𝖘𝖊𝖕𝖙

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ρꪖ𝕣𝕜 𝕛ⅈડꪊꪀᧁ

Le galet ricochant à plusieurs reprises sur l'eau reflétant le ciel étoilé est le seul bruit qui résonne dans les oreilles du mystérieux loup blond. De temps à autre, ça lui arrive de grogner quelques plaintes que seul lui peut discerner. En cette nuit de pleine lune, Jisung est frustré, énervé, mais surtout, confus. Et tout ceci à cause d'une seule et unique raison qui porte un nom bien précis: Chenle. Cet idiot, cet inconscient, cet intrus, comme le pense notre Jisung. Un simple jeune homme qui s'est aventuré un peu trop loin en forêt et qui a finit par fouler les terres de son territoire en y laissant sa trace, son odeur. Cette odeur. Le blond ne la supporte plus. Indescriptible et indéfinissable, voilà les deux mots la qualifiant à la perfection. Chenle est un humain, et les humains ont une odeur propre à eux-mêmes, mais ce garçon semble casser les codes. Il n'a ni l'odeur d'un humain, ni l'odeur d'un loup. Son odeur, elle est juste... étrange.

Le blond se relève d'un coup en traînant ses pieds nus sur le sol quelque peu sableux. Ses mains sont recouvertes d'égratignures et de cicatrices dues à la négligence de ses multiples blessures, ses vêtements sont sales et en mauvais état, son pantalon n'est plus qu'un bout de tissu troué et effiloché sur les chevilles, et sa couleur anciennement vert kaki n'est plus qu'un marron tirant sur le grisâtre. Mais il s'en fiche sur le moment. Quelqu'un est là. Cette odeur est encore là.

"Qu'est-ce que tu fais ici tout seul, à cette heure là?"

Ah, cette voix. Si seulement elle pouvait s'éteindre définitivement, pense le blond

"La ferme." Sans se retourner, Jisung crache ces mots sans aucune délicatesse et s'éloigne à une distance raisonnable du chinois un peu trop envahissant à son goût. Surtout son odeur. Elle est trop envahissante.

Il devine sans trop de peine que le blond est en train de lever les yeux aux ciel avec un petit sourire en coin des lèvres. Un sourire qu'il rêve d'effacer, dans l'instant. "Toujours aussi aimable à ce que je vois." Chenle affirme, avec, comme qui dirait, une ferme intention à rester ici, près du loup. Évidemment, Jisung l'ignore et continue ses petits ricochets, néanmoins attentif à chaque geste de l'autre. "Tu pourrais au moins répondre à ma question, si ce n'est trop demander..." Toujours aucune réponse de sa part.

Au même moment, alors que la lune se présente à son plus haut point dans le ciel, des hurlements résonnent dans toute la forêt alors que les sens de Jisung se décuplent. Sa vue, son ouïe, son toucher, son goût, son odorat. Il peut même ressentir les moindres frissons qui parcourent en ce moment même le corps de Chenle qui semble effrayé par ce spectacle des plus uniques. Néanmoins, il se murmurre tout bas à lui-même, avec un ton qui se veut hautain, des paroles qui seront de trop pour le loup-garou qui, en les entendant, se verra s'emplir d'une colère sans nom:

"Sale chien..."

En un rien de temps, Chenle se retrouve plaqué contre un énorme rocher, si violement qu'il pousse un cri horrifiant due à une soudaine douleur que Jisung devine être dans le dos. Sans compter la tête du pauvre chinois qui a également heurté le rocher de plein fouet, si bien qu'il faillit perdre connaissance. Mais le regard noir de colère de Jisung ancré dans ses yeux désormais humides le garde conscient. Le souffle saccadé et lourd due à la colère du blond s'abat sur les lèvres closes de Chenle, qui tremble de peur.

"Écoute moi bien, l'humain, tu n'est qu'un putain d'intrus, alors j'te conseille de vite faire tes valises et de quitter notre territoire, ok? Tu n'as, et n'aura jamais ta place ici. Pigé?"

Jisung a craché ses mots d'une manière si violente et d'une voix si menaçante que des larmes échappèrent à "l'intrus" qui est au bord de la crise cardiaque. Grâce à la pleine lune, le blond peut entendre ses battements de cœur qui résonnent comme un marteau piqueur dans sa tête. Il finit par s'éloigner et s'en aller vers le village, une atroce migraine le prenant, laissant le pauvre chinois seul, en larmes, au beau milieu de la nuit, près de la crique devenue silencieuse. Alors qu'il s'éloigne de plus en plus, se calmant, Jisung peut entendre parfaitement les sanglots étouffés du chinois qui n'a pas bougé d'un pouce, soit à cause de la douleur, soit à cause de la peur. Ou peut-être à cause des deux. 

Ne te retourne pas.

Jisung, ne te retourne pas.

j'ai eu mon brevet
et je rentre du portugal
donc maintenant j'ai tout le temps du monde
manque plus que l'inspi
bref stan nct

ᴡᴇʀᴇᴡᴏʟᴠᴇs | ᴄʜᴇɴsᴜɴɢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant