J'ouvre les yeux et la lumière m'aveugle instantanément. Je les referme puis les rouvre.Il m'a fallu plus de cinq minutes pour réaliser que j'étais à l'hôpital. Je suis incapable de bouger confortablement, branchée à plusieurs fils, entourée d'appareils.
Après le passage du médecin pour me débrancher, il m'explique pourquoi j'étais dans cet état, mais mes pensées ne pouvaient s'empêcher de retourner vers mon pire cauchemar : pourquoi n'étais-je pas morte ?
« Mademoiselle ? » m'appelle le docteur.
« Oui ? »
« Je disais que grâce à ce jeune homme, on a pu vous sauver ainsi que le bébé. »
J'ouvre grand les yeux.
« Le bébé... de quoi ? De qui ? »
« Le vôtre. Bientôt vous pourrez le prendre dans vos bras. Mais pour l'instant, nous devons vous déplacer... »
Je baisse les yeux sur mon ventre et remarque qu'il est beaucoup plus gros que d'habitude, bien rond.
« C'est une erreur, je ne peux pas être enceinte. J'avais tellement peur, je ne pouvais même pas le toucher », je panique en posant des questions qui semblent stupides pour mon âge.
« Pourtant, vous pouvez le constater par vous-même. Je sais que vous avez subi... »
« Et non de qui ? À qui ? Pourquoi je me réveille et je suis directement enceinte ? »
Mes questions s'enchaînent dans la panique.
« Calmez-vous, cela fait huit mois que vous êtes dans le coma, je vous l'ai déjà expliqué deux fois. Vous êtes arrivée ici dans un mauvais état, vous aviez fait une hémorragie interne suite à un choc, et quelques entorses. Normalement, vous auriez dû vous réveiller dans la semaine qui suit, mais à chaque fois que vous ouvrez les yeux ou faites un autre mouvement, vous retombez en moins d'une heure. »
Deux heures plus tard, mon sauveur arrive. Il entre dans ma chambre d'hôpital, une chambre qui semblait bien plus accueillante que ce à quoi je m'attendais pour une hospitalisation.
« Sierra, ça va ? » dit-il, un peu hésitant.
J'aperçois alors une petite main agrippant sa jambe. C'est une petite fille d'environ trois ans, qui se cache derrière lui.
« C'est... ? »
« Oui, ma fille. Elle s'appelle Eliah. »
...
La fillette de Seb a une peur bleue des hôpitaux, mais elle a finalement pris confiance et s'est approchée pour s'allonger près de moi. Mon ventre la fascinait, sa tête posée sur ma poitrine, elle caressait doucement mon ventre.
« Merci de m'avoir sauvée », murmurai-je.
« Je suis content de te revoir en forme », répondit Seb.
« Je ne le suis pas. Je suis anéantie, inquiète pour mes parents. Je suis bouleversée, j'ai l'impression que le ciel me tombe sur la tête. »
« Je ne pouvais pas prévenir tes parents, tu voulais encore te retrouver dans la même situation ? Tu es forte, j'ai pris des risques pour garder ton hospitalisation secrète. Mais la décision t'appartient, Sierra. »
« Merci beaucoup, mais il y a cette grossesse qui s'ajoute... »
« Cela changera peut-être quelques choses, au moins tu sais pourquoi te battre maintenant. »
« Seb, je te remercie du fond du cœur, mais ma bataille a commencé depuis ce viol. Je le tuerai. »
« Ne te salis pas les mains, laisse la justice faire son travail. Pour l'instant, concentre-toi sur tes nouvelles décisions, sur tes nouveaux problèmes... »
[...]
Après une semaine, je sors enfin de l'hôpital. On arrive chez Seb, un grand appartement de deux chambres. Il m'a donc donné sa chambre, j'ai voulu protester mais en vain. J'avais du mal à marché donc j'utilise un fauteuil roulant , mains heureusement pendant une semaine j'ai eu des séances de rééducation, cela devrait continuer jusqu'à ce que je me porte mieux.
Dieu merci il n'y avait pas d'escaliers chez lui.....
Deux jours plus tard, j'étais toujours coincée dans ma chaise. Seule dans cette grande maison, je repensais à tout ce que j'avais perdu. Une année à la poubelle.
Je roulai jusqu'au téléphone fixe et composai le numéro de ma mère. La première sonnerie retentit. Les menaces contre ma famille commençaient à me brouiller l'esprit.
— Allô, allô ? C'est qui ? Allô ?
Je sursautai, prise de panique, et raccrochai immédiatement. La voix qui avait répondu était celle d'un homme, ce n'était pas mon père. Le téléphone se remit à sonner. Il rappelait. C'était peut-être encore lui. Je préférai ne pas répondre. Heureusement, il n'insista pas.
La femme de ménage entra dans le salon et me demanda si j'allais bien. Je hochai la tête en signe d'affirmation et me dirigeai vers ma chambre.
Je sentis quelque chose toucher mon ventre. J'ouvris les yeux et vis Eliah, assise sur mon lit, en train de dessiner sur mon ventre. Je l'observai et souris ; elle était tellement mignonne. On frappa à la porte et je permis à la personne d'entrer.
— Bonsoir ! Je te cherchais, petite souris, dit Seb en entrant.
— Papa, tu as réveillé Sissi ! répliqua Eliah.
Je ris de bon cœur. Elle m'appelait Sissi.
— Non, non, personne ne m'a réveillée.
Je me redressai et caressai sa joue, remarquant combien elle ressemblait à son père.
— Tu veux que je t'aide ? proposa Seb.
Je hochai la tête, il m'aida à m'installer sur mon siège roulant et nous nous dirigeâmes vers la cuisine. Seb mit la table pendant que je l'observais distraitement.
— Sierra, est-ce que tu veux que ton enfant naisse en bonne santé ? demanda-t-il.
— Oui, si.
— Alors, tu dois arrêter de penser au mal que tu as subi. Pense à ce que tu veux améliorer, pense à ton petit qui va naître.
Je préférai l'ignorer, continuant à nier ma grossesse. J'étais incapable de me regarder dans un miroir. Je fixai mon assiette, perdue dans mes pensées, songeant à ma famille.
Un cri de joie d'Eliah me sortit de mes pensées. Elle courait dans le salon toute joyeuse. Je remarquai que j'étais la seule à ne pas avoir touché à mon assiette.
— Sierra ? insista Seb.
— Je vais aller me reposer, j'ai mal à la tête.
— Comment ne pas avoir mal à la tête si tu ne manges pas ? Tu vis pour deux. Regarde-toi, tu es maigre avec un gros ventre.
— Merci, j'ai remarqué !
— Non, tu ne l'as pas remarqué. Pense au petit. Si tu veux jeûner, très bien, mais ne le prive pas de manger.
— Je n'y arrive pas, il me hante. Je ne veux pas de cet enfant, je ne veux pas vivre avec... Tout à l'heure, j'ai appelé ma mère et je n'ai pas pu lui parler. Elle serait en danger.
— C'est toi qui es en danger.
Il s'avança et tira une chaise pour s'asseoir en face de moi. Je baissai la tête.
— Ne te sous-estime pas, tu seras capable de mettre fin à cette situation. Je suis content de te voir en vie, mais je le serai encore plus si toi tu le voulais.
— Je ne veux pas de cette vie.
Il prit ma fourchette et me donna à manger les pâtes qu'il avait cuisinées. Il continua à me nourrir doucement et, quand Eliah arriva, elle se mit à rire et me traita de bébé. Nous rîmes tous ensemble.
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Mélange mixte
Tiểu Thuyết Chung"Aujourd'hui, si je partageais cette histoire avec les gens, je suis certaine que 80 % d'entre eux jugeraient ma décision sévèrement, sans comprendre les circonstances dans lesquelles elle a été prise. Il m'a dédaignée, m'a charmée, puis finalement...