Chapitre 11

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Trépignant d'impatience, je traversai le couloir au pas de course derrière Alex. Il stoppa net devant une porte et après avoir repris son souffle, composa un code sur le petit clavier au-dessus de la poignée.

- Attendez derrière moi, je vais lui faire la surprise.

- Entendu.

Il frappa deux coups discrets avant de passer la tête dans l'entrebâillement.

- Bonsoir. Comment allez-vous ce soir ?

- Mieux depuis que tu es là, jeune homme. Que me vaut cette visite tardive ?

Mon cœur bondit de joie en reconnaissant la voix d'MJ.

- Je vous apporte un cadeau, répondit-il avec malice.

Puis, il prit ma main pour que je m'avance dans la pièce exigüe. Mon ex-patronne, qui se tenait devant la fenêtre, perdit pied en me voyant.

Plus vif que moi, Alex lui attrapa le bras de justesse et la fit asseoir sur le lit.

- Léo, c'est bien toi ? balbutia-t-elle, au bord des larmes.

J'étouffai un sanglot et la serrai dans mes bras.

-Oui. C'est bien moi.

Soudain mal à l'aise, Alex se dirigea vers la porte.

- Je vais vous laisser discuter, je fais le guet.

J'acquiesçai et essuyai mes yeux du revers de la main.

- Merci du fond du cœur, Alex.

Il me fit un clin d'œil.

- Le plaisir est pour moi.

Sur ce, il sortit.

- Je suis tellement désolée, ma puce. Je n'aurais jamais dû ouvrir ta lettre au travail, tout est de ma faute !

Je balayai ses excuses du revers de la main, encore trop émue pour dire quoi que ce soit. Comment lui en vouloir ? Elle ne pouvait pas savoir que des Traqueurs étaient à notre recherche. Missive ou pas, ils auraient fini par me retrouver.

J'aperçus alors les hématomes sur son bras droit.

- Que t'est-il arrivé, MJ ? demandai-je en effleurant les marques violacées.

Elle haussa les épaules avec indifférence.

- Barbara a une sacrée poigne...

Je me relevai d'un bond.

- Elle va le payer, je vais la massacrer !

- Du calme, ma biche.

Je passai les mains sur mon visage avant de m'agenouiller devant elle.

- Je te demande pardon, MJ. Je t'écris pour te donner des nouvelles et je ne t'apporte que des ennuis.

Elle sourit, comme si cela n'avait aucune importance.

- J'ai surtout beaucoup de questions mais nous verrons cela plus tard. Je suis si heureuse de te voir ! Regarde-toi, Léo. Tu es devenue une jeune femme magnifique !

Je baissai la tête sur mon ventre et mes joues s'empourprèrent. Mon amie avait-elle deviné ?

- À ce propos, poursuivit-elle. Dans ta lettre, tu disais avoir quelque chose à m'annoncer si je me souviens bien. De quoi s'agit-il ?

Dans le mille. Décidément, mon ex-patronne était d'une perspicacité étonnante.

- Je... je suis enceinte, soufflai-je dans un murmure.

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