Embrase-moi - Tome 1

Chapitre 11 - Lui

Assis sur le banc de la salle de restauration, je triture du bout de la fourchette mon assiette de pâtes. Absolument pas enthousiasme ni de bonne humeur, je pousse un soupir las. J'adore mon boulot, vraiment. Être pompier me procure un sentiment intense et merveilleux de dévouement que je ne pourrais remplacer par rien d'autre. J'aime entendre le bipper sonner une urgence ainsi que l'effervescence qui suit ces appels de détresse. Les émotions qui me traversent quand je sens mes coéquipiers près de moi, parés à affronter le danger pour sauver des vies. C'est sans équivalent. Je me sens accomplis, heureux. Je sais que je ne pourrais faire aucun autre métier que celui-ci.

Être pompier est plus qu'une vocation, c'est un besoin vital.

Mais aujourd'hui clairement, ça me soule d'être de garde. Enfin, ce qui me pose réellement un problème, c'est de l'être ce soir. Thomas et Eliott vont sortir à « La Meute », mais je ne peux pas les accompagner. Depuis notre sortie en boite, je me faisais une joie de revoir cette rousse flamboyante qui hante mes pensées, comme, je dois bien l'avouer, mes fantasmes.

Malheureusement, un de nos coéquipiers étant malade, j'ai été désigné pour le remplacer. Clairement, ça me soule ! Surtout depuis que le blond m'a dit qu'il embrasserait Athénaïs pour moi. Tout ça avec son petit sourire en coin qui fait craquer toutes les filles ! Bien sûr, je suis certain qu'il ne tentera rien. Il sait qu'elle me plaît et les règles entre nous sont claires. Mais tout de même, ça me fout les boules de savoir qu'il sort alors que moi, je serai coincé ici. Je pousse un nouveau soupir quand j'entends des rires et des éclats de voix fuser depuis la salle de détente, attenante à la pièce dans laquelle je suis. Je me lève afin de débarrasser mon assiette, encore pleine. Je sais que je vais sûrement payer plus tard le fait d'avoir l'estomac vide, mais c'est plus fort que moi. Je suis contrarié, agacé.

Les mains appuyées sur l'évier, je laisse mes pensées vagabonder. Jamais, je n'avais été autant attiré par quelqu'un. Mon esprit est constamment hanté par le sourire malicieux d'Athénaïs. Je frissonne quand je repense à ses yeux, dont les pupilles dilatés, parcouraient ma silhouette. Je la désire tant, que s'en est douloureux. Je meurs d'envie de sentir la chaleur de son corps sous le mien, sa peau se frottant contre la mienne.

Je veux voir ses iris noircis par la luxure. Ses dents attraper sa lèvre inférieure pour retenir ses gémissements. Je suis sûr que ses cordes vocales joueraient pour moi, la plus belle mélodie du monde. Je la veux tout entière. Je veux me nourrir du parfum délicat de sa peau, je veux entendre sa bouche gémir mon prénom. Je veux la posséder, juste pour une nuit, qu'elle m'appartienne.

— Hé, Max !

J'ouvre les yeux et me retourne vers Eliott qui m'observe, un sourire sur les lèvres. Je hausse un sourcil, croisant les bras sur mon torse. Quand le brun fait cette moue, c'est qu'il a quelque chose en tête. D'un signe du menton, je lui demande ce qui lui arrive. Nonchalamment, il s'assoit sur le banc tout en continuant de m'observer.

— A qui pensais-tu pour gémir de façon si indécente ?

Mes yeux s'écarquillent alors que ma bouche s'entre-ouvre sous le choc de sa question. D'accord, on n'a jamais pris de pincettes entre nous. On adopte, la plupart du temps, un langage plutôt cru. Mais alors là, je ne m'y attendais pas. Tout d'abord, je n'ai pas gémi, même si mes pensées je l'avoue, n'étaient pas innocentes. Elles ont même réussi à tendre le tissu de mon pantalon. Je m'apprête à répondre quand Eliott lève la main pour me faire taire. Ses lèvres s'étirent d'un grand sourire alors que ses yeux viennent se fixer aux miens.

— De toute façon, je sais très bien à qui tu penses.

Je hausse les épaules avant de me pencher pour prendre une bouteille d'eau dans le frigo. Le regard d'Eliott suit mes mouvements, il semble vraiment bien s'amuser. Je bois une longue gorgée avant de m'assoir face à lui.