Ce silence n'a fait que jeter un froid entre les deux êtres qui, de prime abord, n'étaient déjà pas parti du bon pied. Chenle, avec énormément d'appréhension malgré lui, se retourne pour faire face au lycanthrope qui dégage une aura bien différente de toutes celles qu'il a pu apercevoir. Et, pour ne pas changer, elle était indéfinissable. En même temps, que déceler à travers un mur de glace? Elle brille de sa présence, mais aucunement de sa clarté.
"Je t'ai longtemps cherché aujourd'hui." Le jeune chinois se lance, sans pour autant regarder le plus jeune dans les yeux. Ses yeux sont rivé sur le sol, l'une de ses jambes allongée tandis que l'autre est ramenée à sa poitrine, son genou faisant office de repose-tête. Son dos se cale machinalement contre la partie incurvée de la roche des parois de la grotte, faisant donc face à Jisung qui, lui, se contente de rester debout, la main gauche fourrée dans sa poche. "Je sais. On m'a prévenu." Il répond calmement, justifiant sa réponse en devinant la question du plus vieux avant même qu'il ne la pose. S'en suit un long silence gênant qui paraît durer une éternité: l'un ne sachant pas quoi dire, et l'autre ne sachant pas par où commencer. Le loup, après quoi, finit par soupirer et s'installe près du blond, non sans respecter une certaine limite de sécurité.
"J'ai envie de te dire de rester ici." Le jeune blond commence, attisant la curiosité du chinois qui l'incite à continuer son monologue. "D'une part parce qu'on m'y oblige, comme tous les villageois que tu as pu croiser aujourd'hui." La suite fut comme un couteau planté dans le dos. Ce n'était pas agréable à entendre, et encore moins de sa bouche. La finesse, c'est pas son truc."Et d'autre part parce que tu m'intrigues. Tu nous intrigues tous, à vrai dire. J'pense qu'on est d'accord sur la même chose: y'a clairement un truc qui cloche avec toi. Et ne me dis pas le contraire, je suis presque sûr que tu le ressens aussi." Dit comme ça, ses paroles peuvent blesser n'importe qui, mais dans leur cas actuel, ils étaient biens d'accord sur ce point, et Chenle n'a même pas à le lui dire pour qu'il le comprenne. Un simple regard leur suffit pour comprendre qu'ils sont sur la même longueur d'onde. Le plus vieux passe outre ses battements de cœur irrégulier et détourne le regard, incitant le loup à continuer. De son côté, le dit loup ne laisse rien paraître. "Mais d'un autre côté, je sais pas si c'est une bonne idée." Les questions se multiplient dans la tête du chinois, alors il finit par ouvrir la bouche pour la première fois, le coupant dans son monologue. "Qu'est-ce que tu veux dire?"
"Écoute, je vais être honnête avec toi. Regarde tous les dégâts que t'as causé rien qu'en arrivant ici. Tu t'es blessé et évanoui, on a dû utiliser une bonne partie de nos maigres ressources médicales seulement pour toi, et t'as réussi à nous attirer des ennuis en te faisant remarquer par la meute de mon frère." Jisung énumère les faits avec un visage impassible, sans même se rendre compte de l'impact de ses paroles sur le jeune homme. C'est seulement après avoir entendu un petit rire sarcastique sortir de sa bouche qu'il se rend compte de son erreur. "Ton frère, au moins, il semblait déjà plus enclin à m'accepter que toi..." Chenle laisse s'échapper ses pensées les plus amères, ignorant ses yeux brillants de colère. Ravalant ses larmes, il fait bonne figure face au propos acerbes de son interlocuteur qui ouvre le débat, le visage ferme et froid. "Chenle, on ne se connaît même pas. T'es juste qu'un fils à papa qui s'est perdu en forêt et qui s'est cru dans la reine des neige à croire que la vie, c'est tout beau, tout rose. On est des loup, bordel, pas des enfants de cœur. Tu peux aller fourrer ton nez n'importe où si ça te chante, on en aura toujours rien à foutre."
"Ah ouais? Pourtant ça t'as pas fait chier de me sauver la vie la première fois, ni la deuxième d'ailleurs, pour qu'après tu puisses te faire passer pour mon héros et quelque jours après m'embrasser à pleine bouche!" Chenle enchaîne, quelques larmes débordant de ses yeux sous le coup de la colère qu'il essuie subitement d'un revers de la main. Ses paroles ont l'effet d'une bombe dans le cerveau du loup qui, subitement, le prend par le col de son t-shirt, le regard noir de colère. "Ne vas pas croire une seule seconde que ça m'a fait plaisir, et c'est aussi à cause de cette merde que Taeyong veut te garder ici. Et crois-moi que j'en ai rien à branler de ce que tu vas devenir. Si je le pouvais, je t'aurais déjà chassé de MON territoire, et tu serais encore en train de pleurer chez ta mère à l'heure qu'il est. Alors un conseil: joue pas au plus malin avec moi. Je t'accepte déjà dans ce village, alors n'en demande pas plus."
"Mais bordel, tu le fais exprès ou quoi?" Sa voix qui, jusque là, était resté intacte, a cédé sous la tristesse et la colère qui l'étouffe peu à peu. "Tu crois vraiment que c'est le fruit du hasard si nos chemins se sont croisés? Que nous sommes constamment rattachés l'un à l'autre d'une manière étrange? Que l'on se sente faible quand on est loin l'un de l'autre?" A ce stade là, il n'essayait même plus d'essuyer ses larmes. Elles coulaient à flots, il semble si dévasté, presque inconsolable. "Je me fiche de ce que tu penses, je veux seulement des réponses à mes questions. Alors je t'en pose une maintenant, et répond-moi sincèrement."
"Qu'est-ce qu'on est, toi et moi, Jisung?"
À cette question, sa prise sur le col du plus vieux se veut de plus en plus légère jusqu'à ce qu'il le lâche complètement. Il se relève et, sans un regard en arrière, jette une dernière phrase à l'intention du chinois alors qu'il s'en va, ses dernières paroles résonnant contre les parois gelées de la grotte.
"Il n'y a et n'aura jamais de toi et moi, Chenle. Mets-toi bien ça dans le crâne."
♧ jsuis devenue accro à tiktok du coup mtn jme réveille tt les jours à 13h et je ressemble à une internée en hôpital psychiatrique avec mes cernes
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