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La tension était palpable dans le bureau du commissaire. Nous étions réunis : ma mère, les parents de Sierra, et moi-même. La question pesait lourdement : pourquoi Sierra n'était-elle pas rentrée chez elle après l'école, comme prévu ?

Sa mère, visiblement bouleversée, fondait en larmes tandis que son père, le visage marqué par l'inquiétude, cherchait ses mots.

« Je voudrais juste comprendre pourquoi elle n'est pas rentrée », dis-je d'une voix calme mais empreinte d'inquiétude. « Elle était censée réviser à l'école avec votre fils. »

La mère de Sierra sanglotait : « Je l'ai déposée devant l'école, je vous le jure. »

Le commissaire tentait de nous rassurer avec des hypothèses sur le possible lieu où Sierra pourrait se trouver, mais le père de Sierra n'acceptait pas cette explication facile. Deux jours sans nouvelles de leur fille étaient deux jours de trop.

« Madame, votre fille est une adulte, il se peut qu'elle soit quelque part avec quelqu'un », disait le commissaire avec calme.

« Monsieur, notre fille n'est pas comme ça. Mais comprenez-vous la situation ? Deux jours sans nouvelles de notre fille ! » répliquait le père de Sierra, la voix chargée d'émotion.

Ma mère, habituellement calme mais maintenant empreinte d'une détermination palpable, tentait de calmer les esprits. « Mon fils dit qu'il a attendu votre fille, lui et deux autres étudiants, dans la salle convenue. Ils ont dû travailler seuls sans elle. »

Pendant deux longues heures, j'ai dû supporter ce tourbillon émotionnel. Les parents de Sierra semblaient perdus, confrontés à une réalité qu'ils ne voulaient pas envisager. Ma mère, toujours forte dans les moments de crise, promettait solennellement de tout mettre en œuvre pour retrouver Sierra.

Je ne pouvais m'empêcher de penser à Sierra, espérant qu'elle reviendrait bientôt pour apaiser ses parents dévastés par l'incertitude.

...

J'ai gardé le silence jusqu'à chez nous, mais à peine avions-nous franchi le pas de la porte que ma mère a commencé à me sermonner.

« Tu vois dans quelle situation tu me mets ? Tu ne peux pas t'amuser sans faire de dégâts ? »

« Maman... »

« Ferme-la ! Tu veux retourner en prison ? Hein ? »

« Je n'ai pas voulu lui faire de mal, c'est mon petit ange. »

« Tu deviens fou, je t'ai aidé mais je ne permettrai plus ça. Ton père va sûrement l'apprendre, qu'est-ce qu'on va lui dire ? »

« Tu lui diras ce que tu veux. Je t'ai confié mes sentiments envers cette fille. C'est toi qui me l'as offerte sur un plateau, c'est à cause de toi qu'elle a disparu. »

« Quoi ? J'ai voulu t'aider, tu t'es confié à moi pour la première fois. »

« Arrête, tu me connais. Tu sais que j'aurais pu lui faire du mal, tu m'as encouragé. Et puis, vu que c'est une noire, tu t'en fichais. »

« Si elle réapparaît, tu risques la prison. »

« Je me sens mieux là-bas. »

Elle me regardait, furieuse, puis s'en alla.

Une semaine sans nouvelles. Est-elle morte ? Nous l'avons cherchée dans tous les hôpitaux de la ville, dans tous les recoins, mais rien.

Je n'arrive plus à dormir, hanté par des cauchemars chaque nuit. Elle me manque, elle me hante.

J'ai détruit sa vie, son avenir. Pourquoi n'ai-je pas agi différemment ? Pourquoi suis-je ainsi ?

La porte de ma chambre s'ouvre doucement. C'est ma sœur qui entre. Je suis assis par terre, une bouteille d'alcool à la main, un joint à l'autre.

Mélange mixte Où les histoires vivent. Découvrez maintenant