Après ma séance chez le psy aujourd'hui, je descends pour prendre un taxi. C'est la première fois qu'il me laisse rentrer seule, son emploi du temps chargé l'en empêchant.
Je décide de marcher un peu pour prendre l'air, mes pensées tourbillonnant. Soudain, j'entends mon nom : "Sierra!"
Je me retourne, surprise. C'était Thomas. Sa voix me fige sur place.
"Pourquoi te caches-tu?" me demande-t-il brusquement.
"De quoi tu..." Ma phrase est interrompue par un coup violent dans le ventre. Je respire profondément, essayant de calmer les contractions. Le médecin m'avait prévenue, mais la douleur persiste avec une intensité nouvelle.
"Tu as perdu ta langue? Ta famille s'inquiète pour toi. Est-ce que ça va?" demande Thomas, visiblement préoccupé malgré sa rudesse.
Les contractions se calment brièvement. "Je dois rentrer!" Je tente de me redresser, ajustant mon voile, mais les contractions reprennent violemment.
"Putain, qu'est-ce qui se passe?" Thomas m'aide à rester debout alors que je sens quelque chose d'inhabituel se produire. "Non, j'ai perdu les eaux..."
"Ahhh! Tu vas accoucher!!!" s'exclame-t-il, sa voix mêlant surprise et panique.
"Mais bien sûr, connard, j'ai bien perdu les eaux," je réplique, furieuse, mes émotions exacerbées par la situation. Mon pire cauchemar devient réalité alors qu'il m'emmène précipitamment jusqu'à sa voiture, direction l'hôpital.
...
Tout s'enchaîne rapidement, mais l'accouchement semble interminable. Une fois que le petit est enfin né, je perds connaissance, me réveillant plus tard dans un lit d'hôpital, cette fois-ci pour des raisons plus ordinaires.
...
Après avoir discuté avec le médecin, j'attends avec impatience de voir mon bébé. "Putain, est-ce que Seb est au courant?" je me demande.
La porte s'ouvre brusquement, et je m'assois sur le lit. Une infirmière m'apporte mon bébé, et je suis instantanément émerveillée par sa beauté. Après m'avoir montré comment l'allaiter, l'infirmière s'éclipse.
"Infirmière, où sont mes affaires? Mon sac..." je commence à demander.
"Je devrais appeler votre mari? Vous avez refusé hier qu'il entre, mais nous avons dit qu'il pourrait attendre votre autorisation," m'informe-t-elle.
Je préfère ignorer le terme "mari".
"Et il a vu le bébé?" je demande avec une pointe d'anxiété.
"Oui, et c'était très émouvant pour lui," répond-elle.
"Pouvez-vous le laisser entrer, alors?"
...
Il met plusieurs minutes à arriver finalement. Quand la porte s'ouvre, je ne relève pas la tête. Hier, j'étais hors de moi, lui crachant toutes mes vérités en plein visage. J'avais même catégoriquement refusé de le voir dans la même pièce que moi.
Plus je regarde mon bébé dans mes bras, plus je me rends compte qu'il ressemble à ce connard. Il a ses yeux.
"Donne-moi mon téléphone, je dois prévenir Seb," je demande, mais il reste silencieux.
"Si tu penses que je vais te pardonner et tout oublier, tu te trompes... Ce bébé ne signifie rien pour toi. Il a juste ton sang, c'est tout," je lui lance, en colère, cherchant à masquer ma vulnérabilité.
Il ne répond pas. Finalement, je relève la tête et le regarde. Ce qui suit me laisse sans voix : mes parents entrent.
Ma mère a les yeux brillants de larmes, et mon père semble heureux de me voir. Les larmes coulent de mes yeux, surtout lorsque je remarque que le père de Thomas est là avec sa sœur, Mary, qui s'approche de moi. Elle s'arrête à quelques centimètres, observe l'enfant, puis moi.
Thomas prend le bébé de mes bras. En un instant, je saute sur Mary. Puis ma mère, j'essaie de l'embrasser, mais elle secoue la tête, se détourne et s'en va. Mes pleurs redoublent. Mon père vient me serrer très fort dans ses bras.
...
Je me réveille en sursaut sur le canapé, regardant mon ventre qui est toujours là. Autour de moi, ma chambre. Je me rends dans la cuisine, attirée par le bruit résonnant dans toute la maison. Il y a sûrement des invités, je pense en avançant.
En entrant dans la cuisine, je trouve Seb en discussion animée avec une jeune femme, Eliah devant eux. Quand ils remarquent mon arrivée, la conversation s'apaise.
"C'est elle? C'est pour cette chose que tu m'as laissée?" s'exclame la femme en me pointant du doigt, avant d'éclater de rire.
Je regarde Seb, attendant qu'il intervienne, mais comme toujours, il reste calme. Incapable de supporter que cette femme me traite ainsi.
"Maman, elle s'appelle Sissi," intervient Eliah en venant me faire un câlin. Je me retiens de corriger cette audacieuse devant la petite qui ne se gêne pas pour crier.
"Réponds, Seb! Tu pensais me cacher ça?" ajoute-t-elle.
"S'il te plaît, ne fais pas de scène devant la petite. Je t'expliquerai plus..." commence Seb, tentant de calmer la situation.
"Tu n'as rien à lui expliquer. Excusez-moi, je ne suis pas sa copine. Il m'héberge juste parce que je n'ai nulle part où aller. Ne vous disputez pas à cause de moi," je leur dis avant de prendre congé.
...
Je pensais rester enfermée dans ma chambre, mais la faim me pousse à aller dans la cuisine.
"Désolé pour tout à l'heure," s'excuse Seb en me voyant.
"Non, ça va. Où est la petite?" je demande.
"Elle est partie avec sa mère pour le week-end."
...
Assise devant la télévision, je rêvasse. Ce cauchemar avait semblé si réel. Je le qualifie ainsi à cause de la présence de cet autre connard. Est-ce que ma mère pourrait me détester plus tard?
"Ça va?" demande Seb.
"Non, j'ai envie de voir mes parents."
"Je comprends. Mais que feras-tu si la menace revient?"
"J'avais juste besoin d'un moment loin de tout ça, et tu me l'as offert. Mais je ne peux pas continuer à me cacher."
"Alors parle à tes parents. Et à propos de leur travail? Et si les parents de Thomas voulaient poursuivre le leur, ils pourraient vous pourrir la vie du jour au lendemain. Réfléchis bien, ils pourraient même te retirer ton bébé."
...
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Mélange mixte
General Fiction"Aujourd'hui, si je partageais cette histoire avec les gens, je suis certaine que 80 % d'entre eux jugeraient ma décision sévèrement, sans comprendre les circonstances dans lesquelles elle a été prise. Il m'a dédaignée, m'a charmée, puis finalement...
