Chapitre 14

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—  Maman, je pense qu'il serait temps de rentrer maintenant. Il se fait tard et je suis sûre que le dernier train pour Brétigny ne va pas tarder à s'en aller.

Son patron s'arrête de marcher pour tourner son regard vers elle. Sa mère aussi la regarde, convaincue.

— Je crois que ma fille a raison.  Encore désolée pour ma réaction, monsieur Lans.

— C'est déjà oublié, madame Da Silva. Bon retour à vous.

— Maman, va m'attendre dans la voiture, j'arrive dans quelques minutes.

Sa mère lance un regard désolé à Kurt avant de s'en aller.

— Ma mère est très émotive. Comprend là, je suis sa dernière fille, elle ne peut que s'inquiéter. Tu ne peux pas le savoir, tu n’as pas d’enfants !

En parlant ainsi, la blondinette se rend bien compte du couteau qu'elle remue dans la plaie, mais c'est son but. Le faire se sentir mal.

— Encore désolé, Stacy. Je ne savais pas dans quoi je m'embarquais. Si je peux faire quelque chose, n'hésite pas.

— Je pense que tu pourrais faire quelque chose. J’ai un défi à te lancer.

Le regard mi choqué mi intrigué de Kurt fait jubiler intérieurement la blondinette.

— Je travaille avec toi depuis presque quatre ans maintenant, et je t’assure que bon nombre de tes employés sont d’accord avec ce que je m’apprête à dire.

Il lui fait signe de continuer, et elle s’en donne à cœur joie.

— Eh bien, tu es devenu très aigri après la mort de ta femme. Je n’étais peut-être pas là mais j’ai entendu beaucoup de choses, et ce que je vais te proposer risque vraiment de ne pas te plaire. J'ai peur que tu refuses de le faire et que ta conscience ne te laisse pas tranquille. Après tout, j’ai bien failli mourir chez toi il y a quelques jours !

Si son but était de faire souffrir le patron, elle avait réussi haut la main. Il culpabilisait déjà de la situation, il fallait qu’elle ravive aussi le souvenir de sa femme ?

— Je ferai de mon mieux pour me racheter.

— Bien. Alors, je te donne une semaine…

— Une semaine de quoi ?

— Mais laisse moi au moins le temps d’en placer une !

Il passe une main dans ses cheveux déjà bien en bataille avant de souffler bruyamment. Il sait déjà que sa nouvelle associée est une casse-pied, mais il ne s’imaginait pas à quel point !

Stacy en profite pour le détailler du regard, chose qu’elle n’avait pas faite en entrant. Son patron portait un bas de pyjama et un t-shirt gris. Ses cheveux en bataille lui donnaient l’air de s’être à peine réveillé. Sa mâchoire n’était pas tendue comme à son habitude. Stacy venait de remarquer une beauté nouvelle à cet homme qui voulait à tout prix qu’on le voit comme un ogre. Pourquoi pas la Bête ?

— Tu vas continuer à me bouffer du regard ou bien tu vas m’expliquer les choses ?

Les joues pâles de la blonde s’empourprent aussitôt. Elle ne savait donc pas être discrète !

— Ok, alors tu as une semaine pour prouver à toute la société que tu n’es pas qu’un patron casse-pied. Surtout à cette pauvre Martha à qui tu fais sacrement peur. Et bien si tu réussis le défi, je ne te casserais plus les pieds, juste un petit peu. Mais si tu réussis le défi, je ferai quelque chose pour toi, un service !

— Donc,  quand tu parles d’une semaine, c’est du lundi au vendredi n’est-ce pas ?

— Bien entendu, cher patron. Je te rappelle que le weekend c’est pour se reposer.

Elle m'a donnée son coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant