Partie 8 - Au nom de l'amour : combat à mort.

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Je ne savais pas à quoi pouvait jouer Peeta, mais par amour pour lui, je le laissais à ses doutes et le laissais choisir entre moi et Johanna.

Je n'en voulais à aucun des deux désormais, Johanna était mon amie depuis un moment déjà et si elle ne m'aimait pas, elle ne m'aurait pas rejoint lors de notre ronde de survivants avec Peeta, dépité sur le sol.

Je ne voyais plus beaucoup Peeta mais, en revanche Gale et Finnick venaient souvent me rendre visite avec ou sans Annie qui préparait son mariage avec ce dernier.

Johanna venait me voir quand bon lui semblait pour un petit combat amicale et Haymitch apportait toujours son jeu d'échecs avec lui lorsque nous entretenions un plan fabuleux pour tuer Snow personnellement.

Ce matin-ci, Johanna m'invita à un de ses combats munie de deux épais bouts de bois comme fausses épées, elle les fit tourner dans ses mains et déclara avec un sourire :

- Ça te tente ce matin ?

- Allez ! On y va !

Je me préparais en tenue de sport : débardeur, short et basket ainsi qu'une serviette entreposer sur mon épaule droite; n'ayant rien engloutis je pris un bout de brioche que Peeta me livrait gratuitement quelques matins.

Nous partîmes en direction de la salle d'entraînement tranquillement, je mangeais quelques parties de la brioche et en proposais à Johanna également qui ne refusa pas; une fois le bout engloutis, elle émit un vague son de plaisir et demanda :

- Peeta ?

- Oui, répondis-je. Il m'en donne gratuitement quelques fois.

- Moi, également.

J'aurais préféré que Johanna ne me révèle pas ce détail de sa vie, qui me déprime d'autant plus que je ne le suis déjà à l'égard de Peeta.

Nous nous dirigeâmes de plus belle vers la salle de sport où se trouvait l'estrade de combat matelassée noire et le plan en bois paint de différent cercle colorés  par les seuls enfants du treize qu'il reste pour nous servir de cible au tir à l'arc.

Johanna se précipita vers l'estrade et sautilla comme une enfant de cinq ans sur un trampoline, moi, restant sur le côté, je lui posais la question suivante :

- On devrait s'échauffer avant, non ?

- On a peur qu'un torticolis lui survienne, Everdeen ?me demanda-t-elle sur un ton de défi.

Me laissant prendre à son jeu, je grimpais l'estrade et arrivais à sa hauteur, sans me prévenir, elle asséna un coup en plein milieu de mes tibias, je souffrais atrocement.

- Ta garde, Katniss, ne laisse jamais tomber ta gar ... , commença-t-elle à dire mais je ne lui laissais même pas le temps de finir sa phrase que j'avais saisi mon bâton et je lui donnais un coup au niveau des chevilles pour la faire valser.

- Sois pas trop fière, Johanna, dis-je ironiquement, je gagne toujours à ce petit jeu là.

Je finis par un rire cruel mais drôle, elle se releva aussi difficilement que moi et se mit en garde sur son pied droit, nous sautillons sur place puis les bruits bois fracassés l'un contre l'autre resonnèrent dans la salle.

Nous étions tellement douées que aucune de nous deux ne réussit à toucher l'autre pendant tout le match, seulement voilà; je ressentais autre chose dans ce combat, autre chose qu'une partie simplement amicale comme les autres jours, la haine l'une envers l'autre se faisait ressentir : nos coups étaient plus violents, plus rapides pour que notre adversaire ne puisse même pas l'intercepter.

La guerre entre moi et Johanna pour essayer de garder Peeta à nous seule était désormais lancée.

Les images étaient tellement brouillées par la rapidité des mouvements que je me serais crue dans une tornade, nous avions lâché nos bâtons et nous venions maintenant aux mains, l'une cognait l'autre au ventre, au visage, au tibias...

Les enchainement de points n'en finissaient pas et du sang commençait à apparaitre sur nos visages bourrés d'ecchymoses et nous fatiguions vite.

Nous nous écroulâmes au sol, j'étais au-dessus de Johanna, juste quand j'allais lui asséner un coup fatal en pleine face, la révélation me vint; Snow avait réussi, même, à nous pousser les uns contres les autres.

Je descendis de sur Johanna pour me poster à côté d'elle quand elle reprit la baguarre de plus belle en se mettant à califourchon sur moi, me rouant de coups les uns après les autres.

- Johanna ! Johanna ! Arrête !hurlai-je. C'est ce que veut Snow ! Il fait tout pour que ça arrive.

Elle arrêta, brutalement.

Elle s'allongea sur mon côté gauche et me déclara en se relevant sur les coudes :

- Pourquoi c'est toujours toi qui trouve ce genre de truc ?

En guise de réponse, je hausse les épaules, elle détourne la tête face au mur puis plus un mot n'est prononcé.

- Ça doit être pour ça qu'il t'aime, dit-elle en brisant le silence.

-Qui ça ?demandai-je surprise par sa déclaration.

- Peeta. C'est étrange ce qu'on peut faire par amour, l'amour est étrange.

Sur cette phrase, elle me laissa sur l'estrade matelassée noire où nous nous étions battues, pour l'amour de Peeta.

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Avis ? :)

Klervia.

Le Prédateur et  son appât.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant