Partie 3 - Chante, ça ira mieux.

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Je rentrai dans la salle avec la prudence que la dernière fois.

Une dernière fois, qui me marquera à vie. J'y pense encore.

Cette série de cris interminable, de souffrances, de haines.

Je pensai qu'il se réveillerait en ma présence et m'attaquerait comme la dernière fois mais...rien.

Je pris la décision de poser délicatement ma main sur la sienne, fragile et insensible mais d'après certains médecins, le patient comateux peut ressentir et entendre les faits du visiteur.

Je me suis tout de suite souvenue au message de propagande lancé en même temps que l'interview de Peeta, il avait été déboussolé et heureux de reconnaître ma voix, chantée.

Il m'avait même avoué qu'il aimait ma voix quand je chantais.

Peut-être que notre lien reviendrait avec cette courte passade que nous avons partager à distance.

J'entrouvris mes lèvres puis commençait à chanter :

Veux-tu, veux-tu,

Au grand arbre me trouver,

Là où ils ont lynché, leurs fameux meurtriers.

Des choses étranges s'y sont vues, moi j'aurais aimé,

A minuit, te voir, à l'arbre du pendu.

Veux-tu, veux-tu,

Au grand arbre me trouver,

Là où mort à hurlé, à sa belle de filer.

Des choses étranges s'y sont vues, moi j'aurais aimé,

A minuit, te voir, à l'arbre du pendu.

Veux-tu, veux-tu,

Au grand arbre me trouver,

Pour qu'on puisse partir libre...

Je vus soudainement les lèvres de Peeta s'ouvrirent à ceux passage.

Des larmes coulèrent le long de mes joues.

Il recommença la chanson :

Veux-tu, veux-tu,

Au grand arbre me trouver,

Pour qu'on puissent partir libre comme je te l'ai demandé...

Je continuai la sérénade avec lui, tout en lui serrant d'autant plus la main , il en fit de même.

Des choses étranges s'y sont vues,

moi j'aurais aimé,

A minuit, te voir, à l'arbre du pendu.

Veux-tu, veux-tu,

Au grand arbre me trouver,

Le collier de cornes, tu portes à mes côtés,

Des choses étranges s'y sont vues, moi j'aurais aimé,

A minuit, te voir, à l'arbre du pendu.

J'apportai ma main libre et droite à mon visage stupéfié de bonheur, soulagée et dégagée d'une souffrance en moins.

Je m'avachis sur tout le corps fatigué de Peeta.

Je pleurais d'un soulagement sans fin.

Une fois qu'il eut pus prendre ses esprits, je déposai un léger baiser sur ses lèvres froides.

Puis quelques secondes s'écoulèrent et il se remit debout en m'embrassant langoureusement comme à la corne d'abondance.

Il me leva de mon fauteuil pour m’entraîner avec lui.

Son étrange chaleur solaire revenait peu à peu.

Peeta était partout à la fois.

Je sentais son souffle sur ma joue, je l'entendais prononcer mon nom à chacune de nos pauses irrégulières entre deux baisers.

Il me communiquait sa chaleur rien qu'avec son étreinte d'amant maudit.

Cette expression désormais, me faisait affreusement rire.

Nous étions définitivement maudits.

Mes mains se refermaient autour de sa nuque décontractée par ma présence.

Je repensais au fait que je l'avais abandonné à plusieurs reprises.

Comment pouvait-il me pardonner après tout ça ?

Je me desserrai de son étreinte.

Mon bras avait mal cicatrisé et le sang transperçait le brassard de mon bras gauche.

Il fixa mon bras puis un regard de terreur s'ouvrit sur son visage.

-C'est Johanna ? me demanda-t-il de sa véritable voix.

-Non moi, dis-je aux larmes.

Malgré la vue du sang sur mon bras, il l'embrassa.

Ces lèvres étaient à présent ensanglantées. Je laissai mon bras à part et l'embrassai sur le front puis partie triste, vers ma chambre.

Comment avais-je pu être aussi égoïste avec lui ?

Pendant tout ce temps, je ne pensais même pas à sa souffrance,mais à la mienne.

J'entendais Peeta, Gale et Plutarch m'appeler.

J'étais partie seule dans les couloirs de l'infirmerie en tenue de patiente, je courais à présent dans les couloirs pour échapper à leurs appellent tellement tentant.

Je ne voulais plus jamais revenir, je ne pouvais plus faire face aux têtes d'espoir qui se lisaient sur tant de visages en me voyant, j'étais incapable d'un tel devoir.

Ils avaient tous, une telle foie en moi que moi-même, la mienne, se réduisait à un tas de poussières délaissé par un homme chargé de l'entretien d'un bâtiment.

La perspective de voir Peeta, Gale, Finnick, Johanna, Annie, Haymitch, Effie ou encore Primerose et ma mère mourir sous mes yeux m'était insupportable.

Je les entendais recourir à des pas plus effrénés que jamais pour me rattraper et me contrôler mais je devais m'enfermer dans la seule armurerie indisponible au District 13.

Je ne voulais plus de cet espoir qu'il puisait littéralement en moi.

Je courais à vive allure en robe droite et blanche, les cheveux bruns revenant sans cesse sur mon visage. Je dévissais parfois la tête pour toujours observer si ils me suivaient.

J'avais la faible impression que Peeta me courrait après comme quand nous échappions au brouillard empoisonné.

Gale me hurla :

-Katniss cours ! Peeta est redevenu lui-même !

Je détournais la tête et m'arrêtais nette, les larmes aux yeux. Affrontant Peeta voulant une nouvelle fois m'étrangler mais il ne fit rien, à mon grand étonnement. Il s'effondra par terre à genoux devant moi, sans mots dire. Il prit sa tête entre ses mains et éclata dans un sanglot bruyant.

-Katniss ! Aide-moi ! Hurla-t-il.

Je m'assis à sa hauteur et le prit dans mes bras comme un enfant qu'il fallait consoler.

-Chut, chut, commençai-je, calme-toi. Tu veux que je te chantes une chanson ?

Il acquit d'un signe de tête.

Le Prédateur et  son appât.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant