𝖈𝖎𝖓𝖖𝖚𝖆𝖓𝖙𝖊-𝖉𝖊𝖚𝖝

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𝕫ꫝꪮꪀᧁ ᥴꫝꫀꪀꪶꫀ & ρꪖ𝕣𝕜 𝕛ⅈડꪊꪀᧁ

Malgré la tension qui règne, ils finissent par en rire, ayant eu plus de peur que de mal. "Enfin bref, qu'est-ce que tu fais là?" Chenle n'ose pas le regarde dans les yeux, pas encore assez familier avec sa tenue d'Adam en face de l'élu de son cœur. Lui, cependant, ne semble pas trop s'en soucier. Évidemment, avec les bras du plus vieux qui essaient de tout couvrir, il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

"Tu sous-estime le flair et l'ouïe des loups, blondinet. Je t'ai suivi jusqu'ici." Jisung avoue, tandis que le blond essaie d'assimiler les infos comme il le peut tout en gardant le visage neutre. Ok, donc il m'a clairement vu en train de faire un mental breakdown à cause de lui, rigoler comme un con tout seul, mon cul en passant, et moi en train de couler tranquille. Si on m'avait dit qu'il y avait pire que la friendzone... Chenle soupire avant de se diriger vers la grotte cachée derrière la cascade, suivi de près par son cadet. Une fois arrivé, les deux s'assoient dans l'eau en silence, se faisant face. Par réflexe, le blond cache son intimité, car l'eau est toujours aussi translucide.

"Tu le sais que nous sommes âmes-sœurs, pas vrai?" La voix douce et calme du chinois brise le silence entre eux de manière assez violente, en entrant directement dans le vif du sujet. Si je suis parti pour me ridiculiser, autant y aller jusqu'au bout. Jisung détourne soudainement le regard, connaissant déjà la suite de l'histoire. "Oui, je sais."

"Alors... alors pourquoi tu es distant avec moi dès que je fais le premier pas? J'ai beau y mettre tout mes efforts, je ne pourrai pas encaisser tous ces rejets encore longtemps." La voix du jeune blond résonne dans la grotte, bien qu'il parle à voix basse afin de garder le contrôle sur elle. Mais il la perd rapidement, avec elle ses larmes qui s'échappent enfin en silence. "Je sais que tu as vu mon rêve, tu ne sais pas mentir, pas à moi en tout cas. Et tu peux pas savoir à quel point c'est embarrassant." Le pauvre petit est maintenant rouge de honte, ses larmes essuyées d'un revers de la main assez violent, mais le sel de ses gouttes ont déjà fini d'intoxiquer les beaux yeux aux reflets bleutés du chinois, qui sont maintenant gorgé de sang. Le loup regarde simplement ce spectacle déplorable, ne sachant que dire ou que faire.

"Dis quelque chose, n'importe quoi, je t'en supplie. C'est déjà assez gênant comme ça." Voir le blond ainsi déchire le cœur du loup. Son cœur et sa raison se contredisent, les mots se mélangent dans un désordre incohérent, et ses pensées deviennent dénuées de sens. Mais qu'importe? Ce n'est pas le bon moment pour remettre de l'ordre dans ses idées, alors autant les sortir, même si elles restent encore, à l'heure actuelle, complètement floues.

"Je... je sais pas. J'en sais rien. Je sais pas quoi penser quand je te vois, quand tu me parles, quand tu me dis que tu m'aimes... même quand tu le dis sans aucune arrières pensées, j'en sais rien." Ça fait mal, très mal. Mais que peut-il faire d'autre? Il ne va pas non plus le forcer à l'aimer. Soudainement, son regard s'assombrit, et il devient de plus en plus mélancolique.

"Pour être honnête, à chaque fois que je te vois, tu me fais penser à mes parents."

Stop. Il n'en peux plus. C'est si dur d'entendre celui que vous aimez plus que tout dire que ce n'est pas réciproque, mais là, c'en est trop. Chenle a dépassé sa limite depuis bien trop longtemps. "Tu sais, si tu voulais faire un refus d'âme-sœur, tu aurais pu m'en parler." Sa voix est complètement brisée, il ne retient même plus ses larmes. En une fraction de seconde, il prend la fuite, se rhabillant à toute vitesse sans même prendre le temps de se sécher, laissant là le pauvre Jisung qui n'a même pas eu le temps d'en placer une.

"C'est pas ce que je voulais dire..."

Et c'est vrai. Ce n'est clairement pas ce qu'il voulait dire. En vérité, bien qu'il l'affirmait sans cesse, le loup n'a jamais vraiment fait le deuil de la mort de ses parents. Il a plutôt, disons, enfoui ce triste souvenir au plus profond de lui dans l'espérance de ne plus jamais le ressortir. Après leur mort et le départ de son frère, le brun n'avait plus de famille à proprement parler. Certes, le clan était adorable avec lui, cela va sans dire, mais il lui manquait cette part en lui, là où il peut se réfugier et se dévoiler tel qu'il est. Là où il peut pleurer sans remord. Là où il peut avoir peur sans regret. Là où il se sent en sécurité. En famille.

ᴡᴇʀᴇᴡᴏʟᴠᴇs | ᴄʜᴇɴsᴜɴɢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant