Embrase-moi - Tome 1

Chapitre 7 - Lui

Devant le tableau électrique de l'immeuble, je ne peux m'empêcher de sourire. Quand l'alarme a sonné dans la caserne, je ne m'attendais pas à une intervention de ce genre. Pour une fois que nous pouvons rigoler pendant une mission, j'en suis bien content. Là plupart du temps, on ne peut pas dire que ce métier soit fun. Ce n'est d'ailleurs pas son attrait premier. Après notre venue, on nous offre souvent reconnaissance et remerciement. Mais pour nous, c'est rarement une partie de plaisir. Incendie, accident, décès, horreur, sont souvent les mots qui reviennent. Mais pas aujourd'hui.

Je suis parti avec Julie et Luc, juste après que nous ayons appris qu'il s'agissait d'une personne bloquée dans un ascenseur. Je m'imaginais déjà devoir sortir une personne âgée, comme cela est arrivé il y a quelques jours. Ce fut, d'ailleurs, compliqué à gérer. La machine ne s'était pas arrêtée à un étage, mais entre le premier et le deuxième. Une vraie galère pour sortir la pauvre mamie, complétement paniquée.

Quand nous sommes arrivés sur place, le concierge de l'immeuble nous attendait de pied ferme. Il a tenu à nous préciser que la demoiselle en détresse semblait s'impatienter. Nous avons vite compris que cette « victime » avait du mordant. Bien qu'elle soit angoissée, ses réponses étaient piquantes. L'entendre grogner, à travers les parois, était tordant. Le sourire ne m'a pas quitté depuis que nous avons pénétré dans le bâtiment.

Mais c'est quand elle s'est écriée qu'elle ne continuerait pas sa lecture, qui avait l'air très érotique, que je n'ai pas pu retenir un éclat de rire. Quand je me suis arrêté, les larmes aux yeux, Luc lui a dit qu'il fallait qu'elle reste calme, que l'on allait s'occuper de tout. Elle lui a sèchement répondu que si quelqu'un lui disait encore de rester tranquille, il valait mieux prier pour qu'elle ne sorte jamais. Sinon, elle allait faire un carnage. Sa voix rauque et coléreuse m'a, de nouveau, fait ricaner. Ce qui l'a fait râler de plus belle. Du coup, Luc m'a envoyé vérifier le tableau électrique.

Je contrôle rapidement les disjoncteurs, éteignant celui correspondant à l'ascenseur. Heureusement, cette fois-ci, la cabine était arrivée au rez-de-chaussée quand les portes se sont bloquées. La manœuvre pour la sortir sera simple. Enfin, cela aurait pu être marrant de dégager la demoiselle au caractère de feu en la harnachant. Je referme la porte de l'armoire et monte les quelques marches qui me séparent de l'entrée. Quand j'arrive, je vois un large sourire étirer les lèvres de Julie. Ils n'ont pas dû s'ennuyer en mon absence. Je m'approche d'elle, alors que Luc s'avance vers de la porte d'entrée.

— Je vais chercher la clef pour ouvrir les portes, me dit-il avant de sortir.

Je me positionne près de ma coéquipière, impatient de rencontrer cette fille qui je l'avoue, m'intrigue. Julie m'adresse un clin d'œil, tout en me disant que j'ai loupé des choses très intéressantes. Je me renfrogne alors qu'une voix étouffée parvient depuis l'intérieur. J'essaie de me concentrer, mais je n'arrive pas à capter les paroles jusqu'à ce qu'une deuxième voix plus affirmée réponde.

— Non Rose, je ne sais pas si les pompiers sont beaux. C'est ton fantasme pas le mien.

Malgré moi, je ressens une petite excitation à l'entente de ces mots. La voix suave et rauque de la jeune demoiselle fait monter une certaine chaleur dans mon corps. Bon, clairement ce n'est pas le moment de ressentir ce genre de chose. Mais je n'y peux rien, c'est plus fort que moi. Malheureusement, la fougueuse prisonnière n'en a pas fini.

— Rose s'il te plaît, je n'ai pas envie de savoir comment tu aimerais glisser le long de la grande échelle !

N'y pense pas Max, n'y pense pas !

J'essaie par tous les moyens de songer à autre chose, mais c'est plus fort que moi. J'imagine une plantureuse blonde glisser le long de ma grande échelle. Tout de suite, je me sens à l'étroit dans mon pantalon. Je me repositionne pour ne rien laisser paraître. Sans même la voir, je ressens pour cette fille un profond émoi.