Entrepôt Kaidi, Aile Est,
Mardi 3 juillet, 10h20,
Adossée contre un mur en pierre, Kaori observa avec une certaines réserve et un certain détachement le dépôt qui représentait à lui seul la suprématie de Kuto Kaidi dans le monde des affaires. L'entrepôt était bien plus grand qu'elle ne l'avait imaginé et les milliers de cartons et d'emballages, qui s'empilaient et s'étalaient sur ces centaines de mètres carrés, lui donnaient carrément le vertige. Elle se trouvait maintenant dans la deuxième partie du bâtiment, communément appelée "aile Est". Les centaines de caisses, qui y étaient entreposées, étaient très volumineuses et, bizarrement, aucune ne portait d'étiquette "Kaidi Corporation". Kaori en avait, d'ailleurs, fait part Jack.Ce dernier, un étrange sourire aux lèvres, ne s'était pas fait prier pour lui révéler les autres activités, beaucoup plus lucratives d'ailleurs, de l'entreprise Kaidi.
Révoltée, la jeune femme s'avança une nouvelle fois vers la caisse ouverte avec soin par son compagnon de fuite, et posa des yeux enragés sur son contenu. Au lieu de trouver des meubles en bois et autres objets de décoration, la caisse contenait toutes sortes d'armements destinés, à n'en pas douter, aux pays sous-développés et en proie à des crises sociales sans précédent. Grenades, mitraillettes, bazooka, mines... Tout ce qu'il faut pour mener une guerre sans merci. Le nécessaire pour tuer et massacrer des innocents. La bouche de Kaori se déforma en un rictus des plus amers. En fin de compte, Kaidi n'était pas l'excellent homme d'affaire qu'on croyait. Non. Il était simplement un de ces hommes qui avait réussi par un échange de bon procédé. Un entrepôt clandestin fourmillant d'armes et autres équipements pour faire la guerre contre un peu de pouvoir et beaucoup d'argent. Rien de plus,rien de moins.
La jeune femme sursauta lorsqu'elle le sifflement de Jack lui parvint aux oreilles. Les traits anxieux, Kaori tapa plusieurs fois son pieds droit contre le sol pour vérifier une nouvelle fois la solidité de sa cheville. La douleur était passée et même si elle boitait toujours autant, la jeune femme longea rapidement les caisses pour atteindre la petite salle qui se situait au fond de l'entrepôt.
Entrepôt Kaidi, Bureau Est du Bâtiment,
Mardi 3 juillet, 10h20
Le regard de Jack était empreint de pitié mêlée d'indulgence face au jeune homme qui lui faisait face. Les mains attachées dans le dos, le dernier homme de main de Kaidi serrait désespérément une mallette en cuir noir entre ses pieds et donnait l'impression de porter le poids du monde sur ses frêles épaules. Il était d'une pâleur extrême. Un sourire narquois sur les lèvres,Lemon s'avança vers et s'agenouilla près de lui.
- Alors Riko, qu'est-ce que tu veux nous cacher comme ça ?
Tout en posant cette question, Lemon récupéra le précieux attaché-case de Riko et le posa délicatement sur table poussiéreuse qui faisait office de bureau. Il était intimement convaincu que cette mallette contenait les précieux documents qui lui permettrait, comme à Ryô et Kaori d'ailleurs, de confondre Kaidi et tourner la page sur cette histoire de fou. Mais réalisant assez rapidement qu'il était incapable de ouvrir cette boîte à trésor sans la clé, Jack lâcha un juron. Le visage contrarié, il tenta toutefois de crocheter la serrure avec un couteau suisse mais sans succès. La serrure paraissait tout bonnement inviolable.
- Et Merde ! Sans cette foutue clé, on ne pourra jamais savoir ce qu'il trimballait dans cette mallette... A moins que...
Avec précaution, Kaori ferma la porte et leva rapidement les yeux vers les deux hommes. Avec la rapidité d'un animal, Jack se retourna, dégaina et pointa son arme sur elle. Mais face à cette jeune femme qui levait ironiquement les mains en signe de paix, l'homme soupira de soulagement et abaissa son arme. Quant à Kaori, se sentant un peu fautive, elle lui adressa un petit sourire contrit et lança un "désolé" tout aussi penaud.
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Tranche de vie
FanfictionLorsque Kaori décide de séduire Ryô, elle n'imagine pas devenir la victime de la folie d'une fan de City ! Bonne lecture à toutes et à tous !