𝖙𝖗𝖊𝖓𝖙𝖊-𝖘𝖎𝖝

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𝕫ꫝꪮꪀᧁ ᥴꫝꫀꪀꪶꫀ & ρꪖ𝕣𝕜 𝕛ⅈડꪊꪀᧁ

Bien que Chenle ait accepté avec plaisir l'hospitalité de Jisung, il n'en reste pas moins rancunier après tout ce qu'il lui a fait. Après tout, un logement temporaire n'est en rien un moyen de se racheter. De ce fait, seul le bruit des feuilles mortes sous leurs pied font guise de conversation, le loup ne sachant comment engager la conversation.

Évidemment, il n'est pas complètement associal non plus, seulement, il est bien plus facile de converser avec un proche plutôt qu'avec un inconnu. Un inconnu... mais oui! Quel idiot je suis! "Parle-moi un peu de toi, Chenle." Le plus jeune commence d'une voix assurée malgré la gêne palpable entre eux. À l'entente de cette phrase, le nommé exprime un rire amère avant de répondre tout aussi confiant: "Je ne pense pas vraiment t'intéresser. Après tout, je ne suis pas le bienvenu ici, je me trompe?"

C'est certes un coup bas, mais il est bien mérité, le loup doit bien l'avouer. "Je me suis trompé à ton sujet, Chenle. Alors je veux me rattraper comme je le peux." Jisung avoue, bien déterminé à n'avoir ne serai-ce qu'un semblant de conversation avec lui. Cela lui suffirait déjà amplement et puis, après tout, ils ont besoin de temps, tout les deux. Pas la peine de presser les choses. Et puis, d'un autre côté, le chinois n'a pas trop envie de faire tout le trajet en silence. "Très bien, si c'est ce que tu souhaites vraiment..."

"Chenle, dix-huit ans, dix-neuf en novembre, et je suis né à Shanghai." Le blond commence, liant ses deux mains dans son dos avant de regarder le ciel, perdu dans les seuls souvenirs qu'il a de sa ville natale: des photos. Il n'a pas encore eu l'occasion d'y aller, et maintenant que les choses s'éclaircissaient pour lui, cela devient de plus en plus compréhensible; y retourner maintenant le mettrait lui et ses parents en danger, et cette pensée l'attriste légèrement. "Tu n'es jamais allé à Shanghai, c'est ça?" Jisung devine bien plus aisément le fond de sa pensé qu'il ne l'aurait cru. C'est comme si il était capable de lire dedans comme dans un livre ouvert. "C'est encore un de vos dons surnaturels, ça?" Le loup esquisse un sourire, amusé par son commentaire. "Nan, juste une intuition." Chenle laisse ses yeux se balader sur la silhouette de profil du plus jeune, souriant toujours.

"Je crois que c'est bien la première fois que je te vois sourire." Le fond de sa pensée dépasse la barrière de ses lèvres, et il laisse le commentaire s'échapper dans la nuit noire éclairée par des milliers d'étoiles dans le ciel. Le plus jeune l'observe à son tour, remarquant quelque chose d'également inaperçu jusque là chez le chinois. "Et je crois que c'est bien la première fois que je te vois détendu." Le plus vieux arque un sourcil, amusé. "Détendu?"

"Ouais. Depuis que t'es là, je te vois courir à droite et à gauche, hurler et pleurer, rire aussi... Mais je t'avais jamais vu aussi... paisible." Jisung avoue tout en regardant droit dans les yeux son aîné qui en fait de même. Cela fait déjà bien longtemps qu'ils sont déjà arrivés devant l'une des rares maisons en pierre qui est, d'ailleurs, étrangement grande pour une seule personne. Ils sont là, sur le pas de la porte, à s'observer. Les deux se font la remarque interne que ça fait déjà bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas réellement regardé dans les yeux. Chenle en a presque oublié leur magnifique couleur, et Jisung en a presque oublié les émotions qu'elles dégagent, et suscitent. En fait, la dernière fois date des premières chaleurs du loup, où tout a réellement dérapé entre eux. À ce souvenir, les deux détournent le regard et pénètrent sans attendre la demeure, cette fois-ci l'un évitant chacun le regard de l'autre. "Prenons des serviettes et des habits de rechange, on mérite bien une douche, je crois."

"J'ai pas d'affaires de rechange, elles sont restées dans ma hutte..." Le loup tiqua à cette information. "C'est pas grave. Fouille dans le placard de la première chambre à l'étage, mes vêtements t'iront, je pense." La proposition était sortie d'elle même, le surprenant de plus en plus: il n'a plus vraiment l'habitude d'être aussi proche de quelqu'un au point de lui prêter ses vêtements, pas même à ses amis. À vrai dire, il ne supporte pas l'odeur d'autrui sur ses vêtements. Alors pourquoi? "Je reviens, je vais prendre des vêtements dans le linge propre." 

Chenle n'a même pas le temps de le remercier qu'il disparaît derrière l'une des portes d'un renfoncement. C'est sûrement la laverie. Il monte rapidement les escaliers et ouvre la première porte de l'étage comme indiqué, et il pénètre dans une chambre assez surprenante. Des vieux livres et photos traînent un peu partout sur le sol et sur un bureau en bois collé à la fenêtre, éclairé par les rayons lunaires qui font également ressortir le vert des plantes jonchant le pupitre. En guise de pieu, un simple lit double surmonté d'un drap beige trop fin pour l'hiver, et trop épais pour l'été. C'est un style assez différent de tout ce qu'il a pu voir jusqu'à maintenant, mais ça n'en reste pas moins dépaysant. s'ajoute à tout ça les murs en pierre lisse qui réenrichissent sur le petit côté "sylvestre" de la chambre. 


SUITE DANS PAS LONGTEMPS LOL

ᴡᴇʀᴇᴡᴏʟᴠᴇs | ᴄʜᴇɴsᴜɴɢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant