, mais j'étais cependant certaine d'une chose : je les avais tous tués. Et cette soif de sang me gagnait à nouveau, me démangeant la mâchoire et me brûlant la gencive. Je fixai le corps sans vie d'une femme, à quelques mètres de moi, et rampai jusqu'à elle. Puis, j'enfonçai mes crocs dans sa chair encore fraîche, laissant ainsi son sang chaud perler au fond de ma gorge.

Fallen Angel {Tome 2} (EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant