Chapitre 7: www.cityhunter.com

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Immeublede Ryô Saeba, quartier de Shinjuku,

Lundi 2juillet, 13h31,

Vêtue d'une combinaison-pantalon de couleur crème, sans manche et légèrement décolletée en V, Kaori pénétra dans le salon un sourire aux lèvres, vérifiant une dernière fois que sa ceinture en métal était bien en place. Elle se sentait extrêmement bien ce matin. Elle s'était réveillée apaisée, sereine comme purifiée de tous les maux et tous les doutes qui la minaient un peu trop souvent ces temps-ci. Le soleil brillait, les oiseaux chantaient et elle, elle avait une envie irrésistible de goûter à la douce chaleur de ce mois de juillet. C'est vrai que durant ces trois dernières semaines, en plus de rester se reposer à la maison, elle avait plutôt navigué entre les rires et les larmes, ne comprenant pas toujours ses réactions si extrêmes et son comportement si renfermée, et ce même avec ses plus proches amis. Peut-être un peu de déprime ? Non... Ce n'était pas ça mais plutôt ce que les médecins appelaient " un choc post-traumatique". Quelle femme ne serait pas bouleversée et choquée d'avoir été agressée dans sa propre maison par une espèce de monstre ? Même si elle était la partenaire de City Hunter et qu'elle se devait de faire face à toutes les situations avec courage et stoïcisme, elle n'en était pas moins une femme, douce et fragile sous la carapace qu'elle s'était forgée. Le médecin qui l'avait suivie lui avait,d'ailleurs, prescrit quelques tranquillisants pour apaiser les cauchemars qu'elle faisait les premières nuits mais, au bout de quelques jours, Kaori s'était rendue compte que sa propre volonté et le soutien de son partenaire et de ses amis était un remède bien plus efficace. Heureuse de vivre, Kaori lança un " Salut "enthousiasme pour attirer l'attention de son partenaire.

- Ryô, j'ai rendez-vous avec Eriko... Je serai de retour vers 17h30.

Assis en tailleur sur le divan, Ryô délaissa son journal et leva tranquillement la tête vers la jeune femme. Un sourire de satisfaction se dessina sur son visage lorsqu'il détailla la jolie tenue qu'elle portait et qu'il ressentit la douce sérénité qui émanait de tout son être. Elle était tout simplement magnifique. Et il était tellement fière d'elle. Fière du courage dont elle a fait preuve et de sa volonté inégalable. Perdu dans sa contemplation, Ryô prit quelques instants avant de poser le journal sur la table basse et leva les bras au ciel pour s'étirer. Il se mit ensuite debout et prenant les clefs de l'appart, rejoint sa partenaire dans le couloir.

- OK... Je te suis.

Les yeux tout ronds, Kaori le dévisagea de surprise.

- Comment ça " je te suis" ? ... Tu ne comptes pas venir avec moi tout de même ?

Ryô la regarda avec attention. Elle s'était légèrement maquillée les yeux et s'était mise un peu de fond de teint pour cacher le bleu qui marquait sa pommette droite depuis ce fameux jour. Il ne voyait aucune cerne sous ses yeux, ses traits étaient reposaient. Il était rassuré de voir qu'elle avait passé une nuit apaisante. Timidement, elle lui sourit. Il éprouva alors l'envie irrépressible de la prendre dans ses bras et d'enfouir sa tête dans son cou délicatement parfumé. Il avait tellement besoin d'elle. Et elle avait tellement besoin de lui. Cette vérité lui était apparue comme une évidence, un soir où Kaori essayait de trouver désespérément un sommeil sans cauchemar et que lui tentait de la rassurer en restant auprès d'elle. Il savait qu'il devait le lui dire. Mais ce n'était pas vraiment le moment. Kaori rougit sous l'inspection minutieuse de son partenaire mais ne baissa nullement le regard. Elle attendait simplement une réponse de sa part.

- Alors ?

Ryô, appuyé sur la chambranle de la porte, plissa les yeux.

- Ben... j'ai envie de sortir moi-aussi. Et puis je te signale que ta cheville vient tout juste de guérir... Tu as besoin d'un homme fort pour porter tes paquets !

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