Chapitre 2 : Le jeu du chat et de la souris

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Immeuble de Ryô Saeba, quartier de Shinjuku,

Lundi 5 juin, 13h 31

Avec un soupir de soulagement, Kaori déposa le  este de ses bagages dans le couloir et se passa les mains dans ses cheveux. Le plus dur était derrière elle et c'est avec un sourire de satisfaction et de triomphe qu'elle regarda ses trois valises posées sur le sol. Il est vrai que monter trois valises au cinquième étage et sans ascenseur pouvait être considéré comme un sport de haut niveau. Il lui avait fallu pas moins de trois voyages pour le faire et maintenant elle était complètement lessivée. Comme elle le pressentait, Ryô n'était pas là pour l'aider ni même pour l'accueillir. Elle avait tout de même fait l'effort de le prévenir deux jours à l'avance de son retour pour que Monsieur Saeba puisse la caser dans son emploi du temps surchargé. Mais non, encore une fois elle s'était faite un film en imaginant qu'elle ait pu lui manquer un tout petit peu et que Ryô, pour une fois, soit là avec un grand sourire et quelques bonnes attentions. Les nerfs à vif,Kaori frappa du pied une de ses valises et le regretta amèrement.Elle jura et se mit aussitôt à trottiner sur place pour faire passer la douleur.

Ses affaires dans sa chambre, Kaori se dirigea d'un pas léger vers le salon et ne put réprimer un cri d'horreur lorsqu'elle découvrit la pièce. Des magazines, des restes de nourritures, des vêtements sales étaient éparpillés partout sur le sol et le canapé. A en juger par l'état de la pièce, Ryô n'avait pas fait énormément de ménage depuis qu'elle était partie. Il s'était laissé vivre comme à son habitude et n'avait rien changé à ces agaçantes petites manies. Kaori s'avança lentement dans le salon et se mit à compter le les boîtes de pizzas et de soupes préparées qui décoraient (façon de parler ! ) le parquet. Elle ne put s'empêcher de sourire et pensa que cette chère Erika n'avait, en fin de compte, aucun don pour la cuisine et pour le ménage. Décidément, Ryô Saeba ne pouvait pas se passer d'elle.Frénétiquement, elle se mit à ricaner mais se traita aussitôt de folle. Elle passerait le reste de l'après-midi à rendre cet endroit présentable et elle n'avait pas encore vu l'état de la cuisine.Rien que d'y penser, Kaori se sentit encore plus exténuée.

Cats'eye café, quartier de Shinjuku,

Lundi 5 juin, 16h26

Le regard de Miki balaya avec une petite pointe de désolation son café vide. Il était à peine 16h30, c'est à dire l'heure à laquelle les clients affluaient en grand nombre, et Ryô les avait déjà tous fait fuir. Il est vrai que voir un homme tel que Umobitzu se mettre en colère et balancer un client, qui justement s'appelait Ryô, contre le mur était à la fois effrayant et impressionnant. De quoi ruiner la clientèle d'un café ! Miki lança un regard meurtrier à Ryô qui essayait désespérément de se cacher dans sa tasse de café.

Elle avait tellement hâte que Kaori revienne et la débarrasse un peu de cet exaspérant étalon de Jinshuku. Jamais elle n'aurait pensé qu'il aurait été autant perdu sans Kaori !

La clochette de la porte du café retentit et Mick Angel fit son apparition. Apparemment, il était d'excellente humeur et affichait un sourire digne d'un acteur de pub pour dentifrice. Il s'approcha de Ryô et lui tapa sur l'épaule.

- Alors Ryô, tu t'es remis de la fiesta de cette nuit ? Ça faisait bien longtemps qu'on s'était pas marré comme ça!

Ryô grommela quelque chose d'incompréhensible et dévoila son visage cerné et fatigué à son ami.

- Ouais mais c'est pas toi qui doit ranger tout l'appart avant que Kaori ne débarque. Je n'ai pas envie qu'elle croit que je ne peux pas vivre correctement sans elle !

Miki souffla très fort et se racla la gorge. Quel toupet ! Quand Ryô n'était pas chez lui, il était soit au café soit carrément chez elle et Falcon. Et tout ceci commençait à lui taper sérieusement sur les nerfs. Mick sortit une cigarette et demanda un café à Miki.

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