Allongés l'un près de l'autre dans son petit lit, je caressai les cheveux sable de mon fils avec tendresse. Enfin, sa crinière.
- Je n'arrivais pas à dormir alors j'ai demandé la permission à Octave de sortir dans les jardins derrière la clinique, m'expliqua-t-il. Comme il faisait nuit, je ne risquais pas d'être vu mais il a refusé. Il a dit qu'une créature comme moi ne devait pas exiger quoi que ce soit, que je devais me contenter d'obéir aux ordres.
Je fronçai les sourcils, mâchoires crispées. J'étais sur le point d'exploser de rage.
- Qu'a t-il dit d'autre ?
- Tu as fait une erreur en me laissant en vie. J'étais en colère, c'est pour ça que je l'ai griffé. Je te le jure, Maman. Puis, j'ai voulu disparaître de toutes mes forces et... j'ai réussi. Je suis allé voir les jardins et quand je suis revenu, des Traqueurs couraient partout à mon étage et... tu pleurais.
J'acquiesçai, pensive. Un jour, Octave payerait pour ses propos cruels. J'embrassai Will sur le front.
- Quoi que disent les gens, je suis heureuse que tu sois venue au monde. Ton père aussi.
- Serait-on en train de parler de moi ?
La tête d'Alex passa la tête par l'entrebâillement de la porte et Will bondit pour l'accueillir.
- Papa !
Mon compagnon le souleva de terre et le fit tournoyer dans les airs.
- Comment ça va, mon fils ? Tu nous as fait une belle peur, tu sais !
Will baissa la tête, honteux et Alex m'adressa un regard interrogateur pour la seconde fois de la matinée.
- Je t'expliquerai, souris-je. Tu veux bien veiller sur notre fils une petite heure ? Je rentre à la maison récupérer quelques affaires.
- Nous allons quelque part ?
- Oui. Will, mon cœur, où veux-tu aller ?
- Je peux venir ? s'extasia-t-il.
J'acquiesçai. Il leva les yeux au ciel pour réfléchir.
- New York ! s'écria-t-il, des étincelles dans les yeux.
- Let's go !
Alex prit son téléphone portable pour réserver les billets d'avion pendant que j'enlaçai mon fils une dernière fois avant de partir. Il avait la douceur d'une peluche.
- Tu es enfin libre mon bébé.
Je garai la voiture devant mon immeuble, non contente d'être enfin arrivée. J'avais eu mon permis tout récemment et je n'étais pas encore tout à fait à l'aise au volant.
Je grimpai ensuite les escaliers quatre à quatre jusqu'à mon appartement au troisième étage... et fronçai les sourcils. La porte était entrouverte.
Se pouvait-il que, dans la précipitation, mon compagnon et moi ayons oublié de la fermer derrière nous ? C'était probable. Il n'y avait aucune trace d'effraction.
Méfiante, j'enlevai mes chaussures et entrai sans bruit. Dans la pénombre, je pressai un doigt sur l'interrupteur du salon le cœur battant... et bondis en arrière en apercevant un homme tout vêtu de noir confortablement installé sur le canapé, les pieds en équilibre sur la table basse en verre.
- Qui êtes-vous ?!
Pour la première fois, je regrettais de ne pas toujours porter mon arme de Traqueuse sur moi.
Il m'offrit un sourire en coin mais ne répondit rien.
- Pourquoi êtes-vous ici ? Que voulez-vous ? insistai-je en serrant les poings pour cacher mes tremblements.
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Anomalies
ParanormalCroyez-vous à l'impossible ? Notre héroïne y croit et pour cause : c'est une Anomalie. Après avoir survécu à un coup de feu tiré à bout portant, Léona se découvre un don exceptionnel qui fait d'elle la cible potentielle d'un tueur en série. Elle d...