Mélange mixte

24

Je cherche mon téléphone dans sa chambre. Il a dû le déplacer... ou le prendre sans faire attention.

La porte se referme derrière moi. Je sursaute.

— Tu fais quoi ? me demande-t-il.

— J'ai dû oublier mon téléphone dans ta chambre...

Ma voix tremble légèrement. Il est là, devant moi, simplement vêtu d'une serviette nouée autour de la taille. Mon regard glisse involontairement sur sa peau encore humide. Je sens une chaleur me traverser, et je serre les cuisses. Je n'ai pas mis de culotte, et je le sens... tout mon corps le sait.

Il s'approche, lentement. Je recule d'un pas.

— Qu'est-ce que tu caches à l'intérieur ? À ce point, tu viens le récupérer en douce ?

— Rien... c'est mon portable.

Il esquisse un sourire, à la fois charmeur et déstabilisant. Je n'avais peut-être plus vraiment besoin de revenir ici.

— Je l'ai remis dans ta chambre, dit-il.

— Je ne l'ai pas vu...

— Sur la commode.

— Je vais aller voir alors. Désolée pour le dérangement. Le vin que tu m'as servi, d'ailleurs, il était...

— Du vin ? Quel vin ?

— Tout à l'heure, ce n'était pas du vin ?

— Une tisane, à base de vin et de quelques plantes...

Je le regarde, les yeux écarquillés.

— T'es sérieux ? Pourquoi tu m'as donné ça ?

— C'est un remède. Ça soigne.

— Qui t'a dit que j'étais malade ? Tu sais que certaines plantes peuvent...

Il fait glisser la serviette, la laissant tomber au sol. Il se tient nu devant moi, sans gêne, sans peur, une intensité dans le regard.

— Je ne savais rien, murmure-t-il. Mais là, j'ai besoin de toi.

Je détourne les yeux. Un frisson me traverse. Mon corps réagit malgré moi. Je me tourne vers la porte, décidée à sortir, mais il se place devant.

— Ça ne te fait rien ? demande-t-il d'une voix grave.

— Non... Je suis juste fatiguée. Je vais me reposer.

Il s'approche, tout près. Son corps touche le mien. Ses mains trouvent mes hanches, puis glissent vers mes reins. Mon souffle se brise. Un gémissement m'échappe. Je veux résister, je veux rester maîtresse de moi... mais je le désire. Là, maintenant. Lui, cet homme avec qui tout est compliqué. Cet homme que je n'aurais jamais imaginé désirer un jour.

Nos lèvres se cherchent, s'attirent, se trouvent. Le baiser est brûlant, irrésistible. Nos mains deviennent impatientes, nos souffles s'emmêlent. Il me soulève et m'allonge doucement sur le lit. Je retire mon haut sans réfléchir.

Mais soudain, il s'arrête.

— Quoi ? je murmure, inquiète. Tu regrettes ?

Il secoue la tête, sérieux.

— Je veux te faire l'amour. Mais je veux être sûr que tu en as vraiment envie.

Je le regarde droit dans les yeux. Puis je l'embrasse, doucement, tendrement. Et je le tire à moi.

Cette nuit-là, nous ne faisions plus qu'un. Le monde semblait suspendu. Nos corps, nos soupirs, nos désirs ne formaient qu'un seul langage.

J'ai fait l'amour, vraiment. Et c'était... magique.