ᴡᴇʀᴇᴡᴏʟᴠᴇs | ᴄʜᴇɴsᴜɴɢ

𝖚𝖓

𝕫ꫝꪮꪀᧁ ᥴꫝꫀꪀꪶꫀ

Chenle court, encore et encore. Fonçant tête baissée, riant aux éclats, bon nombre de gens lui ont fait cette remarque: "Tu n'as pas les pieds sur Terre.". Pourtant, la petite idylle qu'est l'imagination du chinois lui suffit amplement. "Pourquoi avoir les pieds sur Terre, quand on peut s'imaginer voler?" Voilà ce qu'il ne cesse de répondre.

Slalomant entre les arbres et les ronces, le blond aux yeux scintillants face au soleil se laisse emporter par le vent, laissant ses pieds le mener vers un chemin inconnu, qui s'enfonce de plus en plus dans les bois. Et alors qu'il s'apprête à ralentir, sa violente chute dû à la racine d'un arbre le fait atterir au sol d'une manière peu délicate. Son nez est épargné, cependant, son genou semble avoir pris tout les dégâts. Désormais, difficile pour le jeune homme de se relever.

Chenle se met premièrement à quattres-pattes, essayant de repousser son envie d'hurler sa douleur. Qui sait ce qu'il se cache dans cette forêt. Pourtant, bien qu'il essaie de se faire le plus discret possible, des bruits se font entendre tout autour de lui. Le genre de bruits qui n'augurent rien de bon dans les films d'horreurs les plus connus. Et, souvent, l'acteur mis en scène ne s'en sort pas indemne, peu importe le propriétaire de ces sons si peu rassurants.

Le rythme cardiaque de Chenle s'accélère, tandis que les nombreux craquements de bois ne cessent. Pire même: ils se rapprochent. La peur semble prendre possession de son corps et contracte ses muscles, si bien qu'il n'arrive même plus à bouger un seul doigt. Le pauvre blond s'obstine à penser que ce n'est qu'un mauvais rêve, que le jour va bientôt se lever. Pourtant, le loup qui lui fait désormais face semble plus vrai que nature.

Son pelage est d'une beauté inimaginable. Et surtout, unique en son genre: un gris argenté recouvre une très grande partie de son dos, tandis que ses quattres autres membres sont tachetés de brun, de blond et de noir. Il en va de même pour sa gueule et sa queue. Les quelques rayons lunaire qui passent au travers des arbres illumine cette palette de couleurs, donnant même de magnifique reflets bleutés sur l'animal sauvage. Reflets qui concordent avec ses yeux de la -presque- même couleur. Ceux-ci sont plutôt d'un bleu nuit avec de légers reflets bruns, les rendants impénétrables.

Ce loup dégage une forte aura, si bien qu'elle en captive le blessé au genoux. Évidemment, la peur ressentie jusqu'à maintenant est toujours d'actualité, mais l'animal semble plus occupé à détailler de la même manière le blond, semblant tout autant intrigué, si ce n'est plus. À bien l'observer, on peut presque croire qu'il a une conscience, qu'il sait ce qu'il se passe. Mais ce n'est qu'un animal, après tout.

Il a perdu la notion du temps. Chenle est là, à le regarder depuis une, deux, dix minutes? Il n'en sait rien. La seule chose dont il est sûr, c'est qu'il n'y a rien de normal à cette situation. Un loup ne l'aurait-il pas déjà déchiqueté? Ou à la limite, chassé de son territoire? Rien n'a de sens.

Soudainement, la folle idée de toucher l'animal lui vient à l'esprit. C'est alors qu'il tend doucement son bras vers l'avant, comme pour avertir le loup de son geste prochain. Geste prochain qu'il ne semble pas apprécier en se mettant à grogner contre le blond. Celui-ci ramène immédiatement sa main vers lui, tremblant soudainement comme une feuille. "J-je suis désolé, je ne voulais pas t'énerver..." Rien à faire, le pauvre blond est coincé entre un arbre et l'animal qui s'approche de plus en plus, l'air menaçant. La seule solution pour le jeune homme est de s'enfuir à toute vitesse par la droite, ne sachant pas ce qui l'attend derrière ces hautes herbes qui lui cachent la vue. Alors, rassemblant ses dernières forces dans sa jambe meurtrie, c'est ce qu'il fait; foncer tête baissée vers la droite. Et, malheureusement pour lui, il semblerait que toute une vallée soit cachée derrière ces buissons.

C'est donc sans douceur que Chenle dégringole la vallée, perdant peu à peu conscience. La dernière chose qu'il peut distinguer avant de tomber dans les pommes, c'est une voix qui lui est inconnue, une voix qui semble agacée.

Puis, plus rien.

♤