𝖈𝖎𝖓𝖖𝖚𝖆𝖓𝖙𝖊-𝖖𝖚𝖆𝖙𝖗𝖊

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"Je suis né en plein Séoul, et non dans la forêt." Le loup commence sans prévenir, prenant de court Chenle qui sent soudainement son doigt se promener le long de son dos de manière circulaire, suivant un chemin complètement aléatoire. Il préfère s'abstenir de tout commentaire, laissant le brun continuer son récit. "Comme tu as pu le comprendre, mes parents adoraient la vie en ville, mais leur statut de chef de meute et de parent à la fois les empêchaient de pouvoir réaliser leur rêve: vivre au cœur de la capitale."

"Quelques années après ma naissance, ils ont très vite compris que la vie citadine n'était pas pour mon frère et moi. Taemin a toujours détesté les humains à cause de leur esprit étroit et des horreurs dont ils sont capables face à l'inconnu ou à la simple différence, et moi, j'ai juste toujours été très mal à l'aise entouré de beaucoup de personnes, et vivre dans un tel milieu m'aurait obligé à en côtoyer beaucoup trop, que ce soit dans un cadre éducatif ou professionnel. Mais malgré ça, j'étais passionné par leurs découvertes et avancées scientifiques dont ils sont capables." Ses caresses ne se sont jamais arrêtées pendant son discours, et Chenle a fini par s'y habituer, complètement pris par le récit du loup.

"Nos connaissances, en tant que loup-garou, ne se basent que sur des croyances transmises de générations en générations, et aujourd'hui, bien qu'elles perdurent depuis des siècles maintenant, personne n'a eu l'audace d'essayer de les réfuter, ou d'y trouver une explication scientifique. Mais les humains, si. Leur technologie est si avancée qu'elle leur permet d'affirmer ou réfuter n'importe quel fait, quel qu'il soit. Le meilleur dans tout ça, c'est qu'au fil du temps, les recherches deviennent plus poussées, et les réponses se multiplient tandis que les questions ne se font que plus nombreuses. Et à ces nouvelles questions, ils ont toujours la réponse. C'est passionnant."

Le blond a déjà eu des échos de cette adulation que le plus jeune éprouve envers la science avec les nombreux livres à ce sujet qui se trouvent dans sa chambre, mais il ne pensait pas que ça le passionnait autant. Pour être honnête, Chenle trouve ça adorable, cet amour pour la science qui s'entend dans sa voix. "C'est ma maman qui m'a transmis toute ces connaissances. Quand elle était petite, elle s'amusait à cartographier les douze constellations du zodiaque à l'œil, si bien qu'elle finissait par s'endormir dans l'herbe tellement le travail de précision était long."

"Tous les jours, elle quémandait à ses propres parents des livres traitant l'astronomie et l'astrologie. Elles les relisait tellement qu'elle les connaissaient presque tous par cœur. Un jour, par pur ennui, elle s'est décidée à se procurer l'Uranometria et d'apprendre par cœur toute la sphère céleste." Le blond peut sentir le sourire sur les lèvres de Jisung alors que les souvenirs des histoires farfelues de sa mère lui reviennent en mémoire. Ces souvenirs qu'il s'est forcé à oublier dans un coin de sa tête.

"L'Uranometria?" Chenle a fini par ouvrir la bouche, intrigué par ce mot qu'il avait déjà entendu quelque part il y a longtemps, sûrement à la télé. "C'est le premier atlas astronomique qui couvre toute la sphère céleste, publié par Johann Bayer au début du dix-septième siècle."

"Ma mère m'avait appris qu'à l'époque, ils n'avaient connaissance que de seulement quarante-huit constellations, et c'était celles que Ptolémée avait groupé dans son atlas Almageste, en Alexandrie. Ils n'avaient pas les moyens de se déplacer partout dans le monde comme aujourd'hui, alors pendant plus de mille ans, les Occidentaux se servaient uniquement de ces quarante-huit constellations."

"C'était laquelle, la constellation préférée de ta mère?" Le blond demande, toujours de dos, impressionné et touché par les innombrables connaissance que Jisung possède grâce à sa mère. Celui-ci émet un petit rire avant de lui répondre. "Évidemment, c'était celle du loup." Chenle sourit en silence, peu étonné de la réponse. Il sent le doigt du plus jeune créer des motifs particuliers dans son dos, motifs qu'il assume être la fameuse constellation. "Dis, tu veux bien me raconter son histoire?"

Le sourire du brun ne fait que s'agrandir, heureux de pouvoir enfin parler de sa passion librement depuis la mort de ses parents.


DERNIÈRE PARTIE DANS QUELQUES INSTANTS

ᴡᴇʀᴇᴡᴏʟᴠᴇs | ᴄʜᴇɴsᴜɴɢOù les histoires vivent. Découvrez maintenant