Chapitre 37 : Glace

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Comme une pluie de neige gelée,
Je viens te retrouver
Toi, qui m'a tant fait pleurer.
Dis-moi, qu'elle est notre réalité ?

On dit que tes larmes,
Sont remplacés par des armes.
On dit que dehors,
Le ciel a un triste décor.

Oh, dis-moi, petite divinité
Est-ce vraiment notre réalité ?
Est-ce vraiment notre destin ?
Est-ce vraiment notre fin ? 

Depuis des minutes, des heures et des secondes, Taehyung est là, assis sur son lit. Le regard vitreux. Il s'en voulait. Il s'en voulait pour Jungkook. Il s'en voulait pour beaucoup de chose. Pourquoi avait-il tué cette sorcière alors qu'il en avait besoin ? Pourquoi s'était-il énervé contre Jungkook alors qu'il n'avait rien fait ? Taehyung avait l'impression de perdre la tête. Il se disait qu'il pourrait disparaître maintenant. Que ce serait mieux pour tout le monde. Il se disait qu'il pourrait se donner la mort comme il l'avait fait avec la sorcière. Il se disait qu'il était bizarre. Que c'était un monstre. Qu'il avait peur de lui-même. Et que la peur de lui-même dépassait toutes ses autres peurs. Il savait qu'il pourrait se donner la mort. Enfin, il lui restait deux vies. Dans son monde. Mais il gardait ça pour lui.

Oh pauvre bonhomme, tu es complétement fou. 

Taehyung s'était levé de son lit. Toujours les yeux vitreux, le regard lourd. Il regardait sa décoration de chambre et avait envie de tout balancer. De tout changer. De tout détruire. Mais il ne faisait rien. A la place, il avait décidé de prendre des confettis, qui se trouvait dans un tiroir de son bureau puis de les lancer. Les faire voler dans le ciel de sa chambre. Et c'était beau toutes ces couleurs. Taehyung riait. Il riait d'un rire nerveux. D'un rire remplit de tristesse. D'un rire d'un gosse malheureux. Puis Taehyung s'assit par terre. Chaque pensait lui faisait mal. C'était comme l'enfer dans sa tête. Il ouvre un bonbon et le balance contre sa porte, ça fait un peu de bruit en tombant. Mais le ciel est tellement en colère que Taehyung ne l'entend pas. Taehyung pleure. Taehyung se noie dans un torrent de larmes. Et ce n'est pas beau à voir. 

L'Utopie n'existe pas. L'Utopie est le plus gros des mensonges inventés par l'Homme. L'Utopie est moche. Les couleurs le sont aussi. Parce qu'elles essayent de mettre de la positivité dans les vies de chacun, mais elles nous font tout le contraire. Elles nous font croire que le monde peut être beau. 

Foutaise. 

Tout est sombre. Les mots n'existent plus. Il y a des larmes sur les joues du garçon. Ce n'est pas problématique. C'est habituel. Ils disent qu'il n'est pas "normal". 

Mais c'est quoi être "normal" ? 

Il sourit. Parce que si on le traitait comme s'il n'était rien. Alors, il n'était rien. Parce que si on lui disait qu'il était bizarre. Alors, il était bizarre. Parce que si Hoseok l'avait lâché, c'était sa faute. Parce que si son père était mort, c'était sa faute. Parce que si sa mère ne l'avait jamais aimé jusqu'à maintenant, c'était sa faute. Parce que si Namjoon était inquiet, c'était sa faute. Tout était de sa faute. Encore. Et il se détestait pour ça. 

Tu es si pathétique mon cher. 

TAIS-TOI ! 

Taehyung prend son portable. Il envoie un message à Jin. Et c'était la première fois qu'il faisait ça. Mais c'était tellement important. 

Taehyung : Si un jour je disparait, tu pourras donner la lettre sous mon matelas à Jungkook s'il te plait ? 

C'était simple. Vraiment simple. Et, c'était Taehyung. La réponse ne tarda pas. Jin avait déjà répondu. Il avait répondu un simple d'accord. Et c'est pour cela que Taehyung avait demandé à Jin de la faire, juste pace qu'il ne poserait pas de questions. Jin était curieux. Mais avec le temps il avait appris à ne pas forcer les gens à parler. Surtout Taehyung. Alors, Taehyung était soulagé. 

Si un jour il disparaissait, Jungkook serait qu'il l'avait aimé. 

Let the world say you are crazy, then you are free. 


TaeLand [KV]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant